30 juil. 2010

To sieste or not to sieste

Tu le sais cher public fidèle et avide de bons conseils, tu le sais, Angélinain se couche tôt. Et probablement qu'Angélinain sieste.
Veux tu que je répète à nouveau ce bien joli mot? SIESTE. Ne bave pas d'envie. Ne pleure pas de fatigue. Je viens ici te parler de ce moment joussif et si rare, si dépendant du nain: la sieste.

Avant d'avoir un nain, je suis passée par plusieurs périodes siesteuses. Certaines périodes où j'assénais aux gens que "faire une sieste, c'est pour les vieux, moi je ne perds pas mon temps à dormir" (air hautain et suffisant, tu sais bien faire ça nan?).
D'autres où je regardais les cernés en disant "nan mais tu vois, moi je m'allonge après le repas, vingt minutes pas plus (tu parles) et après, zou, ça repart" (toujours un air hautain et suffisant, hein, ok?).
La sieste, bah, c'est devenu comme un rituel (wikend et ouacances) avec des siestes de différents formats, pour des siestes à différents effets:
Le futur appart' du nain

- sieste de winneuse: 20 minutes tout rond, je bondis du lit, oulàlà ce que j'ai bien récupéré, jsuis trop en forme moi. En gros, la sieste de wonder maman avant qu'elle ne devienne maman.

- sieste de moule accrochée à son rocher: 2 heures, avec des réveils moulauds et des rendormissements. Des "putain faut que je me lève" et des "encore 5 minutes". Impossible de se décrocher, bercée par les flots. Oué, ne dis rien, jsuis pouète.

- sieste d'algue: bercée plusieurs heures par un sommeil trop chaud, trop profond, réveil dans le coltard et phrase choc qui énerve celui qui ne peut pas siester (genre celui qui bosse) : "j'aurais pas du dormir, dis donc, je suis encore plus fatiguée qu'avant" (là, celui qui bosse te déteste mais se contente d'un sourire forcé qui se veut compatissant).

- sieste crapuleuse: où en fait tu ne dors pas du tout, mais c'est quand même drôlement bon.
tout à fait d'accord

En bref, la sieste, ya pas à dire, c'est juste le bonheur. S'endormir en culotte sous une couette dans l'après midi, ouvrir les yeux et se dire qu'on a bien profité, qu'on ne s'est pas posé de questions, c'est le surkiff.
Oué, ok, mais ça, c'était AVANT.
Je te rappelle que là, t'as des nains. Et oué.

Toi aussi, tu as lu ton "Mode d'emploi pour nains à l'usage des grosses buses" avant d'avoir ton premier nain et tu as lu ces quelques mots: "le toupetinain a besoin de dormir de 16 à 20h par jour. Puis le temps de veille augmente progressivement et on passe à deux siestes quotidiennes de deux heures chacune (en moyenne)".
Et là, tu t'es dit, CHOUETTE, un nain, c'est comme Mistigri. Tu lui donnes à manger neuf fois par jour, il râle quand il a la dalle et sinon, il fait rien qu'à dormir comme une grosse loque (sauf que Minet, en plus, pourrit ton canapé avec ses sales poils et sa bave de chat).

Et là, chère buse, en relisant ces quelques lignes, tu te rends compte à quel point tu as été flouée.
Le nain, même toupeti, n'est pas un félin. Nan. Il ne dort pas. Mais alors là, pas du tout entre 16h et 20h par jour. Nan. Enfin, pas le tien. Je te rassure, à part ceux de wonder maman "qui ont fait leurs nuits à la maternité, c'est fou hein? (ce qui est fou c'est qu'elle ose encore le dire sans honte et sans crainte de se faire lapider)".
Les auteurs de guides à la noix devraient surtout écrire " le nain dort, c'est vrai. Mais surtout dans les bras de ses (cernés) parents, ou sur leur ventre alors qu'ils ont faim, ou devant une série télé violente, ou encore dans une écharpe, ou dans un cosi. Et pas longtemps. Du tout".
En gros, le nain, il dort juste un peu pour récupérer. Après, il voudrait bien faire des trucs. Et sympas les trucs, genre marcher quoi, pas rester à te regarder dormir.

Donc la sieste, comment te dire, t'oublies. Ah oué, totalement.
Toujours extrait du "guide à la con des buses pas si buses": "RE-PO-SEZ vous jeune maman. Profitez des siestes de votre nain pour vous allonger à votre tour. Le ménage attendra".
Wondermaman. Elle ne dormira que 20 minutes et aura le temps d'aller repasser tout son linge.

NAN mais c'est toi qui va venir le faire mon ménage crétin?
Je rêve.
Et puis t'as déjà vu une sieste de nain?
Le nain, déjà, tu l'as promené deux heures en écharpe avant de voir ses petites paupières se refermer sur ses délicats petits yeux (il va les fermer ses put*** de délicats petits yeux le nain??). Tu as du tabasser trois connards qui ont voulu te parler en chemin et qui ont fait sursauter le nain.
Tu es rentrée dans ta maison, fourbue. Le téléphone a sonné. Tu as pourri ta mère à voix basse en décrochant.
Une volée d'insultes plus tard, tu raccroches et tu montes le nain dans sa chambre.
Là, tu décroches péniblement l'écharpe et tu tentes misérablement de faire glisser le nain dans son lit en douceur.
Youhou, ça fonctionne. Le nain est sur le dos et tu recules tranquillement.
Tu fermes la porte.
Tu passes directement dans ta chambre pour t'allonger (car tu suis les bons conseils de Docteur La Buse). Et tu fermes les yeux. Douce torpeur.
Cri.
Et voilà, youpi, la sieste est finie.
Tellement ça le nain. Piqué sur tartiflette & cigogne.

Le lendemain, rebelote.
Et les jours suivants, tout pareil.
Alors crois moi, après, tu n'as plus envie de t'allonger, tu as la trouille au ventre que le nain se réveille alors que tu t'endors à peine.
Au final tu fais le ménage et tu en profites pour jeter le "guide à la con" à la poubelle.
Et le jour où tu décides de faire le ménage, le nain dort. Trois heures.
Ne te noie pas dans le seau à serpillère, c'est comme ça. Le nain fait exprès. Je t'ai déjà dit qu'il était fourbe.

Mes solutions?
- Faire la sieste à tour de rôle avec le mâle.
On repassera pour la sieste crapuleuse (mais en même temps as tu vraiment envie d'une sieste crapuleuse?? NAN, t'as envie de DOR-MIR). Désolée le mâle, mais 10 minutes de sommeil c'est 10 minutes de sommeil.

- Coller le nain chez quelqu'un (ou à la crèche/nounou) et dormir.
Il est important de se débarrasser physiquement du nain en le prêtant à quelqu'un qui aime les nains car sans cela, tu auras l'impression que le nain est dans ta maison. Ce qui est très mauvais pour le karma de la sieste.

- Se coucher tôt et ainsi éviter les siestes. Oué, ok, c'est pourri. Mais en même temps, si tu te couches à 20h30, tu ne peux pas en plus faire une sieste, ça ferait mauvais genre.

Et c'est tout, prendre son mal en patience.
Généralement, le nain qui va à la crèche ou chez la nounou se règle assez rapidement. Je dis généralement.
Sinon, un bon coup de gournain, ça peut le faire.
Surtout sur le nain qui commence à comprendre que pendant qu'il sieste, en fait, il pourrait faire d'autres choses. Et oué, pas con le nain.

Alors là, pas de discussion possible.
M'en fous tu siestes le nain.
Tu veux pas faire dodo. M'en fous. Tu siestes.
Tu restes dans ton lit, tu te reposes, tu regardes l'intérieur de tes paupières et tu fermes ta bouche.
Et surtout, surtout, tu laisses maman dormir.
Compris le nain?

En bref, la sieste devient rapidement chez le jeune parent un moment crucial, un moment d'angoisse et un moment attendu comme un sushi après une grossesse.
D'ailleurs, ne mens pas, quand le nain se lève, tu penses:
- putain, 6h20, il me gave
- allez, à 12h30 il est à la sieste.

Et je ne sais pas toi, mais alors moi, depuis que j'ai dans ma vie, deux nains peu enclins à la longue sieste de l'après midi, je deviens légèrement agressive avec ceux qui osent émettre 1 seul son lorsque mes nains sont enfin endormis.
Le soir, ça ne me fait pas pareil, mais alors si quelqu'un ose ranger le lave vaisselle, ou claquer une porte, ou même rire un peu fort....je suis prête à le pourrir sur place. Genre.
Mais je me contente d'un poli: "chuuut, silteplé, les nains dorment". D'un air fatigué et avenant (tu peux le réussir, c'est très facile).
En même temps, au bout de quelques heures passées avec mes nains, les gens ont tendance à être très silencieux pendant leur sieste. Voire même, ils vont en faire une aussi. Louche nan?


et celui qui le réveille s'en occupe. OK???

25 juil. 2010

Tu pousses le bouchon un peu trop loin le nain

Cet artikeul relate avec exactitude des faits (malheureusement) réels qui se sont déroulés dans l'ambiance climatisée (à 15°C) d'un Grand Scénic, durant la journée du 16 juillet, entre 13h et 23h très exactement.


