8 juin 2021

Le parent, cet être instable

Bonjour Ami Nain.
Tu es en vacances et cela te fait du bien.
Ici, mes parents sont un brin fatigués et en plus, nous sommes forcés de passer toutes nos journées avec eux. Pourtant nous sommes superbement agréables et nous tentons d'organiser beaucoup de choses pour rendre leurs journées réjouissantes.
Parties de Bonne Paye, de Monopoly Junior, Pestacle de peluches hystériques, petite séance de peinture rupestre, on ne pourra pas dire qu'on n'a pas aidé nos parents à passer de chouettes vacances.

Étonnamment, ils ne sont pas toujours ravis-ravis (notamment pour la peinture rupestre, allez savoir pourquoi) et ils ne réagissent pas toujours très positivement à nos excellentes idées. Pourtant à chaque fois, entre frangins, on est vraiment très enthousiastes. Mais eux. Non. Enfin parfois, ils esquissent un sourire mais il faut avouer que cela dépend de beaucoup de facteurs.

Mais si, Ami Nain, il te faut le reconnaître, ton parent est instable. Nous l'avions déjà vu dans cet article d'ailleurs.  Il en réagit JAMAIS de la même manière à la même bêtise bonne idée. Parfois il te trouve hilarant et parfois il te hurle dessus. Pour exactement la même action nainesque de départ.




Tu ne me crois pas?
Lis pourtant ces quelques lignes et tu verras que tes parents sont aussi instables mentalement que les miens.


Action nainesque n°1 : Tu demandes gentiment à regarder la télévision (à 7h42)
Bin oui, il est carrément l'heure de se mater un petit dessin animé. Trop tôt?
Non, du tout. 7h42 c'est même de la super grasse matinée puisque même le réveil mouton dort encore (feignasse).
Non vraiment, il est 7h42 et là, tu te materais bien un bon petit Garfield ou encore un Umizoomi. En plus c'est intelligent les Zouzous. Non?
Et si on regarde bien le Télérama (abandonné aux toilettes comme un malheureux) on peut noter que les Zouzous commencent à 6h30. C'est donc qu'il y a des nains qui matent les Zouzous à 6h30 non?


Réactions possibles du parent: 

Facteur aléaoire: sa soirée de la veille.

- Si le parent a passé une soirée lambda (série télé ou zappage sur une daube) et qu'il s'est couché relativement tôt :

"Non, non, pas de télé le matin, il y a quand même d'autres choses à faire que de regarder la télé à peine levés non?"
> le parent est relativement en forme, il se lève donc à peu près en même temps que toi et ne comprend pas du tout pourquoi tu voudrais aller t'abrutir devant une énième rediffusion de Yakari.
Il te suggère de faire des trucs bien relous genre "un petit jeu avec ton frère" ou encore "une construction en Kapla". Genre. A 7h42.

- Si le parent a passé une soirée arrosée en compagnie d'amis avec raclette lourde à digérer et vin blanc un peu limite qu'il a rendu dans la nuit.

"Ouais ouais, allez-y, je vous mets la 5 ou la 3? C'est bien la 5 non? Enfin je laisse la télécommande tu peux mettre la 3 ensuite quand la 5 c'est fini non? Papa et maman dorment encore un petit peu, ne faites pas de bruit et si vous allez aux toilettes ne hurlez pas que vous avez fini, Débrouillez VOUS".

> le parent est cuit-dur et tu peines à comprendre ses borborygmes. Il a le cheveu hérisson-paillasson et le tee-shirt mal en point. Il erre dans le couloir et a du mal à régler le volume (il change de chaîne à chaque fois). C'est VOTRE chance alors soyez mignon et dites "oui oui maman". Si vous avez faim, piochez dans le frigo mais surtout n'allez pas les réveiller, avec un peu de bol vous pourrez vous enquiller ainsi une à deux heures de télé.
L'instabilité mentale du Parent est visible lorsqu'il manque cruellement de sommeil. Un parent fatigué est irascible, certes, mais bien plus enclin à te laisser avoir les yeux carrés qu'un parent en forme qui voudra que tu fasses des trucs super pénibles.



Action nainesque n°2 : Tu te déguises en squelette avec un collant opaque de Maman et tu maquilles ta sœur en princesse. 

Réactions possibles du parent: 

Facteur aléaoire: le moment du week-end (ou des vacances) où vous réalisez cette action et le taux de gavitude du parent. 

> Si le parent est reposé, qu'il commence ses vacances et que vous n'avez pas encore été trop relous.
"Ahahahaha, mais génial ça dites donc! Vous êtes superbes comme ça!!! Mon dieu venez que je vous prenne en photo pour :  vous mettre sur Instagram avec un filtre/envoyer cette photo à Mamie qui va trouver ça ultra-choupi/je vous mette en fond d'écran pour ne jamais oublier à quel point vous vous entendez bien".

