C’est parfois le contraire, c’est parfois lui qui voudrait
bien et vous qui ne voulez plus.
C’est parfois sa petite voix qui vous supplie « allez chérie, on en fait un dernier non ? ».
C’est parfois sa petite voix qui vous supplie « allez chérie, on en fait un dernier non ? ».
Mais souvent (enfin, c’est ce qu’il me semble à la lecture
de certains commentaires ou de certains mails), c’est vous qui voulez et lui qui
ne veut plus.
Parce que la patience est à bout.
Parce que la maison est trop petite.
Parce qu’il faudrait changer de voiture.
Parce qu’il faudra quand même payer des études.
Parce qu’on ne dort déjà pas.
Parce qu’on commence à re-dormir.
Parce qu’on s’en sort à peine.
Parce qu’ils sont grands et que non, non, et non, on ne veut plus de logistique nouveau-né.
Parce que non. C’est tout.
Parce que la patience est à bout.
Parce que la maison est trop petite.
Parce qu’il faudrait changer de voiture.
Parce qu’il faudra quand même payer des études.
Parce qu’on ne dort déjà pas.
Parce qu’on commence à re-dormir.
Parce qu’on s’en sort à peine.
Parce qu’ils sont grands et que non, non, et non, on ne veut plus de logistique nouveau-né.
Parce que non. C’est tout.
je
Et là, pour vous qui voulez, pour vous qui sentez, pour vous
qui vivez ce corps, pour vous qui vivez ce manque, cette absence, c’est
terrible.
C’est un deuil et ce n’est pas pour rien qu’on emploie ce
mot que je trouve pourtant trop excessif, trop fort.
L’envie d’un autre enfant, c’est compliqué. Parce que c’est
à la fois viscéral et déraisonnable, parce que ça ne se commande pas, que c’est
en nous, que c’est au-delà de ce que nous sommes.
Et que nous sommes deux.
Et que nous sommes deux.
De mon côté, je n’ai pas eu à convaincre le Mâle.
Enfin, un tout petit peu, pour la forme, dirons-nous.
Enfin, un tout petit peu, pour la forme, dirons-nous.
Mais quelque part, on le savait que Micronaine ne serait pas
la petite dernière.
On le savait qu’on allait encore en chier un peu avant de
pouvoir faire des nuits correctes.
Quand les deux parents sont d’accord, quand le couple
choisit ensemble de rempiler pour deux ans de couches, tout va bien. On avance
ensemble.
Mais lorsque vous êtes seule avec cette envie dans le
ventre, avec ce presque-besoin de porter à nouveau la vie, c’est difficile, ça
ronge et ça finit par passer, certainement, mais peut-être jamais vraiment.
Regrette-t-on toujours ? Passe-t-on sa vie à dire « moi aussi j’en aurais bien voulu d’un dernier mais… ». A-t-on toujours mal au ventre quand on croise un nourrisson ? Est-ce que cela passe cette envie ? Est-ce qu’on tourne la page parce que l’autre ne veut pas ? Et pourquoi ?
Regrette-t-on toujours ? Passe-t-on sa vie à dire « moi aussi j’en aurais bien voulu d’un dernier mais… ». A-t-on toujours mal au ventre quand on croise un nourrisson ? Est-ce que cela passe cette envie ? Est-ce qu’on tourne la page parce que l’autre ne veut pas ? Et pourquoi ?
Je n’ai pas de réponses, je n’ai pas encore pu expérimenter
ce moment où on se dit « après, il sera trop tard ». Je ne me
suis pas encore dit « ça y est, c’est terminé ces petits pieds qui bougent
en moi ». Je n’ai pas encore tourné cette page, je n’ai pas encore rangé
les pyjamas 1 mois, je n’ai pas dit « on passe à autre chose ».
Il le faudra.
Aujourd’hui, pas de solution miracle, pas d’astuces pour
décider le papa mais des vraies raisons de rempiler. Des vraies raisons de
laisser un peu de côte tout ce qui est raisonnable.
Voilà donc une liste non-exhaustive des raisons qui poussent
(ou pas finalement) un couple à devenir famille, voire famille nombreuse
(gloups) :
1.
Des nains c’est bien, ça occupe. Avant on s’emmerdait
finalement (non ?). Maintenant, on se demande QUAND on va pouvoir faire ce
qu’on veut au moment où on le veut. Ouvrir un livre ? Faire pipi ?
Aller marcher plus de trente minutes sans avoir un nain dans les bras (qui pèse
huit tonnes) ? Ah…qu’est-ce qu’on s’emmerdait avant…
2.
