30 mars 2011

Le cododo et moi - le nain teste le berceau Cododo

 Cette scène se déroule la nuit (vers 3h38). Imagine une ambiance sombre, une couette remontée jusqu'aux oreilles et des douces respirations tranquilles, symptomatiques d'un divin sommeil.


- Mamaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan!!!!
Grand Nain.
Je me lève, pas besoin de latter le Mâle, il fait trop bien semblant de dormir.
- Oui mon chat?
- J'ai fait un cauchemar, il y avait un ours et puis il voulait te tuer et moi aussi alors j'ai eu peur et j'ai pleuré et aussi un loup et puis je croyais qu'on allait tomber alors j'ai pleuré et ...
- Oui, oui le nain, merci. Bois un peu d'eau. Je suis là. Il faut faire dodo. Il n'y a pas d'ours. Il n'y a pas de loup.Dors maintenant.

Recouchage.
3h47
- Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhh!!!
Petit Nain (qui ne sait pas encore hurler maman la nuit - trop dans le pâté).
Je me lève, pas besoin de latter le Mâle - il en fait des caisses et fait semblant de ronfler, pathétique.
- Oui mon chat?
- A lou, a peur a lou. 
- Ya pas de loup mon chat, maman est là
- A lou, a méchant, pas beau le loup
- Oui, mon coeur, il faut faire dodo maintenant
- A lou maman
- Oui, j'ai compris le nain. Maintenant tu prends ta tétine, ta veilleuse et tu dors.

Recouchage.
4h11
- Rhôôôôôô putain!!!!
Le Mâle. Qui parle très fort (enfin, c'est surtout qu'il est juste à côté)
- Gné?
- J'ai fait un cauchemar, je te raconte pas.
- Non raconte pas.
- Nan mais franchement, c'était un cauchemar.
- Oui, merci j'ai compris.

Et là, tu as juste envie de hurler : "Mais j'en ai rien à foutre de vos rêves là à tous. RIEN. Laissez moi vivre les miens bordel!!!"

Mais tu ne hurles pas.
Parce qu'à côté de toi, toute mignonne dans son petit berceau, dort une petite (fausse) Micronaine qui en a terminé de son mode hibou, j'ai nommé "Mademoiselle Peluche".

Cette brève introduction pour te parler du cododo. Ou comment la seule qui ne fait pas chier est celle qui dort tout à côté de moi.

Nain n°1: Le cododo c'est non, je te rappelle que je suis Primi, j'ai des principes

Grand Nain n'a jamais dormi dans notre lit. Il était dans sa chambre et je me levais pour l'allaiter (et je me rendormais sur le canapé lit).
Allaité quatre mois, il a ensuite fait ses nuits dans sa chambre. D'ailleurs, lorsque nous devions dormir dans la même pièce que lui, c'était juste terrible. Il grinçait, chouinait, papotait. Et je n'osais pas mettre de boules Quiès de peur de rater ses pleurs (je te rappelle encore une fois que j'étais Primi à l'époque).
Il détestait être dans notre lit lorsque nous tentions de l'y rendormir (certains matins où il avait eu l'excellente idée de se réveiller à 5h47 par exemple) et nous mettait des coups de pieds, tout en nous tirant les cheveux et en enfonçant ses petits doigts boudinés dans nos yeux (fermés).
Bref, avec nain n°1, point de cododo.

Nain n°2: Le cododo, pourquoi pas, s'il pouvait arrêter de pleurer et dormir...