13h21: Le grand scénic est plein z'à craquer, le mâle a géré le rangement du coffre comme un expert (en même temps le labrador a été lâchement abandonné (ainsi que son douillet matelas) chez sa mamie.
Les nains, repus et prêts pour la sieste, sont sanglés dans leurs sièges totos. Les petits petons sont libres de toute sandalette et les bouches sont tétineuses. Mon siège est très légèrement incliné, le CD des BB Brunes est enclenché (mais pas trop fort, il ne s'agit pas de réveiller les nains), la clim' est sur 15° (il fait 38° dehors), le mâle a chaussé ses Ray Ban et nous saluons de la main nos charmants hôtes.

13h22: le GPS nous demande de tourner à droite. Je trouve que c'est bien pratique un GPS.
13h23: le GPS nous demande de faire demi tour avec prudence car il n'apprécie pas notre raccourci. Je lui coupe la chique.
13h24: nous franchissons la frontière avec l'Allemagne (oui, nos hôtes vivent à la frontière). Soso dort. Timéo clignote (enfin ses yeux).
13h27: Timéo dort. Je savoure et chantonne les BB Brunes (en sourdine).
13h28: le mâle roule. Vite. On papote de tout et de rien. Enfin, surtout de rien, ou bien on daube sur les gens, ça détend et c'est très tendance.
14h03: le mâle roule. Moins vite, il y a des travaux.
14h32: le mâle roule. Au pas. Il y a du monde.
14h37: le mâle ne roule plus du tout. Il y a un bouchon. Peu importe, les nains dorment. Je songe à ouvrir un bon petit polar.
14h44: Soso ouvre un oeil.
14h45: Soso ouvre l'autre oeil.
14h46: Soso crie. Mal réveillé le nain.

Interlude Conseil:
Sache que le nain dort très bien en voiture à condition que tu ne t'arrêtes pas de rouler. JAMAIS. NEVER.
Je te conseille donc de toujours garder un pied sur l'accélérateur, même si tu n'as pas de vitesse enclenchée. Oui, oui, tout le temps.
Exemple du péage: le mâle arrive, il est à 110. Il décélère doucement, mais sans jamais s'arrêter, il baisse sa vitre le plus tard possible et saisi le ticket d'un geste habile. Il te le jette à la tronche, tu réceptionnes et il redémarre dans la foulée. Lors d'un paiement, qu'il veille à garder le pied sur l'accélérateur pour faire vrombir le moteur même lorsqu'il insère la visa.
Evite de passer chez la dame du péage, même si tu veux lui faire plaisir parce qu'elle s'ennuie. Parce qu'elle va mettre des plombes à te rendre la monnaie histoire de faire durer l'instant. Et surtout parce que tu vas être obligée de lui parler et que ça risque de réveiller le nain. Halte aussi au jeune qui donne des petits cadals sur le bord du péage. Chope le sachet et fonce. Quand le nain dort, point de politesse, il n'y a que ta survie auditive.

Exemple de l'arrêt pipi: Ah oui, ça arrive, surtout quand on a un gros bidon comme le mien et qu'on se gave de Vittel+Pulco pour éviter la cystite et la déshydratation. Le nain dort depuis 15 minutes et toi, tu te tords à côté du mâle. Dis lui tout de suite que tu aimerais t'arrêter dans peu de temps, qu'il puisse encaisser le fait que sa chère et tendre tient encore moins longtemps que son nain de 3 ans sans faire pipi. Au bout d'une demie-heure de torture, le mâle consentira à s'arrêter. Mais attention, pas dans une zolie aire avec des vraies toilettes nettoyées par Denise trois minutes avant ta venue. Nan, que nenni, le mâle t'arrête systématiquement dans ce que j'appelle une aire coupe-gorge-pipi-routier, à savoir l'aire de la Louze, avec 1 banc et une poubelle qui fouette, 4 camions sur le parking et un bunker pour les toilettes. Miam.
Le mâle t'éjecte donc de la voiture avec un "vasi mais magnetoi" et garde le pied sur l'accélérateur. Tu fermes doucement ta porte de voiture (sans la claquer, voilà, c'est bien) et tu cours (Kleenex en poche) vers le marais de l'éternelle puanteur. Evidemment, il n'y a pas la queue, les seules qui sont passée par là avant toi étaient aveugles et sans odorat. Tu admettras que ça ne court pas les rues.
Laisse de côté ce que j'appelle les "vraies toilettes" avec le siège en métal et tout, et tout, parce que tu risquerais de rendre ton pique nique à la vue de la vieille crotte séchée sur le bord de la cuvette.
Je te suggère les "chiottes à la turque", à condition d'être en mini short. Si tu as opté pour le pantalon, n'oublie pas de le retrousser. Et dépêche toi, le mâle t'attend. Tu choisis ton sens, face à la porte ou face à la chasse, de toute façon, peu importe, tu vas te faire pipi sur les godasses. N'oublie pas de sauter loin des toilettes, d'ouvrir la porte et de fuir en courant si tu ne veux pas finir noyée par la chasse d'eau automatique.
Bravo. Tu pourras recommencer cette expérience avec le nain tout à l'heure. C'est le kiff.
Saute dans ta voiture, le mâle démarre en trombe et c'est reparti.

14h47: Je tends un Grissini à Soso. "ABON" me dit il. Et il savoure. Et je m'éponge le front, il n'a pas réveillé son frère.
15h: Soso a déjà mangé 3 grissinis. Timéo commence à bouger. Pas nous.
15h02: Soso veut "Abware", je me retourne pour trouver son petit verre en plastoc qui a du glisser sous son siège. Je te rappelle que je suis enceinte de 5 mois. Je fais donc chaque mouvement en soufflant comme un phoque et en rappelant à qui veut l'entendre que "maman a mal au ventre quand même"...
15h03: Soso boit. Timéo se réveille. "Pourquoi on avance pas?". Va savoir le nain, va savoir.
15h05: Soso est tranquille, Timéo veut une compote Abware.
15h10: En fait Soso se renversait tout le contenu de sa petite gourdasse sur le ventre c'est pour ça qu'on ne l'entendait pas. Maintenant qu'il est trempé, il voudrait bien une compote "Abware".
15h15: Les nains ont déjà mangé chacun deux Pom'Potes. Le mâle tente de regarder au loin si ça avance. ça n'avance pas.
On change de file. "C'est débile". Oué, effectivement. On rechange du coup. Pas mieux.
15h25: Les nains s'amusent. Timéo dit des mots et Soso crie "NAN". Ambiance sympathique, on rigole bien. Même le mâle oublie un instant que le chiffre 0 est au compteur depuis bientôt une demie heure.
16h: Les nains ne s'amusent plus, ils s'ennuient. Je sors la caicaisse de jouets de derrière mon siège (je te rappelle que je suis enceinte de 5 mois, blabla) et distribue les jouets. Un par un les jouets. On fait durer le plaisir.
16h05: Petit nain veut le tracteur de grand nain qui veut l'avion de petit nain. Ils hurlent. J'échange.
16h06: Finalement, petit nain voudrait bien récupérer son avion. Il hurle. J'échange
16h07: Grand nain ne veut pas rendre l'avion. Il hurle. Je range les deux premiers et je sors d'autres jouets. Ils hurlent.
16h08: On avance de 23 mètres. Le mâle hurle. De joie.
16h10: J'ouvre le paquet de bonbons. Distribution.
16h12: Le nain me redonne un coca machouillé "pour papa" parce que pour lui "ça pique".
16h15: Je lave les mains de tout le monde par dessus mon siège. Grand nain a mal au ventre. En même temps, après 18 crocodiles... Petit nain se re-becquetterait bien quelques grissinis.
16h25: Les nains sont gavés. Le mâle aussi. J'ai mal aux jambes. Ca n'avance pas. Du tout.
16h35: Les nains chouinent. Je décide de les sortir des sièges totos pour les mettre à l'avant avec nous.
16h37: Soso hurle de bonheur d'être au volant. Il enclenche les vitesses et tape sur les vitres. Je prends des photos, ça occupe.
heureux le nain

16h45: tout à coup, ça avance, vite, vite, il faut jeter les nains à l'arrière et les attacher fissa. Je te rappelle que...oui, ok, ça va, tu as pigé.
16h47: Ah bin en fait, oui, on a avancé de 100 mètres. Youhou.
Les nains veulent ressortir du siège toto. Niet.
16h50: le GPS nous rappelle qu'il nous reste 440 km. Je songe à lui éclater la tronche.
16h55: nous progressons à une vitesse folle.
et encore, j'ai attendu qu'on roule pour prendre la photo

16h57: "Maman j'ai envie de pipi". Merde. Je bondis hors du scénic, chope le nain, le suspens cul à l'air au bord de la route. Il fait son pipi, on remonte la salopette et on se prépare à courir pour rattraper papa. Qui n'a pas bougé d'un poil. No stress. "T'as pas envie de caca le nain?"
16h59: En parlant de caca, ça sent bizarre dans la voiture et pourtant Toutou n'est pas là. Tous les regards convergent vers petit nain qui joue tranquillement avec son livre des zanimaux de la ferme. "T'as fait caca le nain?". Il hoche la tête.
"Les lingettes sont sous ton siège ma chérie". Je l'aurais parié.
Extraction du nain. Allongeage sur le siège de maman.
"N'en mets pas partout".