ça alors, c'est fou mais le parent RIGOLE. Ce serait plutôt à vous, ami Nain, de prendre en photo ce moment merveilleux. Vous avez bousillé une paire de collant 80 deniers (il faut le faire) et votre soeur ressemble à un clown flippant qui se serait maquillé bourré dans le noir mais votre parent s'esclaffe et vous trouve TROP MARRANT.
Parfois ce miracle peut arriver, oui. Votre parent, s'il est en vacances depuis peu et qu'il n'en est pas encore au stade où il barre les jours le rapprochant de la rentrée scolaire, est parfois enclin à apprécier votre humour éclatant.
Idem si vous optez pour cette réalisation après quarante ou cinquante minutes de silence. Le parent aura eu le temps de terminer son polar et pourra ainsi se gausser avec plaisir.

> Si le parent enchaîne sa sixième semaine de vacances en votre compagnie et qu'il a plu les sept premières semaines, que personne n'a voulu vous garder (même pas vos propres grands parents) et qu'en plus il a du faire changer les pneus de la voiture ce qui lui a coûté l'équivalent de trois semaines de centre de loisirs.

"NON MAIS QU'EST CE QUE C'EST QUE CE DÉLIRE?? Non mais je rêve, il a dégommé ma dernière paire de collants. C'est toi qui les achètes les collants le nain? NON? Et qu'est ce que tu as fait à ta soeur? Non mais regarde-là, on dirait une Barbie dégénérée. Non et puis toi tu te laisses faire. Je rêve, vous ne pouvez pas jouer tranquillement CINQ minutes ?? IL faut que vous fassiez des bêtises. Regarde moi ça on va encore devoir frotter pour la démaquiller et elle va brailler, sérieux ça craint, vous êtes vraiment relous".

Clairement le parent en a ras le bol de vous. Il ne trouve pas ça marrant du tout de vous voir dans un collant (pourtant c'est fort seyant) et trouve votre oeuvre de peinture sur soi (enfin sur elle) ratée.
Les vacances lui pèsent, il regrette maintenant de ne pas avoir opté pour le centre de loisirs et se demande ce qu'il a fait, je cite, "au bon dieu pour avoir des enfants comme ça". Il est temps de remballer les costumes et d'aller jouer tranquillou à maquiller les poupées barbie au feutre indélébile.




Action nainesque n°3: tu manges comme un goret et tu t'essuies ton bec plein de yaourt sur ton sweat (déjà maculé de graisse - mais tu avais du gras des frites sur les mains). Tu renverses ton verre d'eau et tu slurpes tes spaghettis avec aisance et sauce tomate.

Réactions possibles du parent: 

Facteur aléaoire: le taux de remplissage du bac à linge sale

> Si le parent a bouclé toutes les lessives d'un air satisfait et que votre armoire dégueule de linge propre : 

MÊME.
Le parent ne réagit JAMAIS positivement à une telle action nainesque sachez le.
Même s'il a terminé toutes les lessives.
Il a toujours en mémoire les actions passées. Il se les remémore et passe directement à la réaction violente que l'on peut qualifier de "Réaction en Mémoire des Actions du Passé. 

De ce fait, à peine avez vous fait mine de vous essuyer sur votre tee-shirt que....

> Si le parent croule sous les bassines de linge, qu'elles débordent et que le sèche linge est en rade

" TU ES MALADE OU QUOI? TU AS QUEL ÂGE? TU VEUX UNE BAVETTE? C'EST TOI QUI FAIT LES LESSIVES DANS CETTE MAISON? S'ensuit généralement un pamphlet pathétique qui n'intéresse personne (et surtout pas toi Ami Nain) de ta mère sur sa misérable condition.
Je te suggère de ne pas te boucher les oreilles (même si tu en as envie) au risque de provoquer son courroux (et de finir puni dans ta chambre). En effet, le parent, être instable je te le rappelle, démarre en quelques secondes quand tu fais fi de son dévouement à la cause familiale.

De ce fait, quand ta mère (ou ton père) commence à te parler de TOUT ce qu'il/elle fait pour cette famille, je te suggère de hocher la tête avec compassion et de murmurer un "je comprends maman/papa, je ferai attention" même si tu as juste envie de dire "BLABLABLA on s'en FOUT".

Bref, à table, le parent instable va, de toute façon, te pourrir la tronche si tu manges comme un goret. De temps en temps, il t'autorise à manger sans ta fourchette (frites ou autres) mais veille toujours à demander. Hé oui, on ne sait jamais pourquoi mais, de temps à autre, il hurle "TU AS DES COUVERTS C'EST PAS FAIT POUR LES CHIENS", alors que cinq minutes plus tôt, il consultait juste l'état de ses comptes sur son téléphone portable. Manifestement, le fait de regarder son compte en banque peut être également un facteur d'instabilité chez le parent.