Avoir plusieurs nains, ça permet de gagner du
temps. Et oui, ils jouent ensemble. Ils font des parcours, ils font des « missions
spéciales », des pestacles et puis ils rigolent à table avec un air
débile. Ils s’en foutent complètement des parents qui haussent le ton et même
une menace de punition ultra-terrible (genre privation de DVD de Cars) les fait
mourir de rire. Ils sont complices. Et quand ils ne le sont pas (environ 30
fois par jour), ils se gueulent dessus cinq minutes (ça les occupe), viennent
se plaindre, et repartent main dans la main.
3.
Une grande famille, c’est chouette. On peut
avoir des réductions (bon, il faut penser à faire sa carte de famille nombreuse,
ce n’est pas gagné), on se fait toujours remarquer (pas toujours dans le bon
sens du terme certes) et surtout, on ne se sent jamais seul. Bon, ok, ce n’est peut-être
pas un point toujours positif. Enfin, un Mâle qui sort SEUL ses trois mômes au parc, c'est un peu la classe non quand même??
4.
Rempiler pour un Micronain, oui, ça fait
flipper. Les nuits de merde, les problèmes de santé et les rendez-vous
pédiatre, les moyens de garde et les couches, ça ne fait pas envie. Mais au
final, ça passe vite. Ça ne reviendra pas. On n’a qu’une vie. Et un petit bébé
qui s’endort sur le torse de son papa, c’est quand même choupi. Non ?
5.
Les sous. Oui, c’est une bonne raison. Mais je n’arrive
pas à me dire que c’en est une. C’est comme le manque de place en fait, je
pense qu’on arrive toujours (ou presque) à faire avec. Je sais pourtant que
dans 15/20 ans il faudra sortir les sous pour les appartements ou les écoles,
ou encore pour la bouffe tout simplement. Mais je n’ai pas envie de me dire que
c’est une bonne raison tout simplement parce que je veux encore croire qu’on
peut écouter son cœur avant d’écouter sa raison…
6.
La voiture. Ah oui, ça c’est une bonne raison.
Avec une famille nombreuse, on a une voiture familiale. Et tout le monde sait à quel point ça en jette carrément plus qu’une petite voiture coupée sport estampillée « j’ai un petit kiki ». Tout Mâle en monospace est drôlement plus chargé en sex-appeal qu’un beauf en coupé BM. Le Mâle père de famille est un mâle qu’on admire, qu’on regarde avec respect et connivence. Qui est d’emblée sympathique parce qu’il s’en fout que sa bagnole ne soit pas la plus grosse du monde (même si en secret il rêve d’un petit coupé pour ses 50 ans).
Avec une famille nombreuse, on a une voiture familiale. Et tout le monde sait à quel point ça en jette carrément plus qu’une petite voiture coupée sport estampillée « j’ai un petit kiki ». Tout Mâle en monospace est drôlement plus chargé en sex-appeal qu’un beauf en coupé BM. Le Mâle père de famille est un mâle qu’on admire, qu’on regarde avec respect et connivence. Qui est d’emblée sympathique parce qu’il s’en fout que sa bagnole ne soit pas la plus grosse du monde (même si en secret il rêve d’un petit coupé pour ses 50 ans).
7.
L’envie de passer à autre chose. Oui, moi aussi.
J’ai envie de voyager sans boulets, j’ai envie de partir en week-end, j’ai
envie d’un ciné à 22H et j’ai envie de bouquiner au lit le dimanche sans
recevoir un jeu de mémory sur la tronche. Mais. Je me dis que ça reviendra. Et
plus vite que ça. Que le temps file, mine de rien. Même si j’ai l’impression de
n’avoir rien fait depuis 5 ans, c’est faux. J’ai fait d’autres choses. Je n’ai
pas meublé le temps pour qu’il passe plus vite.
8.
Le sommeil. Putain ouais, le sommeil. Pardon
mais je comprends. Dormir, pour moi la Marmotte, c’est une évidence, c’est une
nécessité. Et là, bon, avouons-le, on ne dort plus très bien. Plus beaucoup. On
se couche tôt. On se lève tôt. On appelle les gens à 9h sans se demander s’ils
dorment encore. Il y a des jours où ça pèse, où ça rend fou, où on a juste
envie de dire STOP. Et puis on prend du recul, on se dit que ça n’a pas grande
importance finalement. Que le sommeil reviendra. Avec la vie sociale.
9.
Le couple. Il est où le couple ?
Bon, d’accord, pour convaincre le papa, il faudra plus que des « on va faire beaucoup l’amour pour les essais bébé, et après j’aurais des gros seins pendant 9 mois ». Parce qu’il n’est pas trop con le papa, il sait qu’après l’accouchement c’est « passez votre chemin » et qu’avec un nouveau-né c’est « on se fait plutôt un câlin-serré ?? ». Mais le couple se construit ailleurs, différemment, en tant que parents, et à force de vivre ensemble des épreuves terribles (urgence un jour férié, petit dernier qui se fait insulter par un boulet à l’école). Je blague mais je pense qu’être une famille fait aussi un couple. Différent, certes, mais pas moins bien.