Interlude Conseil:
Sache, cher public, que le nain en voiture ne fait pas de zolis petits cacas charmants mais des merdes de brontosaures. En même temps, il ne fait rien qu'à se gaver de chips/grissinis/bonbons/jus de fruits.
Je te conseille donc, au cas où tu te retrouves, tout comme ma pomme, coincée dans un méchant bouchon, de te munir d'un petit matelas à langer (celui des sacs à langer) et de quelques petits sacs poubelles 10 litres. Ceci afin de jeter la couche pourrite dans un lieu sûr (avec les lingettes épaisses et pas les cheap-cheap qui laissent passer le caca) qui ne pourrira pas ton habitacle.
En effet, si le fait de rester dans un bouchon avec tes nains est déjà une difficile épreuve que le Dieu du Nain t'envoie, l'odeur de couchekipulamort en plus est tout simplement le moyen de faire de ta charmante voiture l'antichambre de l'enfer. Voire l'enfer, tout simplement.
Le mieux étant, bien évidemment, de pouvoir t'arrêter dans une aire "amie des bébés" où un délicieux matelas à langer accueillera ton nain et où une poubelle à couvercle réceptionnera ta couche moisie.


17h02: il y a une légère trace brune sur mon siège. Je manque de dégueuler. La couche se retrouve dans un vieux plastique ayant contenu des grissinis. Je frotte la tâche suspecte avec une lingette. Beurb. Je re-colle le nain dans le siège toto.
17h06: Le mâle décide de prendre la première sortie. Il a faim. Envie de faire pipi. Et marre.
17h10: Nous nous perdons dans la campagne allemande. Je songe à me coincer la tête dans la vitre. Mais il fait encore 36° dehors, ça serait risquer le choc thermique.

17h30: Nous trouvons un charmant petit supermarché allemand où nous achetons une carte routière. Que nous déplions loin du GPS pour ne pas le vexer. Manifestement il existe des petites routes qui longent l'autoroute. Quelques abricots et des yaourts Abware plus loin, nous remontons en voiture.

17h42: Nous grugeons le GPS en empruntant les petites routes de campagne.
17h44: A priori toute l'Allemagne a décidé de prendre les mêmes petites routes que nous. Re-bouchon. Craquage. Il nous reste 400 km.

Je passe volontairement sur les heures qui suivent.
Sache que petit nain a été adorabeul et a feuilleté ses livres tout en nous imitant les animaux qu'il y découvrait. Ensuite, il a choisi d'entrer en mode "sieste" de 18h30 à 20h.
Mode peluche pour le nain
  Grand nain a maté son lecteur de dividi portable. Oh joie, oh bonheur. Merci Severine pour le dividi de Planète 51 que le nain a regardé pendant cette épopée (et mille fois depuis d'ailleurs).
Puis, il a bouquiné un peu.
tu remarqueras que le nain bouquine en allemand. C'est son côté bobo


Je passe également sur le pitoyable arrêt cher Burger King. Frites trop grasses pour nain affamé.
Je passe aussi sur les vaines tentatives de ma part d'amuser les nains avec leurs doudous en guise de marionnettes.
Je ne tiens pas non plus à parler des chansons pour enfant du genre "Taupinette" ou "Nagawika" mises en désespoir de cause.
Je ne te ferais pas l'affront de te décrire la pause caca du nain dans les toilettes à la turque, ma tronche au dessus du trou (pas gerber, pas gerber).
Je vais également éviter de te retranscrire les dialogues hautement intellectuels qui se sont déroulés dans le scénic après 8 heures de bouchons. Dialogues à base de "pipi caca", "caca boudin", "caca fesse" et "gros prout".

Nous avons fini par arriver, après encore deux séries de bouchons.
A 23h. Au lieu de 17h.
Nous avons embrassé le GPS qui nous a indiqué les rues à suivre dans Munich.
Nous avons élevé un autel à "Pierre et le Loup" qui a tenu les nains en haleine pendant 30 minutes. Et crois moi, ce n'est pas rien.
Nous avons craqué, un peu, rigolé, beaucoup, cherché des jeux débiles à faire avec des nains. Du style: je fredonne une chanson, le nain doit la trouver (ne marche qu'avec "au feu les pompiers", "la souris verte" et "dynamite moi"). Nous avons usé des stickers tracteurs et voiture, des coloriages et des boîtes de Pringles.
Nous avons fait coucou aux gens enervés.


Et nous nous sommes jurés de prendre l'avion la prochaine fois. C'était si pire que ça, l'avion?

16 juil. 2010

La piscine avec 3 nains. Oué, t'as bien lu, 3 NAINS.

Aujourd'hui ma petite personne moulaude et feignante, vautrée comme une grosse otarie dans un transat, transpire de l'index. Elle ne t'écrira donc point d'artikeul qui risque de la fatiguer outrageusement et de la rendre de très mauvaise humeur. Un réveil matinal à 5h37 du grand nain a contribué également à cette tendance mollassonne, je te l'accorde.
Pour pallier à ton ennui chronique et à ton manque de grosseu rigoladeu, je te propose un mirifique texte d'Aurélie Spielmann, notre chère lectrice à 3 nains. Aurélie, sympathique et joviale, a eu l'occasion de tester une situation assez extrême, la piscine. Tu te souviens? C'était là.
Je te laisse découvrir son expérience ultime, son périple fantastique, sa sioupère leçon de vie.
Et je te laisse également prendre des notes afin de ne pas réitérer ce genre de sortie de l'angoisse.
Et je te demande également de laisser un commentaire de soutien moral à Aurélie, qui l'a, avouons-le, largement mérité.

Merci Aurélie. Longue vie au maillot couche.

"La piscine avec 3 nains

On est samedi, l’Homme t’a abandonnée pour le week end, dans de sales draps, avec 3 monstroplantes surexcités. Et en plus, il pleut.
Bravement, un peu inconsciente, tu lances un « et si on allait à la piscine ? ». Tout de suite, tu regrettes déjà cette parole… les nains hurlent de joie, trépignent (enfin les 2 grands, le petit nain n’a qu’un an, mais il voit que ses frères ont l’air content, donc il fait pareil). Pas de repli possible, ce qui est dit est dit. Ton cerveau anticipe déjà la préparation cauchemardesque…
Note pour plus tard : prépare le sac avant de prévenir les nains. Genre la veille. Ca t’évitera de rentrer avec la couche maillot de bain…

ACTE 1 :  TU FAIS LE SAC
Tu n’oublies pas ton maillot (t’aurais l’air fine à poil (s) dans la piscine à Epinay) ni ceux des nains ni la couche maillot de bain qui va bien. Mais tu ne la mets pas avant de partir, car tu sais que petit nain aime bien faire sa grosse commission quand ce n’est pas le moment.
C’est bon, tu as tous les peignoirs, les gâtals (prends les sans chocolat, çà fond). Tu prends ton démêlant et ta crème de jour, tu n’auras pas le temps de t’en servir, mais çà tu ne le sais pas encore.  Pendant ce temps, les nains ont ruiné le salon d’excitation. Tant pis. Allez hop, tu installes tout le monde dans ton carrosse ingarable mais qui peut contenir 4 nains et leurs parents. Tu es déjà fatiguée et tu regrettes un peu. Pas les nains. (mes nains sont increvables).

ACTE 2 : L’ARRIVEE
C’est limite Cannes... Les nains crient fort (très fort), tu as oublié la poussette de petit nain, tant pis tu le portes, çà te fera les musc’. Petit nain n’est pas content, il voudrait courir avec ses frères dans les escaliers, aller jouer avec le distributeur de maillots et de boissons, mais tu le serres bien fort, tout en sortant ton portefeuille, ta CB et en portant le sac de 12 tonnes (4 peignoirs + 1 serviette pour marcher dessus – évitons les verrues - + 2 planches + les brassards + la bouée). Tu as une crampe aux 2 bras, mais c’est bon tu gères, la Visa dans la bouche, tu articules un « bonvour » à la dame. Tu ne vois plus Grand Nain et Moyen Nain, tu pries pour que la porte qui mène au mur d’escalade soit fermée… ta voix part (déjà) un peu dans les aigus quand tu les appelles, genre, j’ai trop d’autorité sur mes enfants. Tu as envie d’étrangler la caissière qui prend bien son temps pour te voler tes 19 euros d’entrée. (« non, on ne prend pas la carte famille nombreuse »).
Tu passes enfin le portillon (Grand nain est passé par-dessus, moyen nain l’a actionné 4 fois, le monsieur de la sécurité n’est pas très content). Tu fais un grand sourire, mais tu es fichée à jamais.
Ah, Moyen Nain a oublié ses tongs sur le banc… Le monsieur de la sécurité commence à te détester vraiment.
ça c'est en Chine, Où est le nain? (ajout de Marie qui ne peut pas s'en empêcher)


ACTE 3 : DANS L’EAU
Après avoir bien (ruiné) joué dans les casiers, les nains sont enfin prêts, toizaussi, tu es belle, mince et bronzée, hagarde, poilue et boudinée dans ton maillot 2 pièces, en plus tu vois rien sans tes lunettes de vue, tu as perdu définitivement tes 2 grands nains, le petit alias la glue est toujours accroché sur ton côté droit (faiche, çà serre la peau et fait ressortir la cellulite, mais bon, es-tu vraiment venue pour draguer ?). Enfin dans l’eau… on s’amuse bien, même si tu ne peux t’empêcher de réfléchir déjà à l’organisation du rhabillage des nains. Ca gâche un peu le plaisir…
Moyen Nain sort en courant de l’eau, il a envie de FAIRE CACA. Hum. Choisir de l’ignorer ?
Ok. Tu sors, avec toujours la Glue accroché à toi, mais tu restes digne. Moyen Nain est debout, à l’arrêt, dans une position équivoque : fesses en arrière, la bouche crispée. Tiens on dirait que le Flash Mac Queen de son maillot a une forme bizarre… La TE-HON. Tu préviens Grand Nain que tu vas devoir t’absenter pour une durée indéterminée (d’ailleurs peut-être que tu ne reviendras plus jamais, compte tenu de ce que tu pressens…).
qu'on n'est pas serrés dans les cabines...