Chez ta mère, fais très attention à table Ami Nain. En effet, bien souvent, tu pourras le remarquer, ta mère GRIGNOTE. Délicatement (ou pas d'ailleurs quand elle "t'aide" à finir ta purée en l'avalant à la louche), elle s'enfourne un gnocchi, un morceau de nugget, une ou douze frites, quelques pâtes au gruyère. Bref, elle a faim (normal, il es 19h) donc elle se baffre.
MAIS, ta mère, je te le rappelle, est instable. Donc elle culpabilise de grignoter (puisqu'elle cherche en plus à surveiller son poids) et donc elle va s'énerver après TOI.
Oui, toi, pauvre petit nain qui n'a pas bien raclé le fond de ton petit suisse. L'instabilité mentale de ta mère va jusque là, oui.
Elle a grignoté donc tu te fais engueuler car des enfants meurent de faim et toi tu laisses TROIS cuillerées de petit suisse dans ton pot. Pathétique parent.

Nous vous conseillons donc de faire profil bas à table car c'est un lieu où le parent dérape facilement, entre les tâches ménagères qui lui incombent et qui semblent lui peser, un compte en banque defectueux et son grignotage compulsif. De de fait, évitez de faire "la mare au canard" en renversant votre verre d'eau et d'éternuer lorsque vous mangez de la semoule (même si on dirait une tempête de sable).




Action nainesque n°4: Tu joues à "faire comme si on était des grenouilles" tranquillement dans le salon avec ta soeur. Puis, vous faites une cabane avec les coussins du canapé et toutes les couvertures et couettes de la maison.

Réactions possibles du parent: 

Facteur aléatoire: l'état de la maison et le temps passé par le parent à la ranger dans les trois dernières heures.

> Le ménage a été fait et la maison est nickel. Le parent sent la sueur, le Cif et le Pliz (eurk), et le parent rentre dans le salon pensant s'écrouler cinq minutes sur le canapé, pause bien mérité. 

"PARDON? C'est quoi ce bordel? Vous rigolez ou quoi? Et pourquoi vous sautez partout? On a des voisins c'est pas vrai. La voisine va monter vous donner une fessée si ça continue comme ça, je vous JURE".

MAIS BIEN SÛR. La voisine va monter ses petites fesses pour nous rosser. Crédible le parent énervé. Hé oui, le ménage est un facteur non négligeable dans sa réaction face à un chef d'oeuvre architectural pourtant certain.
Le parent a bien rangé, certes, mais rien ne vous oblige à vivre désormais dans un musée. Non parce que tout de même, l'aspirateur qui gobe les légos, c'est le mal. Le pliz qui dégomme la poussière sur laquelle vous aviez tracé une route pour vos bagnoles, c'est le mal. Et ne parlons pas du Cif qui ôte toutes vos traces de peinture à bain dans le bain.
LE parent après-ménage est rabat-joie, même pas de satisfaction du devoir accompli. Prenez votre mal en patience, il va encore se plaindre.


> La maison est à peu près correcte (= le bordel est planqué) et la femme de ménage vient le lendemain.
Le parent trouve que vous êtes mignons à sauter partout comme des grenouilles et se félicitent d'avoir des enfants avec autant d'imagination. Ils rient aux éclats et acceptent même de venir boire un thé dans votre cabane qu'ils trouvent coquette et bien agencée (là, ils en font trop mais ne leur en voulez pas, ils ont véritablement des tendances à la bipolarité).
Ils se souviennent avec émotion de leurs propres cabanes (snif, que c'est relou quand ils nous racontent leurs souvenirs inintéressants avec un ton docte) et voudraient même jouer avec vous (hé ho, faut pas déconner).
Peu importe le chantier, ils ne rangeront pas. Ils trouvent donc votre oeuvre vraiment géniale (la femme de ménage un peu moins).


Il y a bien d'autres moments dans ta journée, Ami Nain, où il te faudra composer avec la santé mentale fragile de ton parent. Je dis dans la journée, mais son instabilité se ressent même de manière nocturne.

En effet, si tu vas réveiller ton parent en pleine nuit pour un cauchemar, il t'accueillera différemment selon l'heure (a t-il pu déjà dormir une paire d'heures ou non?), selon ton volume sonore (si tu hurles dans ton lit ou si tu viens lui chuchoter à l'oreille que tu as fait un cauchemar), selon le parent choisi (remarque que ton père a une santé mentale nocturne bien plus aléatoire que ta mère) et selon l'attitude de tes congénères (si toute la fratrie hurle de concert ou non).

Si tu demandes un bonbon, si tu veux aller au Mac Do, le parent peut soit te répondre "non mais ça ne va pas, c'est super mauvais pour ta santé et tes dents" ou bien piocher avec toi dans le bocal ou partager tes Chicken Dips. Va savoir. Le parent est un être étrange (surtout s'il est au régime).

Bref, il y a mille facteurs qui entrent en ligne de compte lorsque le parent doit réagir à une de tes actions. Nous avons abordé ici quelques facteurs environnementaux et physiques : l'état du ménage, du panier de linge sale, le manque de sommeil, l'état du compte en banque, MAIS il y a en a beaucoup d'autres comme par exemple le taux de caféine (ou d'alcool) dans le sang du parent, la présence ou non d'invités à la maison, le fait qu'il ait pu aller faire son sport -et se défouler, la météo, etc...