Ah, Petit Nain. Petit Nain est un nain RGO. Grave le RGO. Tellement grave que Petit Nain n'a pas fait une seule nuit avant d'avoir 10 mois. Je te laisse donc imaginer mon état (et celui du Mâle) pendant ces dix mois.
Nous avons tout essayé. De la couverture miracle au Babysoif fenouil, du Baume Massage Bébé Détente (bébé boulet) au nounours qui fait de la musique (et j'ai failli acheter celui qui reproduis les sons intra-utérins).
TOUT je te dis. Et même dormir avec lui. Oui, tu lis bien, j'étais prête à faire fi de mon grand principe "chacun dans son lit surtout le nain qui grinçe", tout ça pour avoir deux heures de sommeil consécutives.
Malheureusement pour nous, le nain RGO n'aime pas être allongé. Peu importe le lit.
Nous lui avons donc laissé notre chambre et nous sommes descendus dormir au salon. Point de cododo.

Naine n°3: Cododo je t'aime

Micronaine, mon hibou.
Déjà, nous n'avons que deux chambres. Alors Micronaine dort avec nous. Surtout qu'elle se réveille tôt le matin (il ne faudrait pas réveiller les nains plus tôt que leur heure de prédilection - 7h - ça risquerait de casser leur rythme).
Dans notre chambre, Micronaine avait son berceau. Et puis, bon, Micronaine, c'est la troisième. Elle a donc une maman un peu épuisée flapie. Elle a également des frères qui persistent à se réveiller la nuit pour vérifier que leur maman est fidèle au poste (brave maman, elle attend dans son lit qu'un nain soit en détresse pour intervenir). Bref, la fatigue aidant (et un peu la flemme aussi), Micronaine a, dès le départ, terminé ses nuits avec nous.
Le cododo avec Micronaine pose un tout petit problème : la place.
J'ai beau avoir un lit d'1m60, j'ai également un Mâle roulant. Et j'ai donc passé de nombreuses nuits à protéger ma douce Hiboute d'un coup de coude en me positionnant de manière peu naturelle (et en me réveillant avec le bras tout engourdi).
Mais des nuits avec deux réveils tétées ET rendormissage aussi sec du hibou, franchement, ça vaut un bras mort au réveil.
Bref, le cododo, dans l'absolu c'est top, mais faut être équipé.

J'ai donc testé pour toi le berceau Cododo.
Le berceau Co-Sleeper® qu'il s'appelle (en vrai).

Parce que oui, tu peux toujours accoler ton lit de nain à ton lit (en baissant la barrière amovible), mais si tu es comme moi (maladroite) et si tu as des nains (qui prennent les lits pour des bateaux pirates naviguant sur la mer le parquet), mieux vaut quelque chose de safe (si tu ne veux pas que ton Micronain chute).
Donc, présentation et test. Je suis sympa, je sais (c'est parce que je dors bien).

Le berceau Co-Sleeper® (j'ose pas enlever le petit R, gulp) est en fait un micro lit parapluie.
C'est juste trop choupi, on dirait un truc de nain. Ce qu'il est.
Moins chic qu'un Vuitton. Mais tellement plus Nain-friendly...

Bref, il se présente dans son petit sac à lit, et se déplie exactement comme un lit parapluie. Comme tu es un expert es lit parapluie, tu sauras le monter en dix secondes. Si. Le Mâle a su. Et a commenté chacun de ses gestes:

- Ah bin tu vois, celui là il est facile à monter, c'est comme un lit parapluie
- Oh ouiiii, c'est trop meugnon (la niaise, là, c'est moi)
- Maman??? C'est un lit pour mes nounours???
- Heu non le nain, je crois pas non (si tu penses qu'un jour, je vais acheter quoi que ce soit pour coucher tes nounours, tu te trompes mon ptit bonhomme)
- Hop ! Hop! Et voilà!  (oui le Mâle ponctue tout montage de meuble par des petits cris d'autosatisfaction)
Look, le Mâle bricole. Huhuhuhuhu....

Le berceau est monté.
Bon, niveau coloris, on repassera, c'est beige donc pas très joli. Un  berceau trendy, faudra y penser pour la prochaine collection. Cela dit, au moins ça ne jure pas avec ma couette "Tête de dauphin sur fond de soleil couchant".
tu avoueras que vert anis ou rose framboise ça aurait été pas mal....
 