On arrive discrètement dans les douches, on enlève le maillot … et paf. C’est là par terre, tout mou, tout marron. Bon. C’est toi la mère, hein, alors tu ramasses, et avé la main, parce que tu as petit nain toujours sur toi, qui hurle, des fois que le maître nageur là bas tout au fond ne nous aie pas remarqué… 10 minutes plus tard, nous revoilà, douchés, maillot (à peu près) lavé, fesses propres. On retourne dans l’eau, lalalalalaaaa, comme si de rien. Limite je sifflotte.
Grand Nain crie « y a des marrons qui veulent me piquer ma planche ». Bah oui. On est à Epinay, dans le 93, je te le rappelle. Tu penses que tu vas te faire casser la gueule à la sortie… Tu expliques à Grand Nain qu’on ne tient pas des propos comme çà, que c’est raciste, que maman n’est pas raciste et qu’il a qu’à leur prêter un peu sa fucking planche, avant qu’on se fasse vider d’ici.
on ne COURT pas au bord du bassin le nain!!

ACTE 4 : LE RHABILLAGE
Après 20 minutes de négociation avec Moyen Nain et Grand Nain, tu réussis à faire entrer tout le monde dans les douches. Petit Nain hurle, il est crevé, Moyen Nain a de nouveau envie de… Grand Nain s’est rebarré dans l’eau. OK. Tu songes à partir vivre en Polynésie et tu hais l’Homme que tu maudis sur les 30 prochaines générations.
Tu oublies la douche (après tout, on vient de passer 1h30 dans l’eau !), tant pis pour tes cheveux, tout le monde aux cabines. Tu rhabilles petit nain dans les hurlements et lui file le paquet de Granola pour pouvoir enfiler ton slip et soutif (la prochaine fois, je prends une djelabah). Bien sûr, le casier ne s’ouvre pas, tu as laissé Grand Nain faire le code, c’était une erreur, il ne se souvient pas du tout de ce qu’il a tapé. Tu vas en peignoir chercher ton pote de la sécurité, avec super Glue plein de chocolat. Tu as le look de Rocky Balboa et tu te dis qu’il faut vraiment que tu t’achètes un autre peignoir.
Tu récupères enfin les vêtements, tu tombes sur ton démêlant et tu pars d’un rire sardonique. Tant de naïveté. Bref.
Pendant ce temps, Moyen Nain a encore fait un petit C-A-C-A dans la cabine, mais là, stop, tu la joues « on part discrètement, après moi les mouches », car la nana de l’entretien t’a déjà engueulée tout à l’heure au sujet des douches, tu as peur qu’on ne te laisse pas partir.
Tu entends le mec de la sécurité qui engueule quelqu’un, au fond de toi, tu sais déjà que c’est les tiens (ils veulent se sécher les cheveux avec les séchoirs et se battent pour le seul disponible). Tu as perdu les cartes pour sortir… ton pote de la sécu t’ouvre tous les portillons, on dirait qu’il a envie que tu partes le plus vite (et le plus loin ?) possible.

Devant ta voiture, tu te rends compte que Moyen Nain est pieds nus. Tu songes à abandonner les tongues Okaïdi pour toujours, tant pis. Mais non, la dame de l’entretien te court après avec les tongues à la main… tu as encore plus honte.

Tu rentres à la maison, et tu sais que l’arrivée à ton Home Sweet Home va être un poil compliquée : les nains ont faim, sont crevés, c’est le dawa dans le salon… mais au moins tu peux compter sur un coucher facile et un endormissement quasi immédiat de l’ensemble de tes nains. C’est un peu cher payé, quand même…

Mais comme dirait l’un des nains : « on était bien à la piscine, on pourra y retourner ? ».
Oui le nain. Quand maman aura acheté une perruque et fait une chirurgie faciale qui la rendra méconnaissable. Ou avec papa alors…"

11 juil. 2010

La pêche au nain

Il fait chaud, très chaud et le nain s'ennuie.
Il te gave, chouine, trouve que patauger dans sa piscine Spiderman c'est bien un moment mais après, les doigts sont fripés et ça fait peur.
je te jure, ya même spiderman au fond

Tu ne sais plus quoi faire pour l'occuper.

Dessins, peinture, pâte à modeler, cendrier en pâte à sel (qui sèche dans la seconde), pochoirs, tampons encreurs, masques, papier mâché, stickers et coloriages (achetés par lots de 100 aux soldes) colliers de perles, moulages en plâtre, courses de voiture (et tracteurs) dans le sable, télé (tous les dividis ont été vus et revus).
pas mal le nain, et c'est quoi sinon??


tu t'ennuies le nain? Aide plutôt ce niais de Tchoupi à s'habiller, va.


Tu as même fait des gâteaux, des glaces, et le nain a pressé cinquante citrons pour faire un délicieux sorbet. Merci le nain, mais "on faiiiiiiit quoiiiiiiiiiiii mamaaaaaaaaaaaa???", je "m'ennuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie". Oué, moi aussi tu m'ennuies.
le dream du nain. Dreame pas le nain, ça coûte un bras. Et faut la gonfler aussi.

En clair, rapidement, le nain a épuisé toutes les ressources de la maison, et du site tête à modeler (qui propose de mirifiques activités pour wondermaman patiente et manuelle, pas moi quoi). Comme tu ne vas pas aller tous les jours à la piscine (parce que c'est épique la piscine, j'ai un témoignage de maman qui va suivre dans quelques jours, tu vas pouvoir savourer), comme tu ne vas pas squatter chez tes amis qui ont un mini trampoline et une piscine à balles (bande de bourges) dans leur jardin, comme tu ne vas tout de même pas passer ta journée à faire tes courses au Carrouf' et comme ton épicier ne fait pas encore "Club Mickey", j'ai trouvé pour toi un petit jeu qui ne paye pas de mine mais qui risque d'occuper ton nain quelques minutes.
Quoi? C'est tout?? oui, mais crois moi, en cette période de ouacances, c'est déjà ça.

une priiiiiise le nain, une priiiiise!!!

ça s'appelle la "pêche enchantée" et c'est fnac z'éveil zé jeux qui te propose ça. C'est chouette, c'est en bois (Djéco mon ami), la boiboîte est jolie, les pitis poâssons sont meugnons et ça amuse le nain. Et sa mère aussi, c'est pas du lusque. En plus, c'est pas très cher, remercie pas, je sais que tu n'es rien qu'une grosse radine. Le principe: 2 cannes à pêche aimantées au bout/ une dizaine de poiscailles colorés avec un ptit truc aimanté. Je ne te fais pas l'affront de t'en dire plus, si??
Inconvénient : le nain veut jouer avec toi.
Avantages: comme tu gagnes, le nain ne veut plus jouer avec toi.
A partir de 16 mois, c'est oki, dixit Solal, pêcheur d'espadon qui pousse un cri de joie (assez strident ma foi) à chaque prise. Et qui adore poursuivre son frère avec la canne brandie tel un coutelas.

Dans la même série, tu as la pêche aux canards qui te permet de coupler tes deux missions principales de parent dévoué pendant ces vacances :occuper le nain/rafraîchir le nain.
à ne pas confondre avec ton canard vibrant, ça fait mauvais genre et c'est plus difficile à attraper tout de même

En tout cas, sache que je compatis, car la chaleur est l'ennemie du nain. Il dort mal, a chaud, et un nain qui a chaud est un nain enervé.
Tu peux donc me remercier car, grâce à ma merveilleuse personne, tu as gagné dix minutes, voire plus, de tranquilité. Jusqu'à ce que grand nain décide de mettre un coup de canne à pêche à petit nain. Qui décide de balancer tous les canards/poâssons, à l'autre bout de la maison, que le chien en croque un en passant et que tu te retrouves, transpirante et enervée, à chercher un canard perdu sous le canapé.

A ce moment, sois gentille de m'oublier.
Et file leur chacun une tapette à mouche, au moins, il seront utiles.

6 juil. 2010

J'ai testé pour toi: l'accouchement sans péri.


Bon Marie, elle m'a vraiment frustrée avec son concours. Parce que moi, en tant que membre du Grand (et Impitoyable) jury, je ne pouvais pas participer.
Pas grave, j'ai les clefs du blog. Je m'en vais donc de ce pas te faire le récit de mon accouchement, parce que j'aime pas être frustrée, c'est mauvais pour mon teint.