Et reste EN PLUS, un facteur totalement aléatoire qui ne correspond à rien du tout. Peut être à la position lunaire, ou des étoiles. Peut être à rien du tout.
Alors Ami Nain fais comme moi, tente plusieurs fois ton action nainesque qui parfois fera rire, parfois fera gronder. Au moins tu vas t'amuser.

Il faudra juste t'en souvenir quand tes propres nains tenteront la peinture rupestre sur ton mur de salon alors que tu as peu dormi, que tu n'as pas avalé ton troisième café, que tu es à découvert, que belle-maman débarque le soir même, que tu as le sentiment de vivre dans un dépotoir et qu'ils te réclament d'un air niais s'ils peuvent regarder un petit dessin animé.
Ah oui, et puis que la lune est en trigone à Neptune également, ça compte quand on est parent.






Oups, mon parent est vénère - 10 indices qui ne trompent pas (et les conseils qui vont bien)

Ami Nain, comment vas-tu après ce looong ouikend prolongé?
Il est beau ce mois de mai en gruyère non? Plein de jours off pour profiter de ta chambre, de tes parents et des mille activités qu'ils ont prévu pour t'occuper (et te fatiguer, tu n'es pas dupe).

Je ne sais pas toi mais mes parents sont tout de même ravis que le lundi revienne, surtout les ouikend où il pleut. Etonnamment, ils sont un brin sur les nerfs, ne veulent pas s'enchaîner Cluedo et Uno entre deux parties de Monopoly Junior et ne souhaitent pas que le puzzle de 150 pièces Clone Wars reste à demeure sur la table basse du salon. Tout comme ils n'apprécient pas forcément que le petit caddie chargé de billes se promène dans le couloir de manière nocturne.

Les parents, disons-le franchement, Ami Nain, sont parfois irascibles, on l'avait vu dans cet article sur leur instabilité d'ailleurs. Si tu as également besoin de te rafraîchir la mémoire sur le caractère immuable et universel de ton parent, je te conseille de jeter un coup d’œil par ici.

Quant à moi, je vais te délivrer ici quelques petits indices pour repérer les signes d'irritabilité chez ton parent. En effet, grâce à mon travail de recherche personnel, tu pourras ainsi repérer les moments où le parent risque de déraper et :
1) faire marche arrière et devenir tout doux comme un petit magneau (afin de ne pas te faire privé de télé, de console ou de toute autre activité ouikeno-réjouissante).
2) continuer en ce sens car tu es déjà puni alors autant tenter le tout pour le tout et pousser le parent à bout. En revanche, n'espère par jouer une seule fois à la console de tout le ouikend après ça.

En clair, plusieurs indices peuvent t'alerter sur la condition générale d'énervement de ton parent, Ami Nain, et je m'en vais te les délivrer. Prête bien attention, parfois plusieurs signes peuvent apparaître de concert (et ce n'est justement pas très bon signe).




Indice n°1 : Il arrive vers toi en marchant comme un éléphant assoiffé qui aurait repéré un point d'eau. 

Que ton parent soit maigrelet ou dodu, le rendu est le même. Il n'arrive pas vers toi d'un pas léger et gracieux en virevoltant comme une plume de pigeasse. Que nenni. Il arrive menaçant et tu sais directement qu'il a du tomber sur un truc pas franchement jovial pour ses yeux : ton cahier de liaison dans lequel la maîtresse a écrit que tu avais traité Sophie de "poule morte" ou bien la table de la cuisine sur laquelle tu as fait des boules en pâte à modeler pour ta catapulte et que tu as fortuitement oublié de ranger.
A moins qu'il ne vienne chargé de linge auquel cas tu peux t'attendre à un petit sermon sur le "on ne laisse pas traîner son linge par terre, on n'est pas vos bonniches, tu pourrais au moins le mettre sur ta chaise, blablabla".

Mon conseil: prends l'air penaud et tente de réparer ta bêtise d'un air intelligent (bon, pour le poule morte, c'est un peu plus compliqué), ainsi le parent verra que tu n'es pas un mauvais bougre.



Indice n°2 : Il prononce ton prénom ainsi que ton nom de famille en entier (rare). Le tout avec une articulation impeccable pour que tu ne puisses confondre avec un éventuel autre membre de la fratrie. Et il peut même te vouvoyer (il se donne un genre).

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Heu? Oui? Qui me parle?
Étonnamment le parent sait très bien articuler et prononcer ton nom de famille et ton prénom lorsqu'il découvre, par mégarde, que tu es rentré dans la maison avec tes baskets légèrement terreuses ou tout autre bêtise pas très grave mais un peu relou.
Il ne t'appelle jamais avec autant de ferveur lorsqu'il s'agit de terminer le dernier Gü bientôt périmé...