Bon, d’accord, pour convaincre le papa, il faudra plus que des « on va faire beaucoup l’amour pour les essais bébé, et après j’aurais des gros seins pendant 9 mois ». Parce qu’il n’est pas trop con le papa, il sait qu’après l’accouchement c’est « passez votre chemin » et qu’avec un nouveau-né c’est « on se fait plutôt un câlin-serré ?? ». Mais le couple se construit ailleurs, différemment, en tant que parents, et à force de vivre ensemble des épreuves terribles (urgence un jour férié, petit dernier qui se fait insulter par un boulet à l’école). Je blague mais je pense qu’être une famille fait aussi un couple. Différent, certes, mais pas moins bien.
10.
Personne ne nous aide. C’est vrai. La famille
est loin et la famille trouve que vos nains sont chiants. La famille veut bien
vous dépanner mais pas trop. En même temps, ce sont vos nains non ? C’est
vrai que si on est seuls 365/365 avec ses nains, ça peut être pesant. C’est
vrai.
Mais bon, c’est le moment de scinder le couple, d’envoyer les grands avec maman pendant que papa gère le dernier. C’est le moment de faire des choses moins ambitieuses mais qui rapprochent.
Mais bon, c’est le moment de scinder le couple, d’envoyer les grands avec maman pendant que papa gère le dernier. C’est le moment de faire des choses moins ambitieuses mais qui rapprochent.
Je me relis et j’ai beau lister tout ce qui
me semble important, il manquera certainement l’essentiel.
Faire un enfant, le concevoir, tout cela tient de ce que nous sommes, de nos ressentis et de notre couple.
Faire un enfant, le concevoir, tout cela tient de ce que nous sommes, de nos ressentis et de notre couple.
Parfois juste dire à l’autre à quel point
on ne pourra pas faire sans, cela suffit. Parfois non.
Parce que l’autre, justement, ne pourra pas, ne pourra plus.
Parce que l’autre, justement, ne pourra pas, ne pourra plus.
Je ne sais pas si mon article est très
clair, finalement.
Je ne sais pas s’il pourra aider à convaincre, probablement que non.
Probablement que tout cela est en nous, en lui, en vous et qu’il n’y a rien à faire.
Je ne sais pas s’il pourra aider à convaincre, probablement que non.
Probablement que tout cela est en nous, en lui, en vous et qu’il n’y a rien à faire.
Sinon qu’à écouter, qu’à s’écouter l’un l’autre.
Prendre la décision de faire « encore »
un enfant, ce n’est pas rien. Et en même temps, ce n’est pas grand-chose.
Mettre au monde un petit rigolo qui n’aura
pas demandé à être là, c’est une responsabilité.
Et en même temps, si vous vous posez la
question, c’est que vous êtes déjà prêt(e) à assumer cette responsabilité.
Les nuits, les couches, le fric et les
bagnoles, les lits et les jouets, le manque de place, l’envie de passer à autre
chose, tout cela sont des raisons valables. Oui.
Mais.
Soyons honnêtes. Il y a autre chose.
Il y a l'âge, parfois, et l'envie de se préserver.
Mais.
Soyons honnêtes. Il y a autre chose.
Il y a l'âge, parfois, et l'envie de se préserver.
Il y a ce que nous sommes et ce que nous
pouvons endurer.
Il y a ce que nous avons envie d’être et l’image que nous souhaitons renvoyer.
Il y a notre vécu et notre envie de faire au mieux.
Il y a ce que nous avons envie d’être et l’image que nous souhaitons renvoyer.
Il y a notre vécu et notre envie de faire au mieux.
Mon conseil ?
Parlez.
Et écoutez.
Et surtout, surtout, faites comme vous pouvez.
Mais ce ne sont que des enfants, ce n'est que de la vie. C'est un petit peu de vous.
Je terminerai sur cette citation (qui clôt également mon livre c'est vous dire si elle me touche) :
Avoir un enfant, c'est manifester un accord absolu avec l'homme. Si j'ai un enfant, c'est comme si je disais : je suis né, j'ai goûté à la vie et j'ai constaté qu'elle est si bonne qu'elle mérite d'être multipliée (Milan Kundera)
Et surtout, surtout, faites comme vous pouvez.
Mais ce ne sont que des enfants, ce n'est que de la vie. C'est un petit peu de vous.
Je terminerai sur cette citation (qui clôt également mon livre c'est vous dire si elle me touche) :
Avoir un enfant, c'est manifester un accord absolu avec l'homme. Si j'ai un enfant, c'est comme si je disais : je suis né, j'ai goûté à la vie et j'ai constaté qu'elle est si bonne qu'elle mérite d'être multipliée (Milan Kundera)
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