Tu le sais, ici on teste tout, absolument tout, pour toi. On n'hésite pas à donner de notre personne pour te dire que "N'oublie pas de faire le Nain anti-régurgitations car le Nain RGO, ça-pue-du-cul-grave" ou bien "Procure toi vite ce truc, ça déchire sa mère ET sa grand-mère", et aussi de supers conseils type "Ouvre ce put*** de bec le nain" ainsi que des tranches de notre vraie vie réelle "J'ai parcouru toute la France en voiture avec mon nain et je suis (presque) toujours en vie".
Alors bien sûr, maman testeuse dans l'âme, j'ai accouché sans péri, et je vais te raconter, EN VRAI, comment ça fait. Genre la vérité vraie, pas comme Gisèle Bündchen, qui déclarait après son accouchement (dans sa baignoire, so trendy) "Je n'ai pas eu mal. Pas une seule seconde". Ou comment on peut avoir un corps de déesse, être un des mannequins les mieux payés du monde, former un couple de rêve avec son mec et être atteinte de mythomanie. Rigole pas, c'est triste.

Là Gisèle n'est pas encore enceinte.


Là Gisèle a accouché il y a moins de six mois. Oui, t'as le droit d'aller chercher le pot de Nutella et des kleenex.



Postulat de base: je suis grave une chochotte qu'a trop peur d'avoir mal. Genre quand le dentiste sort sa fraise, s'il veut que je ramène la mienne et éviter d'avoir les doigts en sang il sort aussi sa seringue de xylocaïne. Oui, même pour "une toute petite carie, ça fait pas mal" (c'est ça, ouais!)

Bref, avant l'accouchement du nain, pour moi c'était juste N'IMPORTE QUOI d'accoucher sans péri. La péri, c'est le progrès, la modernité. C'est vrai quoi, si t'en crois ce qu'on te raconte, de la concierge au best-seller de tous les temps (Nan, PAS Laurence Pernoud. Le livre le plus vendu dans le monde c'est la Bible, ignare!) la douleur d'accouchement c'est un peu comme passer entre les mains de Jack l'eventreur Feat le supplice du pal Feat l'écartelement. Tu y es? Donc la péri, oui, merci.

Et puis j'ai été enceinte du nain, blablabla, et j'ai fait la MAP (nan, pas la Machine A Pain, la Menace d'Accouchement Prématurée), aka pleins de contractions sauf que le bébé il nait pas.
Et je dois dire que les contractions, à partir de là, j'en ai eu tout plein, tout le temps. Sauf que bon, en fait ça faisait pas trop mal. Du coup, je me prenais grave pour une warrior de la douleur. Genre, je résiste à tout, genre je peux trop être une James bond au féminin, je ne livrerai jamais aucun secret même sous la torture (je fais bien sûr référence à Daniel Craig, pas à cette baltringue de Timothy Dalton )
Je commençais à me dire que peut-être je pourrais accoucher sans péri. Et puis il y a eu... la première contraction. Le truc qui m'a scotché direct "p'tain c'est quoi çaaaaaaaaaa?" à quatre pattes, en soufflant comme un boeuf (Glamour toujours et en toute circonstance, c'est ma devise). A la deuxième contraction dix minutes plus tard, j'avais compris que j'accouchais, le doute n'était pas permis, ça faisait trop maaaaaaaaaaaaaaaaaaaal. A la troisième six minutes après, j'insultais la maternité qui te dit d'attendre pour venir DEUX HEURES à partir du moment où les contractions sont toutes les cinq minutes: ils sont fous ça fait trop maaaaaaaaaaaaaal! A la quatrième, je me demandais si par hasard j'aurais pas un peu de morphine quelque part pour me soulager parce que, tu l'as compris "ça fait trop maaaaaaaaaaaaaal". (la réponse est évidement non hein)
Bref, on est partis à la maternité, on a pas attendu les deux heures, et on a bien fait vu que j'étais déjà à 6 cm (sache, si tu es nullipare (ouais c'est le terme pour dire que t'as jamais eu d'enfant, c'est moche hein?) ou un homme, que RIEN n'intéresse plus la femme entrain d'accoucher que cette histoire de cm, même pas de savoir qui est la mère dans HIMYM a assassiné JFK. Quand elle t'annonce avec un grand sourire" 2cm, ça avance" après plusieurs heures de souffrances travail, t'as juste envie d'insulter la sage-femme parce qu'elle s'est FORCEMENT trompée, cette grosse conne. Si c'est "7cm, c'est bien" c'est déjà plus mieux ta copine, et à "10cm, c'est bon, vous êtes à dilatation complète" t'es à deux doigts (mouaaaaaaaaaarf) de la demander en mariage) .
Donc j'ai eu la péri dans la foulée, et j'aurais pu rouler une pelle à l'anesthésiste tellement c'est bien en fait, quand ça s'arrête ces pu***** de contractions. (Ouais bon, en fait tu l'as compris, ça s'arrête pas, c'est juste que t'as plus mal quoi... )
Le nain est né environ deux heures après, et c'était trop chouette, parce que j'ai tout senti, et sans avoir mal. J'ai senti sa descente dans mon bassin, je l'ai senti qui passait, et je me rappelle m'être fait la réflexion que j'étais faite pour ça, que "ça" passait tranquille. Parce que bon, faut bien le dire, avant d'avoir expérimenté le truc, t'as beau savoir que tous les bébés ou presque naissent comme ça, tu vois pas trop comment c'est possible qu'un truc de 3kg voire plus passe par là, vu que d'habitude, sans vouloir vexer personne, tu sens bien ce qui y rentre, et non chéri, ça ne fait pas 35 cm de diamètre.

Je suis ressortie de cet accouchement ravie: il était exactement ce que j'en attendais à l'époque: rapide, sans complication, sans douleur.
Sauf que....
Sauf que j'avais accouché très vite, et j'avais beau être allée moins d'une heure après la première contraction à la maternité, pour bénéficier de la péri, j'étais limite. On pouvait donc supposer que pour mon deuxième accouchement, pour la péri, ça allait être chaud les marrons, vu qu'il est de notoriété publique que le deuz', ça va plus vite (le troiz' par contre, c'est une autre histoire: il descend pas.)
Et puis il y avait le nain. Le nain, il était beau, il était blond, il sentait bon le sable chaud, j'en étais folle, mais il me rendait folle aussi. Il ne dormait pas ou très peu, il tétait tout le temps, il pleurait beaucoup, il voulait toujours être dans les bras...
J'ai rapidement jeté mon Laurence Pernoud pour me frotter à la réalité vraie, j'ai nommé les forums du net.
Petit à petit, en surfant me documentant, mes envies ont changé: pour un deuxième enfant, je souhaitais un accueil plus doux, plus physiologique, plus respectueux (Ouais, bon, mon vocabulaire a été contaminé par mes lectures bobo-bio-respectons-notre-nature-la-vie-la-non-violence-et fais-tourner-steuplait) . Pas de lumière forte, pas de séparation, du peau à peau, pas de bain... Bref de la douceur, du temps pour lui, du temps pour nous, du temps pour se découvrir. Ne pas couper le cordon tout de suite, pas de poussée dirigée, attendre avant la pesée, être libre de ma position d'accouchement. Toutes ces choses qui ........ne sont jamais présentes dans un accouchement "classique".

C'est donc ces deux paramètres: Putain j'aurais jamais le temps d'avoir la péri + sans péri OK, mais doucement on a dit qui m'ont mené à l'accompagnement global : un suivi de A jusqu'à Z avec la même personne, et à l'accouchement "physiologique" (sans péri et dans la position qu'on veut... ce qui fait toute la différence)

Mais trêve de digression, l'objet de cet article c'est la naissance du microbe, c'est parti donc.
Comme je ne fais rien comme tout le monde, c'est un récit en deux parties. Et ouais.

Part one: comment quand t'as pas mal, c'est pas l'accouchement.