Mon conseil : Arrive rapidement à l'appel de tonnom, c'est un peu comme la maîtresse ou le maître à ce moment-là, ça n'aime pas bien répéter. Fais profil bas et n'essaye pas de balancer ton frangin ou ta frangine, si votre parent ne vous a pas confondu, c'est qu'il y a une bonne raison. Genre TA marque de dents dans la tarte prévue pour le repas du soir (que tu as abandonnée parce que finalement, tu n'aimes pas la rhubarbe, c'est trop piquant - ah oui, peut être que tu as aussi recraché ce petit morceau de rhubarbe sur la table en fait..)



Indice n°3 : Il est en boucle sur un sujet. Rien d'étonnant cela dit.

Le parent répète souvent les mêmes phrases, c'est ce que j'avais appelé il y a quelques mois (années?) les RUNNING PHRASES PARENTALES (à retrouver en lien). Elles vont du "non, j'ai dit non, c'est non et puis c'est tout" au fameux "sors les mains de ton slip" en passant par le merveilleux "vite vite on va être en retard à l'école".

Le parent est en boucle, tu le sais, mais quand il commence à être très sérieusement inquiétant, il est temps de fuir. Exemple:

- Qu'est ce que c'est que ce salon? Que s'est-il passé dans ce salon? LE SALON QUE J'AVAIS RANGÉ CE MATIN? QUI A FOUTU LE BORDEL DANS LE SALON? LES ENFANTS POURQUOI LE SALON EST-IL DANS CET ETAT Là?

Note : le parent répète un peu trop le mot salon, il est temps de quitter la pièce (même si viens d'y passer trente minutes à y construire une merveilleuse cabane grâce aux coussins/plaid/cartons rangé dans la poubelle de tri).
Manifestement, l'état du SALON lui pose problème et s'il commence à te prendre à parti,c 'est fichu.

Mon conseil: FUIS RAPIDEMENT, avec un peu de chance, ça se tassera tout seul et le parent, énervé, rangera le salon en maugréant à voix haute en se demandant "ce qu'il a fait pour avoir des enfants aussi bordéliques". Cela étant, comme bien souvent le parent a fait de même étant petit, il n'osera pas venir te chercher pour te pourrir et aura peut être même la larme à l'oeil en se souvenant de ses propres bêtises d'enfance. N'imagine tout de même pas qu'il va te féliciter hein!



Indice n°4: Il parle très très fort, avec une voix partant dans les aigüs (pour ta mère le plus souvent) ou dans les graves (pour ton papa). Les variations de timbres se faisant de manière assez rapide, au sein de la même phrase. 

Le parent commence à te parler normalement puis sa voix monte rapidement. Elle part en live, comme toi quand tu joues à te décapiter la tête avec ton sabre laser-frite de piscine. Sauf que là, tu ne peux décemment pas demander à ton père de «baisser d’un ton » parce qu’il risque de ne pas apprécier.
Tu es à table et tu refuses de manger ta part de pizza tant qu’il y a de petits trucs verdâtres dessus. Ton papa t’explique bien gentiment, certes, que ce sont des herbes aromatiques. Tu entends bien tout cela, mais ça reste un truc verdâtre sur ta pizza.

Ton papa monte d’un ton et articule que CE SONT DES HERBES AROMATIQUES QUI DONNENT DU GOÛT.
Tu t’en fous, c’est vert et tu n’es pas un herbivore, tu grattes donc ta pizza avec ton manche de fourchette.

Note ensuite comme le ton monte rapidement avec un crescendo incontrôlable à base de « NON MAIS C’EST PAS POSSIBLE CE GOSSE IL BOUFFE DU MAC DO MAIS IL PEUT PAS BOUFFER DU BASILIC ».

Mon conseil : mange donc le basilic tu auras moins mal au crâne.




Indice n°5 : Il continue à te parler très très fort alors qu'il est juste à côté de toi. Exactement ce qu'il te reproche de faire, soyons honnêtes.

Même endroit, quelques minutes plus tard. Le parent est juste à côté de toi, il te tient à l’œil depuis le coup du basilic. Méfie-toi, il n’a probablement pas décoléré et tu vas pouvoir t’en rendre compte très rapidement avec le coup de l’opercule.
Le coup de l’opercule est simple : tu n’apprécies pas qu’il reste un tout petit peu de truc de l’opercule de ton yaourt sur le rebord du yaourt (normal quoi).
Hé bien le parent va te dire « DONNE MOI CE YAOURT » très très fort, alors qu’il est juste à côté de toi = preuve qu’il est ENCORE énervé par le basilic.
Sache-le, ami Nain, le parent est rancunier (c’est mal) et au ton de sa voix, tu peux savoir s’il est encore sur le point de te re-pourrir ou non 

Mon conseil : S’il crie, tente de gratter l’opercule avec l’ongle, ça ira mieux. Mais évite de te renverser l’intégralité du yaourt sur le short, il risque de s’agacer encore un peu plus si tu lui réponds « de toute façon, tu dois faire une lessive aujourd’hui non ? ».



Indice n°6: Il veut que tu le regardes DROIT DANS LES YEUX et il est capable de te faire tourner la tête pour que "TU ME REGARDES QUAND JE TE PARLE!!!"