Pour des raisons diverses et (a)variées, je m'étais mis en tête qu'il fallait ABSOLUMENT que j'accouche avant le 9 mars, même si ma DPA (je te traduis, nullipare mon amie: Date Prévue d'Accouchement) était le 26.
Le 8 au soir, quelques contractions se font sentir, pas bien méchantes, irrégulières. Et puis au fur et à mesure de la soirée, ça augmente un peu en intensité, et elles se régularisent. Vers minuit, Le nain dort enfin (Oui, ma vie est un sacerdoce. Fais moi penser à te faire un article sur le sommeil du nain. Enfin quand je dis sommeil... ) et les contractions se sont calmées. Je dis à Mon Mâle à Moi (appelons le MMM, ça va plus vite) d'aller se coucher, qu'on verra bien. Les contractions reprennent vers une heure, un peu plus fortes. MMM me rejoint, j'ai pas trop mal. Je souffle sur les contractions, je les accompagne, comme dans les cours classiques "la contraction est comme une vague, il faut rentrer dedans, bla bla bla". Quand tu le tiens, crois moi sur parole, c'est que l'accouchement a pas vraiment commencé ;-)
MMM me propose de m'examiner (et ouais, MMM est sage-femme, ça aide, héhéhé), j'ai pas trop mal, je lui dit qu'on peut attendre encore et je repars dans mes contractions bien régulières, qui tirent pas mal mais sont gérables. On attend une bonne heure et mon sage-femme perso m'examine. Verdict: 2cm. Suis un poil déçue ("QUOI????????????????? MAIS TU TE FOUS DE MA GUEULE, LA????"), mais bon en même temps, ça fait pas trop mal, ce n'est pas étonnant. Cela dit, le travail a commencé, il part donc chercher sa mère, chargée de garder le nain le temps que nous serons à la maternité. Pendant ce temps, je marche, je déambule, je fais un peu du ballon. Il m'examine une heure après: 3cm. Punaise, même si j'ai pas super mal, là je suis carrément déçue: quoi? J'ai accouché en quatre heures de mon ainé, et là je fais ma primipare qui accouche en 12h?????
MMM se marre, et me surnomme "la primi qui tue la nuit"(et dire que j'ai épousé ce salopard)
Je t'épargne les heures qui suivent: je souffle, je fais du ballon, j'accompagne les contractions, je suis grave une warrior qui se coule dans la contraction et est dans l'ouverture. Ma belle-mère bouquine, MMM surfe sur son Iphone. Tu l'as compris: on s'emmerde grave.
A six heures, je suis à 4-5cm. On va dire 5, c'est meilleur pour mon moral. On décide donc de partir à la maternité avant les bouchons. 5cm, on a fait la moitié, si ça se trouve ça va s'accélérer, hein chéri? Ça va s'accélérer, HEIN?
Dans la voiture.... les contractions disparaissent. Gloups. Moment de solitude.
Ne disons rien et prenons l'air dégagé.
Arrivée à la maternité, la sage-femme de garde nous accueille "C'est vous? il parait que vous avez fait une bonne partie du travail à la maison? C'est bien, ça!"
Je n'ai plus une seule contraction depuis vingt minutes.
Je garde l'air dégagé et souris car je suis une warrior des contractions.
On entre dans la salle d'accouchement.
Dix minutes passent.
J'avoue à MMM que je n'ai plus de contractions. Je souris plus. Lui non plus.
Une heure passe.
Pas de contractions.
J'ai plus du tout l'air dégagé.

Monito, blablabla, je t'épargne les détails médicaux dont on se fout, car l'important c'est: Pas une seule put*** de contraction.
On repart chez nous.
On a pas l'air dégagé.
On a juste l'air très cons.




Part two: comment quand t'accouches, tu le sais tout de suite.



Dix jours plus tard (oui, tu as bien lu. DIX jours à se dire "Nan, mais c'est p'te cette nuit hein?". A se réveiller dégoutée tous les matins. A dire "Au revoir mon chéri, peut-être à tout à l'heure" d'un air entendu à MMM à chaque fois qu'il partait travailler. A avoir grave les boules quand il rentrait le soir. A guetter chaque contractions. A écouter les pronostics des uns et des autres. A se dire que, merde, la prochaine fois, quand on viendra m'emmerder au septième mois parce que mon col il est trop-court-trop-mou-trop-ouvert, je pourrai partir dans un grand rire sardonique, tu sais "comme le méchant dans James Bond".) dix jours plus tard donc, je me lève, j'ai quelques contractions. Je m'en fous, ça fait trois mois que j'ai des contractions. Petit déjeuner, douche, "Tiens, t'as pas mal de contractions, non?" "Nan. T'te façon je veux plus accoucher, je boude. Mmmmm, voui, un peu, mais tu sais, ça va ça vient hein" "Ok, ben tu me tiens au courant, hein? Bonne journée ma chérie" "C'est ça bon vent, de toute façon j'accoucherai jamais. Oui, mon amour, bonne journée à toi aussi"
Je m'occupe du nain, je le colle devant un DVD il se cultive gentiment pendant que je checke mon facebook me tiens au courant des dernières actualités, tout en téléphonant à ma belle-mère pour qu'elle vienne chercher le nain en début d'aprem, histoire que je fasse la sieste tranquille de passer un petit moment avec lui.

10h29: Ouh la vache, elle tire bien celle là.
10h39: Ouh punaise, ça fait un peu mal là quand même *souffle comme une baleine devant son écran*. Je vais quand même envoyer un SMS à MMM ("Deux contractions bien douloureuses en moins de dix minutes")
10h45: Troisième contraction. Tu es super intelligent(e), donc tu as déjà remarqué que ça s'enchaine au même rythme que la première fois: 10, 6.... la prochaine devrait être à 10h48. Entre temps, MMM m'a envoyé deux dizaines de SMS à base de "qu'est-ce qu'on fait?" (On fait "bli" bien sûr mon amour. Ou alors on fait "rarepasser". Mouaaaaaaaaaaaaarf.) et autre "Je viens?". J'ai aussi appelé ma belle-mère pour lui dire, que finalement, 14h ça me parait trop loin, et tout de suite, là, maintenant, ça serait mieux.
10h48: Aucun doute, c'est parti.
A partir de là les contractions s'enchainent toutes les trois minutes. Je sens le besoin, comme trois ans auparavant pour le nain, de me mettre sous l'eau et fais couler un bain. Le nain se précipite, car prendre un bain avec Maman, c'est toujours la fête, youhouhou.
Nous voilà donc dans l'eau, mon nain, les contractions et moi. On fait un chouette trio. Le nain joue avec ses bateaux, le monde pourrait s'écrouler, il en a positivement rien à foutre. Les contractions sont puissantes, elles tirent fort. Elles font tout aussi mal que pour la naissance du nain, ce qui change, c'est ma façon de les vivre: c'est là que ma super prépa à l'accouchement prend tout son sens. Je m'efforce d'être dans l'instant présent, "ici et maintenant" comme dirait mon sage-femme (pas MMM, non, le sage-femme qui m'a suivie en accompagnement global. Je dois avoir un truc avec les hommes sage-femmes, cherche pas.). Quand la contraction est là, je me concentre sur elle, je suis là, elle monte, elle tire, elle passe, c'est fini. Entre deux, je papote avec le nain, je lui explique ce qui se passe, que je suis entrain de faire naître le bébé. Il s'en fout complètement. Contraction, pause, on cause bateau, ça l'intéresse déjà plus. La respiration profonde ne suffit plus, alors je m'étire, je "pousse sur mes appuis" et je fais des sons graves, des "oooooooooooohhhhhhhhh" , des "aaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhh". J'ai l'air con, mais ça m'aide vraiment. Et puis le seul spectateur c'est le nain, et il s'en fout. Bah oui, il a ses bateaux (tu suis un peu?)
MMM arrive, tout décoiffé, tout chamboulé. C'est mignon!
Je sors de la baignoire entre deux contractions, il est à peu près 11h10, ma belle-mère arrive et prend la relève auprès du nain. MMM m'examine: 7cm. Ah ben quand même!
Du coup, MMM est tout fébrile. Il part chercher le pack d'accouchement entreposé dans le placard au cas ou on n'aurait pas le temps d'aller à la mat, il l'ouvre, il tourne, il virevolte. Pendant ce temps, je gère sur mon ballon, à quatre pattes (glam quand tu nous tiens), à coup de "oooooooooooooooh" et de "aaaaaaaaaaaaaaaaahhh".
Entre deux contractions, moi, je me sens d'un calme olympien. Je lui dis que je pense qu'on a le temps de rejoindre la mat. Je m'habille comme je peux (un pantalon-arrêt au milieu de l'enfilage d'une jambe, reprise, le haut, arrêt au milieu, reprise, mais où sont ces putains de chaussures????-reprise etc...) , et pendant ce temps MMM charge la voiture et la rapproche.
Il est à peu près 11h30, on est prêts à décoller!

Je fais un dernier câlin à mon nain, qui est sorti du bain. Je lui redis qu'on part avec Papa, qu'on va faire naître le bébé, tout ça. Je ne peux pas m'empêcher d'être émue: je pense que c'est la dernière fois qu'on est trois, que bientôt il sera grand frère, blablabla. Le nain s'en balance grave de mes conneries: il regarde les Barbapapa.

On monte dans la voiture, toujours avec les contractions toutes les trois minutes, je m'efforce de me concentrer: je pense "ici et maintenant", "ouverture", "passage" et ça m'aide à rester dans le travail, à ne pas partir dans la douleur . En même temps c'est sûr que c'est pas le moment de penser "saucisson à l'ail".
A 100m de la maison, MMM me demande si on fait demi-tour où si on continue vers la mat. "Va tout droit , on verra bien" (Bénabar 4 ever). En moi-même je pense que j'accoucherai moins de dix minutes après notre arrivée, si tout va bien et que ça roule sans encombre. (Faites qu'il n'y ait pas de bouchons, faites qu'il n'y ait pas de bouchons....)
On continue donc, MMM conduit, un rien stressé, et moi avec mes "oooooooooooh" et mes "aaaaaaaaaaaaah" entrecoupés de quelques "putain ça fait mal quand même"
Problème: arrivés sur l'autoroute, la voiture refuse de monter à plus de 60km/h..... Panique de MMM. Je jette un coup d'oeil au tableau de bord, j'ai un flash ou je me vois accoucher dans le fossé, youpi, en même temps ça fera des souvenirs à raconter aux enfants. Une contraction arrive ,"ici et maintenant", "ici et maintenant"... C'est pas mon problème la mécanique.
Va savoir ce qui c'est passé, en tout cas la voiture accepte de monter sa vitesse et on poursuit notre route.
Je douille grave, mais je suis calme, dans l'instant présent et même heureuse.

Une contraction arrive à mi-chemin de la mat, oh putain, celle-là elle me fait vraiment TRES TRES mal. je me dis que si ça doit continuer comme ça, y'a intérêt à ce que j'ai la péri, parce que sinon je me casse.
En fait non, ce sera la dernière aussi douloureuse, je pense que c'est celle qui m'a amenée à dilatation complète.
Désormais, les contractions font moins mal, puisque c'est la dilatation qui est douloureuse, mais elles ont pour but de faire descendre mon bébé. Et là je te le dis, la nature a pas DU TOUT prévu de faire descendre un bébé chez une femme assise dans une twingo, fut-elle jaune.
Je commence à me sentir très très mal. J'ai envie de pousser, il FAUT que je change de position. J'ai chaud, je transpire, je suis trempée de sueur froide, j'ai la nausée. J'essaie de me retourner, c'est impossible. J'allonge mon siège, et je suis encore plus mal.
A ce point, je n'ai qu'une envie, c'est que ça s'arrête, bordel. Je suis mal, j'ai mal, j'en ai ras le bol. "Ici et maintenant", oui, ben dans ton cul, et on fait une pause là!
MMM est super mal à côté de moi. Il envisage de couper par le trottoir pour aller plus vite. Je l'en dissuade et fais genre "nan mais ça va en fait" alors que je suis entrain de crever. Je crois qu'il n'est pas dupe (MMM est un génie à qui on ne la fait pas.)
Heureusement, on n'est pas loin, et on finit par arriver à la mat. Je sors de la voiture, raaaaaaaaaahhhhhh de l'air frais, ça va tout de suite mieux. Je suis trempée de sueur, je flageole sur mes jambes, et les contractions continuent de s'enchainer, visiblement elles ne sont pas syndiquées et sont étrangères au principe de pause, ces connes.
Hop, une contract "ici et..." va voir ailleurs si j'y suis, je veux que ça s'arrête!
On rentre par les urgences direction la mat, une contraction arrive, je vise un box libre à ma gauche, je m'y précipite, m'appuie sur le brancard et commence à "poussoter": je ne sais pas vraiment si c'est moi qui pousse ou si mon corps pousse tout seul. Raaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhh. Ça fait mal, mais ça soulage.
MMM, dont c'est un peu le métier quand même, comprend vite ce que je suis entrain de faire et demande à un brancardier qui passe dans le couloir où sont les sage-femmes. Il se précipite dans la direction indiquée pendant que le type lui hurle "hé mais monsieur, faut emmener votre femme!"
Le brancardier, qui craint sans doute que je lui pourrisse son box, ou que MMM m'abandonne là tel un animal sur une aire d'autoroute en plein mois d'Août, s'approche de moi avec un fauteuil et me dit "asseyez-vous Madame, je vous emmène." Je suis toujours entrain de pousser, et donc un peu concentrée sur autre chose. Je l'ignore superbement. Il insiste: "Asseyez-vous, madame". Je grogne "J'peux paaaaaaaaaaaaaaaaaas". "Pourquoi vous pouvez pas?"
La contraction s'arrête, je m'assois dans son putain de fauteuil. "Pourquoi vous pouviez-pas vous assoir, Madame?" "Fait passer un ballon de rugby entre tes jambes et on en reparle, connard. J'avais une contraction, j'attendais qu'elle passe"
On arrive à la porte de la mat où m'attendent Matthieu et les sage-femmes, souriantes.
On passe la porte, le charmant brancardier qui aime bien faire la conversation, son fauteuil et moi. Une contraction arrive, je vise les sièges en face de moi, je me précipite, je m'appuie dessus, et je pousse.
"Je crois qu'elle est à dilatation complète", dit MMM aux sage-femmes "On dirait, oui" répondent-elles sur un ton badin. "on va attendre que la contraction passe et on ira en salle".
Pendant qu'ils discutent tranquilles de ma pomme, de mon col et du temps qu'il fait, je suis juste entrain de pousser, de me rendre ridicule le cul en l'air en grognant, d'avoir mal, et de mourir à petit feu.Youhouhou c'est la fête.
La contraction passe "on va en salle Madame", avec deux paires de bras qui me trainent m'accompagnent jusqu'à la salle "nature".
C'est quoi la salle "nature"???
C'est ça:
Pas aussi beau que chez Gisèle, mais presque.

Comme tu le vois, de table d'accouchement, il n'y a pas.
Le grand truc posé au milieu, c'est là que j'ai accouché.

Les bras me trainent m'accompagnent jusque là donc, nouvelle contraction, je me pose sur le "tatamis", à quatre pattes toujours, c'est comme ça que je suis bien.

On me déshabille entre deux contractions, la sage-femme me dit "ouh la la il sera bientôt là votre bébé".
Bientôt? Bientôt comment? Bientôt cinq minutes ou bientôt une heure? Nan parce que une heure je veux pas, c'est trop long, j'ai trop mal, c'est trop dur et puis la neige elle est trop molle pour moi.
Elle me demande de me mettre sur le dos pour voir où on en est: la douleur est intenable dans cette position. Elle m'examine, pose quelques secondes un appareil pour écouter le rythme cardiaque du bébé histoire de vérifier que tout va bien, et me dit de repasser dans la position que je veux.
Moi, je ne veux qu'une chose: je veux qu'il sorte et qu'on en finisse!
MMM m'attrape, me fait rouler comme un gros tonneau et m'aide à me remettre dans ma position initiale.
Je sens un truc entre mes jambes, suivi d'un gros "floc": la poche des eaux sortait et vient de se percer.
La douleur est intense, ça brûle. La sage-femme m'encourage: "c'est bien ce que vous faites"" je suis sûre que vous dites ça à tout le monde ça brûûûûûûûûûûûle"
La tête est là, je la sens.
Vite vite, une autre contraction, qu'elle sorte, que ça s'arrête.
La tête sort.
Bonheur et félicité. "Rhaaaaaaaaaaaaa ça soulage!"
Il reste tout le corps à l'intérieur, mais crois moi, c'est de la rigolade: une fois que la tête est sortie, t'as plus mal. Ça ne brûle plus, tu peux respirer.
Nouvelle contraction, le corps suit.

Le temps se suspend.


Un cri, un tout petit cri de chat.


Mon bébé! Mon bébé est là!


La sage-femme me le passe, je suis empêtrée: attraper mon bébé, le regarder, pleurer, rire, se débattre avec le cordon et me retourner, que de choses en si peu de temps!

Il est midi dix. Posé sur mon ventre, mon bébé me regarde. Bienvenue, mon amour. Que la vie te soit aussi belle et douce que cette naissance.

2 juil. 2010

Le Nain de Bronze de Véronique Scherding

 Régale toi public, régale toi avec ce joli récit. Et si tu me cherches, je suis dans le camion frigorifique entrain de me vautrer dans de la morue surgelée histoire de me rafraîchir..


"Allons-y gaiement... Voilà donc le fameux récit d'accouchement de miss korrigane number two (et oui, chez moi ce sont des korrigans et pas des nains... Question d'origine sans doute! Vive la Bretagne! ;-) )

Alors d'abord avant de commencer, je voulais juste dire que je déteste tous les gens qui m'avaient juré qu'un deuxième accouchement c'était vachement plus facile que le premier... que ça durait moins longtemps (bon là, c'est un peu vrai en ce qui me concerne!), que c'était limite "fingers in the noze" (dans le nez de qui ? De la sage-femme qui t'a dit que dans dix minutes bébé était là alors que t'es encore en train de mourir, pardon, donner la vie, une demi-heure plus tard ?!!) et que ça faisait moins mal (MENTEURS!!!! Manipulateurs !!!! Et dire que du coup, j'ai tenté de ne pas passer par la case péri... Argh!)

Sur ce... Je me lance !
Miss korrigane était annoncée pour le 20 mars 2010... Puis comme elle semblait pas pressée, on m'a finalement recalculé sa date de sortie (comme pour le ciné... en version gore!) au 23.
Le 23 toujours rien... P'tit contrôle à la mater' histoire d'aller me faire trifouiller une fois de plus pour m'entendre dire que "non vraiment... Aucun signe d'accouchement imminent!" Là, t'as juste envie de te pendre et tu te demandes si tes enfants ne retardent pas VOLONTAIREMENT leur rencontre avec toi, pourtant la mère idéale et rêvée, nan?!! Ben oui, le premier avait fait exactement la même chose 18 mois plus tôt... (mais finalement au vu des jours qui ont suivi, on aurait du savourer à fond avec le recul! Bonheur des nains RGO... Marie connaît : elle compatira! Et non : ce n'est pas une tentative de corruption! C'est juste que quand t'es passée par là, c'est un peu comme si t'avais fait la guerre : seuls les anciens combattants compatissent vraiment en connaissance de cause!)

Bref ! Repartons sur l'accouchement!
Le 24 mars donc... Je me tracte hors de mon lit, tel un cachalot joyeux répondant à l'appel pressant (et grinçant!) de korrigan number one depuis son petit lit à barreaux (qu'il secoue comme un singe en cage!)
Je prépare le bib' tout en notant quelques petites contractions mignonnettes ! Si, si ! Des contractettes dirons nous! Celles qui font sourire niaisement quand on en est encore à se demander si "tiens, tiens ? Peut-être que ça sera pour aujourd'hui ?" et qu'on envoie fiévreusement un premier texto à sa meilleure amie pour l'informer de THE événement du jour (bah oui... Ca fait quand même depuis deux semaines qu'elle prend gentiment des nouvelles tous les jours dans l'attente de... On lui doit bien ça!)