Il arrive avec son pas lourd d’éléphanteau agacé et avec sa voix qui gagne en décibels à chaque seconde. Il reste près de toi et te crie dessus pour une sombre histoire de chambre mal rangée alors qu’il l’avait si bien rangé la veille. Et que « à quoi ça sert qu’on trie les légos par couleur si tu renverses tes caisses entières au sol ??? » (alors là, tu as bien envie de lui répondre que ça ne sert à RIEN de trier les légos par couleur, espèce de psychopathe).
Et que c’est pareil pour les livres, on ne JETTE PAS LES LIVRES PAR TERRE ! (blablabla encore la rengaine de la bonniche).
Vous tentez de déchiffrer ce qu’il y a d’écrit sur le poster en face de vous histoire que le temps passe plus vite pendant la complainte parentale habituelle mais BAM, le voilà qu’il vous attrape gentiment le menton et qu’il vous demande « de ME REGARDER QUAND JE TE PARLE ». Genre il faut EN PLUS faire semblant d’être intéressé.

Mon conseil : regarde-le mais essaye d’éviter de rire, même s’il a un truc dans les dents ou même s’il a une tête de pingouin énervé. Joue la comédie du « petit nain contrit et désolé » et il risque d’interrompre son laïus. Pour accélérer les choses, tu peux également être dans l’empathie, ça fonctionne bien l’empathie chez le parent.




Indice n°7 : Il te pose des questions dont la réponse est très très évidente, si évidente que tu sens le piège se refermer sur toi à vitesse grand V.

-        Est-ce que tu penses que je suis content de voir une chambre en bordel comme ça ?
-        Tu crois que c’est malin d’avoir renversé l’intégralité du sac de 15 kilos de croquettes du chien dans le couloir ?
-        J’imagine que tu trouves ça intelligent et respectueux que de venir sauter sur mon oreiller de lin blanc percale-pôduku avec tes pieds crasseux ?

Mon conseil : lorsque la réponse à ses question est si évidente, réponds (ou ne réponds pas d’ailleurs, on pourrait te reprocher de « RÉPONDRE A TES PARENTS ») et prends un air désolé et triste en ajoutant un "J'ai compris". Même si l’avalanche de croquettes était drôlement réussie.



Indice n°8 : Ils font de l'humour tellement vaseux que même toi, avec ton petit cerveau nainesque, tu comprends que c'est PAS de l'humour.

Dans la même veine que les devinettes tellement faciles que tu sens que ce n’est pas une devinette, j’ai nommé l’humour de merde du parent que tu sens que ce n’est pas de l’humour.

Annoncé sur un ton un brin rageur et mesquin, il y a par exemple le :

-        Mais BIEN SÛR qu’on peut manger un cookie à 18h30 juste avant de passer à table, tu veux que je te serve une bière avec ? (lorsqu’un parent te cale alors que tu opérais un rapt de cookie pour la fratrie).
-        EVIDEMMENT qu’on peut jouer au foot dans la chambre avec tes sœurs en poteaux de but !! Bien entendu attends, j’appelle ton père, on peut  même se faire un petit base-ball !! (alors que ta sœur était venue chouiner pour cause de ballon dans sa tronche –mauvais arrêt de ton goal de frère).
-        OUI OUI tu peux tout à fait marcher avec tes bottes crotteuses sur le canapé du salon c’est une EXCELLENTE idée vas-y !!

Mon conseil : manifestement le parent est de bonne humeur puisqu’il parvient encore à faire de l’humour. Cesse donc l’activité mise en cause et opte pour une autre (un peu plus discrète).



Indice n°9 : Ils font un truc IMPROBABLE mais quand même, tu doutes.

Je le sais, mes parents ont des ruses pour nous faire agir et réparer certaines bêtises. Le coup du sac poubelle pour « vider » la chambre mal rangée par exemple.
Ou la tentative du « on va donner vos jeux de DS à des enfants qui n’en ont pas vu comment vous en prenez soin ».
Et je ne mentionne pas la misérable tentative de nous faire manger le repas de midi à base de petits pois au goûter de 16h.

MAIS DANS LE DOUTE, ami Nain, mieux vaut obéir. 


Mon conseil : Il paraît que certains parents font pire, genre semblant de partir en claquant la porte. GULP. Ne déconne pas Ami Nain, on ne sait jamais.


Indice n°10: Il va se recroqueviller dans le canapé, dans son lit, ou se cacher aux toilettes pour que tu ne le voie pas pleurer. Ou pire, il va prendre l'autre parent à témoin…
  
Bon là, tu as atteint le point Dolto du parent : il craque. Il n’en peut plus, il se demande ce qu’il a fait dans une ancienne vie pour avoir des monstres pareils pour enfants. Manifestement, tu as poussé le bouchon un peu trop loin et il est grand temps de revenir à une attitude plus calme (au moins pour quelques minutes le temps que ton parent se détende). Ne t’en fais pas, on l’a vu, d’ici quelques minutes et avec un beau dessin de Star Wars ou de machine de guerre qui décapite les mouches (avec un cœur), le parent te serrera dans ses bras en s’excusant d’avoir hurlé/craqué/chialé. Ce à quoi tu répondras « C’est pas grave Papa/Maman ».

Parce qu’en vrai, c’est pas grave du tout.
Et surtout, tu as plein de petits papiers à déchirer en tout petits morceaux pour fabriquer des confettis.
Il faut bien fêter la réconciliation en en lançant partout dans le salon non ???




7 juin 2021

On dirait ma mère

Evidemment.
Il y a des milliers de choses comme ça que je m'étais jurée de ne pas faire, de ne pas dire.
Pas que ma maman soit un boulet, que nenni, mais il y a des trucs qu'on ne veut pas reproduire.
Rien de grave hein, je vous rassure, mais de petites choses qui nous marquent, de petites habitudes auxquelles on pense échapper.

Finalement, vingt ans après, je me rends compte qu'on dirait ma mère.
Gloups.


- Etre en retard

Ce que je pouvais détester ça.
Le stress, la course, arriver dans les derniers, la honte, le regard des profs ou pire, le "tu retournes chercher un billet" (noooon pas le billet et refrapper à la porte devant tout le monde).
Le jour du bac de français hein, arriver pile pile pile à l'heure.
Et ouais. Sous la pluie. Limite. Mais à l'heure.

Bref "moi quand je serai grande je ne serai JAMAIS en retard et toujours en avance".
BIEN SUR.
Je suis souvent juste. Toujours un peu après. Les gens m'attendent, les enfants marchent en cavalant, demandent "si on est à l'heure Maman?" , m'assurent "qu'avec Papa on est toujours devant l'école avant qu'elle ouvre" (alors que Maman se fait enfermer dans l'école tous les matins).

Certes. Mais je ne sais pas, j'ai probablement une peur du temps perdu, du temps gâché.
J'ai peut-être aussi une notion du temps un peu élargie, un peu distendue. Je suis laaaaaaaarge et je négocie peut-être un peu trop sur la tenue là où le Mâle enfile les vêtements dans l'ordre de la pile. Je laisse bouquiner dix minutes là où je ne devrais probablement pas. Et quand l'heure arrive, je m'énerve (après moi) après eux, je crie un peu, je balance les sacs en disant "ET VOILA ON ÉTAIT BIEN DANS LES TEMPS ET LA ON N'EST PLUS BIEN DU TOUT"

On dirait ma mère quoi.


- Dire "c'est parce que tu as faim"

Purée mais NON, j'ai pas faim.
Ma mère me disait systématiquement " c'est parce que tu as faim". Alors que nan, j'avais juste mal à la tête.
"Tu as mal à la tête parce que tu as faim"
MAIS NON.

Bah je fais pareil.
Mal au ventre? Tu as faim
Pas envie de retourner à l'école cet aprem? Mange un peu tu as faim ça ira mieux après.

Bref, la bouffe = ça ira mieux.
Parlons-en à mon petit ventre dodu hein?

- Dire "c'est parce que vous êtes fatigués"

Ah oui parce qu'il y a deux options : 1) Tu as faim (voir plus haut) et 2) tu es fatigué.
Mal à tête? Tu as faim? Non? Tu es probablement fatigué alors
Mal au ventre? Tu as faim? Non? Tu dois être fatigué alors.
Tu te sens mal? Fatigué?

En même temps, ai-je besoin de vous rappeler la règle des 3F??? Fatigué + Faim = Fiant.
Je laisse les petits nouveaux la relire en suivant ce lien

Donc force est de constater que ma mère avait raison. Jusqu'à un certain âge, quand ils sont fiants, c'est qu'ils sont fatigués ou qu'ils ont faim (ou qu'ils sont malades mais bon, ça commence pas par F).



- Oublier de couper les plaques

Ma grand mère le fait
Ma mère le fait de temps en temps.
Mon mec hallucine "Punaise Marie, la plaque allumée c'est pour faire comme Mamie Lulu ou quoi??"

Ouais j'avoue.
Je commence à avoir la plaquose. Je laisse la plaque allumée.
Pas ma faute, je gère 39 trucs en même temps :
- les pâtes qui cuisent 10 minutes (je commence à saisir l'utilité des minuteurs)
- la poésie "Vilain Hiver" de Grand Nain
-  Moyen Nain qui me récite l'intégralité des repas de Monsieur Maigre (les Monsieur/Madame, nouvelle passion passionnante)
- Nano qui veut que je lui attache la ceinture de sa robe de chambre MAIS PAS AVEC UN GROS NOEUD JUSTE AVEC UN PETIT NOEUD (coucou la zinzin)
- Micro qui hurle d'une voix d'outre-bain (= du bout de l'appartement puisqu'elle végète dans un bain tiédasse en compagnie de ses Barbie) qu'elle voudrait bien DU GEL MOUUUUUCHE!!