La matinée s'enchaîne ensuite et toute guillerette, je décide de sortir mon korrigan qui ne tient déjà plus en place (mais quand tient-il en place en fait?)
J'attrape quand même la poussette dans un réflexe de survie avant de le rattraper au bout du couloir de l'immeuble (oui... J'ai un korrigan éclair... Tu dis "sortir" et en trois secondes trente, il disparaît!) Je sais bien qu'il refusera de monter dans la poussette, mais sait-on jamais... Si miss korrigane décidait d'accélérer sa sortie, je ne tiens pas à accoucher au milieu du chantier de la rue d'en face (Là, je crois encore au mythe du 2ème accouchement "hyper rapide" ! ) car petit korrigan est FAN des pelleteuses... et que je sais pertinemment qu'on va passer des plombes à s'extasier devant les engins de chantier (les ouvriers me saluent tous et me klaxonnent quand ils me croisent... Je suis la VIP des chantiers grâce à lui! On a même filmé la pelleteuse en action à l'insu de son conducteur... C'est depuis LE film star du korrigan!)

Après une bonne petite heure de marche (enfin, de course au korrigan qui s'enfuit), ça contracte toujours... Là, j'y crois pour de bon ! J'appelle même Mr Korrigan pour lui dire que ce serait cool "qu'il redescende pas trop tard ce soir" -Aïe- , "cet aprèm'" -Re AÏE- fasse péter son aprèm et redescende à midi!

Je coince mon korrigan, le fourre dans sa poussette *hurlements* (pas moi... Lui!) et rentre chez moi sous les encouragements de ms potes de chantier !

Merdoum ! C'est mercredi  ! La nounou est pas chez elle... Personne sous la main pour me garder mon korrigan là tout de suite maintenant! J'appelle môman à son boulot quand même... Elle est sage-femme, ça peut aider! ;-)
Coup de bol : elle travaille pas cet après-midi là... Elle me rejoint dès qu'elle a fini sa matinée! YES!

Ceci dit, faut que j'assume le repas du p'tit korrigan qui trépigne et là, je commence à grimacer un peu...
Les contractions sont certes encore bien espacées... mais je commence à douiller sévère! Toutes les trois-quatre cuillères, je me plie en deux sur la table... Le korrigan ne sourcille pas : il MANGE.

Une fois qu'il a terminé, je suis cette fois à 4 pattes pour supporter ces p****** de contractions qui font quand même sacrément mal... mais comment qu'on fait pour oublier après un accouchement et remettre ça???
Là, p'tit korrigan participe : il croit que je joue à un nouveau jeu : il se met à 4 pattes lui aussi et imite le tigre "grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr"  !

Môman finit par arriver... Alléluia ! Suivie de Mr Korrigan : alléluia bis !

Je peux donc enfin (joie!) me consacrer toute entière à ma douleur en leur confiant p'tit korrigan pour me couler dans un bain (le cachalot aime son milieu naturel!)...
C'est mieux... mais c'est quand même pas non plus l'extase hein! Ma baignoire est trop petite pour que je me noie mais j'ai quand même bien du mal à onduler gracieusement. 1 heure plus tard, je sors de là toute fripée et persuadée que je vais y passer... Mon heure a sonné. C'est dingue quand même que ça fasse si mal non???

Môman insiste pour m'examiner... C'est loin d'être glamour... Mais bon... C'est la seule sage-femme à l'horizon des 4 murs de ma chambre : j'accepte! et puis, c'est ma maman : elle ne peut QUE m'annoncer une bonne nouvelle "BRAVO, tu vas accoucher dans 30 secondes?!!"... Bah non. Apparemment, le col s'est effacé mais n'est pas encore ouvert! QUOI ????????

Alors là, je proteste, je hurle, je râle tout ce que je peux! Comment c'est possible un truc pareil ? J'susi au bord de la mort et mon p***** de col n'a même pas daigné s'entrouvrir (oui, je suis grossière quand j'accouche... Heureusement, c'est juste une fois tous les 18 mois... )

Je meurs donc une heure de plus au pied de mon lit... j'enchaîne le kama-sutra des positions d'accouchement : à 4 pattes, pliée en deux contre le lit, accroupie, à genoux (pitié!) et je bourdonne des trucs incompréhensibles comme un rite vaudou... On dirait une dingue... J'assume... J'm'en fous... De toute façon, je vais mourir. J'ai le droit!

RE-examen... J'veux pas... j'peux pas...J'sais pas comment j'vais m'allonger sur le lit, c'est juste pas possible... Puis, si! J'y arrive. Je suis wondermaman!
YES!!!!!!!!!!! Col ouvert à 6 !

Branle-bas de combat : faut partir à la maternité ! Dans l'enthousiasme général (heu... 'fin celui d'ma mère et de Mr Korrigan quoi ! P'tit korrigan s'en fout : il fait une tour avec des cubes. Et moi ? Je meurs j'ai dit!), tout le p'tit monde se rue vers la sortie.
P'tit korrigan est dans son siège auto, môman a casé les sacs dans le coffre, Mr korrigan est au volant... J'me demande quand est-ce qu'ils vont s'apercevoir que je suis restée accroupie devant l'entrée de l'immeuble... Partiraient-ils sans moi ? Non! Finalement, m'sieur korrigan m'intime "de faire un effort!" et s'impatiente. J'ai juste envie de lui arracher les yeux (et le reste... mais ce serait pas poli de le l'écrire ici!) Je finis par monter dans la voiture en maudissant Mr korrigan qui décidément ne comprend rien à rien, ma mère qui m'a fait attendre trop longtemps (et maintenant je vais mourir ici sans péridurale), ce bébé (qui n'a rien demandé à personne mais qui aurait pu avoir la gentillesse de sortir sans se faire autant remarquer!).

On roule... Puis on s'arrête... Puis on roule un peu... Puis on s'arrête... Bon vous l'avez compris : on est dans les bouchons! Chouette! Je ferme les yeux pour ne pas voir qu'on n'avance pas... et aussi pour ne pas être confronté aux regards amusés des autres automobilistes quand je me cramponne à tout ce que je peux dans la voiture en faisant la tête du "j'vais mourir!".

Finalement, j'suis pas morte... et on arrive sur le parking de la maternité! Ma mère repart avec mon p'tit korrigan... si petit et qui va devenir grand frère! J'ai honte mais j'ai même pas la force de lui faire un bisou. Je regarde personne. Je ne réponds même pas aux secrétaires de l'accueil qui me demandent si j'ai besoin d'aide même si j'ai très envie de leur dire que "oui, si vous pouviez prendre ma place là, ce serait cool !"
La sage-femme qui m'accueille me propose la péridurale... 24 h avant, je m'étais persuadée que je serai capable de m'en passer... que ça allait être super-top-génial de tout sentir... Là, je me retiens de l'embrasser en opinant du chef!
Elle me badigeonne le dos de bétadine : je suis prête! J'attends l'aiguille miraculeuse qui va m'éviter de mourir dans d'atroces souffrances (Quoi? je vous ai déjà dit que j'allais mourir???)

Pas de bol : l'anesthésiste mettra 45 minutes à arriver...  Des urgences...  Et moi pendant ce temps là, j'tournais pas la manivelle, non, j'essaie juste de me rappeler pourquoi j'avais tellement envie d'un deuxième korrigan!
Finalement il arrive, pique... et alleluia! Ca va mieux... même si je ressens encore bien les contractions, je déteste moins le monde entier et j'ai même envie de rencontrer cette petite korrigane qui me semble d'un coup nettement lus sympathique!

La sage-femme m'examine  : "vous êtes à 8 +... Si on perce la poche des eaux dans 10 minutes, elle est là!"
YEEEEEEEEEEEEES !!!!
On attend encore un peu que l'anesthésie fasse effet (tant qu'à avoir cédé à la tentation de la péri autant qu'elle serve hein?!! ;-) ) et hop là! On perce! Me sens toute guillerette d'un coup! 10 minutes ? Tssss ! Facile!

Mais nan! Ce serait trop simple! Miss korrigane a décidé de tourner sa tête vers le ciel... Elle passera pas... La solution pour qu'elle se tourne ? Se mettre à 4 pattes un p'tit quart d'heure ! Si! J'vous jure! (ou alors la sage-femme s'est foutue de moi! ) M'sieur korrigan est mort de rire le fourbe... et moi j'me sens absolument et totalement ridicule (la péri fait effet c'est sûr ! Quelques minutes auparavant j'étais capable de souffler comme un vieux phoque asthmatique dans le hall de la maternité sans aucune pointe de honte!)

Finalement la miss se retournera... Pas tout à fait comme il faut.... mais suffisamment pour pouvoir passer... et même si vite que l'obstétricien n'aura pas le temps d'arriver.
J'vous passe les "on pousse!!! on pousse !!! On pousse!!!" C'est du classique hein?

La sage-femme me demande d'attraper ma p'tite korrigane toute poisseuse MAIS absolument magnifique. Je l'aimeeeeeeeeeeeeeeuh ! Ca y est... J'suis maman bis!C'est juste fou... Ca fait pleurer, sourire, bisouter...J'sais plus trop où j'en suis... J'aime le monde entier! Et finalement...  presque déjà prête pour un  p'tit troisième hein chéri ??? ;-)"
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...