Je dois donc écouter Grand Nain et sa poésie chelou, Moyen Nain qui est totalement en boucle depuis 2 mois, Nano qui m'explique le noeud de 8 et en même temps hurler à Micro que le gel mouche est juste à côté d'elle BORDEL.
Pendant ce temps j'égoutte les pâtes en criant "On s'éloiiiiigne c'est chauuuuuuud".

Alors oui, évidemment, j'oublie parfois de couper les plaques.
Hum. Je plaide coupable.



- Leur interdire la télé le matin parce que ça rend bête

J'avoue, quand on allait chez ma grand-mère en vacances, on trouvait que c'était le bonheur. On regardait genre une heure de téloche le matin, en pyjama, sous les couvertures tricotées.
On passait du petit-déjeuner à la télé, les dents et le bec pas lavés.
C'était bon.
Parce qu'à la maison c'était NON.
Pas de télé le matin, ça rend bête.

HUM.
Nous n'avons pas été si catégoriques, nous autorisons la télé le matin parfois.
Nous l'avons pas mal fait en vacances, lorsqu'ils se levaient très très tôt. S'il y a des dessins animés dès 6h30 sur les Zouzous, ce n'est pas pour rien hein?

Désormais, ils se lèvent plus tard et ne réclament jamais la télé le matin. Ils bouquinent et font les faux nains. Alors du coup, on dit "pas de télé le matin" et ça leur réussit plutôt bien.


- Rater ma sortie d'autoroute

Ma maman rate parfois ses sorties d'autoroute.
Genre "j'ai fait 30 bornes de détour parce que j'ai raté la sortie". WTF?
Si si.
Je me disais "c'est pas possible quand même".
C'est TOUT A FAIT POSSIBLE.
On rêvasse, on est en train de faire son programme de la soirée/journée/semaine et hop, la sortie est passée. FUCK. On s'énerve mais c'est trop tard, pas de demi-tour possible.

Je suis donc celle qui a déjà raté la sortie d'autoroute pour aller faire les courses, pour aller chercher sa fille à la crèche (je rentrais directement à la maison), pour aller emmener les enfants au sport (déjà que j'étais JUSTE JUSTE) et pour aller à une opération (et HOP 40 bornes dans les dents).



- Proposer aux enfants d'aller marcher le dimanche après midi

Avec mon frère et ma soeur, on appelait ça "La Balade des Cons".
Ouais on était durs mais faut dire que se bouger le luc le dimanche pour aller marcher en forêt (comme beaucoup de familles disons-le) on trouvait ça vraiment RELOU. D'autant que c'était TOUS les dimanches.

On râlait, on ronchonnait (on devait probablement chouinasser aussi) mais on finissait par y aller, par courir dans les bois, par trouver ça génial de rentrer les joues rosies et de boire un chocolat chaud et des tartines avant de regarder l'école des fans.

Résultat?
On fait pareil.
L'hiver, c'est ski tous les dimanches après-midi.
Le reste de l'année c'est randonnée. On a les guides, on cherche la balade, ils râlent d'avance. On leur dit "c'est BON de s'oxygéner et de SORTIR un peu, vous n'allez pas rester toute la journée enfermés avec ce beau soleil!!!".
On se regarde avec le Mâle et on pense qu'on dirait nos parents.
Les enfants ronchonnent, bougonnent (chouinassent même) et montent dans la voiture en disant "c'est trop nul de marcher".
Puis dix minutes plus tard, ils sont armés d'un sabre laser-bâton et ne voudraient rentrer pour rien au monde.

Et le soir ils dorment (ou presque).




Il y a tellement d'autres choses finalement que je reproduis sans le savoir, des trucs bien dégoûtants que seuls les parents font comme le pouce plein de salive qui nettoie le bec chocolaté ou bien le surnom qui fout la honte (ma mère m'appelait Mimi devant mes potes et je fais lamentablement pareil avec le Grand). Je m'en rends compte après. Et je me marre finalement, parce que c'est le lot de tout enfant ayant un Parent.

Mais il y a tout ce que je suis ravie de reproduire, les virées marrantes, les surprises, les découvertes, les fous rires, les "et si on?" qu'on ne fait pas d'habitude. Les efforts faits pour eux, les paroles rassurantes, la présence quoiqu'il arrive et les choix faits de les voir beaucoup pour en rater le moins possible. Je ne sais pas ce que je laisserai à mes enfants, je ne sais pas quel côté de moi ils voudront mettre de côté et ce qui s'imposera à eux parce que, parce que.
J'espère qu'ils n'oublieront pas trop souvent les plaques et qu'ils verront les panneaux de sortie d'autoroute. J'espère les entendre dire à leurs enfants "tu dois être fatigué" et me lancer un regard entendu, comme pour me dire "t'avais raison en fait pour les 3F".
J'espère qu'ils sauront les qualités et les défauts, la fantaisie et les "comme elle a pu".

De mon côté, pour mille petites choses, on dirait ma mère.
J'avoue.
Je crois que j'en suis fière.


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