Pour baisser le côté qui va contre le lit, rien de plus simple, on déclipse un truc dans le montant et ça se plie.
On colle le petit lit au grand lit.
Et on passe des sangles d'un côté du grand lit à l'autre (sous le matelas en fait) pour aller clipser ces même sangles sur le berceau. En clair (parce que je me relis et je me rends compte que je ne suis pas très claire), ton berceau est attaché-serré à ton lit. Tu peux donc shooter dedans, il ne bougera pas (en même temps, vas-tu vraiment shooter dans ton berceau?).
Oké c'est sanglé le nain, vasi shoote pour voir!

On peut ranger des trucs dans les poches (et les nains l'ont très bien compris - voitures, casques de playmobil, c'est une véritable succursale de Joué Club le berceau de mon hibou).

Il existe en deux modèles à choisir selon la taille de ton lit. Si tu dors sur un matelas au sol, bien sur, je ne peux rien pour toi et tu peux donc coucher le nain sur un tapis félin, ça ira très bien.
Sinon, tu peux ajuster le berceau avec des petits réhausseurs.
Il est également fourni avec des roulettes. Cela te permet de dégager ton Micronain dans une autre pièce lorsque tu veux passer l'aspi tranquille faire une petite sieste crapuleuse.

Autre point positif de ce berceau, il est petit. Oui et alors?
Arrête de lire et appelle le Mâle. Vas y, j'attends. Il termine sa partie de Zelda? Vas y, j'attends toujours.
Bon.
Et bien ce mini lit parapluie se replie donc comme un lit parapluie. Et se met dans son petit sac. Et se range dans la voiture. Et prend trois fois moins de place qu'un lit parapluie. Oui le Mâle, tu as bien lu. Trois fois moins de place. Vas y, saute de joie, jubile. Je savais que cet argument choc te ferais plaisir. Tu peux retourner jouer.
Je ne voudrais pas que tu lises la suite, à savoir que le repliage du lit est un peu coton.
Et oui, soyons franc, le berceau est ultra simple à déplier et franchement pas évident à replier.
Pourtant, on a tout bien fait, on a lu la notice (bon, après avoir essayé une fois sans, d'accord, mais QUI lit la notice AVANT???) et on a raté.
si ça c'est pas de la photo de pro, je sais pas ce que c'est

Bilan du crash-test :

Positif :
Je suis ravie, vraiment. Je ne suis absolument pas cododo au départ, parce que j'aime me vautrer dans mon lit. Et parce que j'aime bouquiner mes polars jusqu'à pas d'heure. En même temps, vu que le soir je m'écroule à 22h, bon, cet argument ne tient plus. Micronaine s'endort comme une fleur dans son berceau (elle s'y sent bien, pas très loin de la couette qui sent la maman) et l'a adopté.
Quant à moi, je n'ai qu'à tendre le bras pour lui remettre sa tétine et je me rendors.
Pour l'allaiter, je la chope, je la colle au sein et je me rendors à moitié. Quand elle a terminé, je la soulève délicatement et je la repose. Ni vu ni connu jt'embrouille (et je peux même lui tenir la main histoire de lui faire croire qu'elle est toujours tout à côté de moi).
Alors oui, il faut être délicat dans le glisser-déposer de nain. Faudrait pas le réveiller quand même. Si ton nain a le sommeil très léger, oublie donc. Mais bon, ici, Micronaine se rendort aussi sec.

Je peux donc profiter à loisir de mon lit, enfin de la place que m'octroie sa majesté le Mâle.
Je peux donc me lever dix fois par nuit pour voir les nains cauchemardeux sans réveiller la puce (parce que je lui enlève mon coude de dessus sa tête).

Négatif:
Il ne convient que pour des bébés qui ne se savent pas se mettre assis, à genoux ou debout seuls. Comme tous les berceaux tu me diras. Mais là, j'avoue, je me dit que c'est tellement pratique que j'envisage de monter des grands filets le long du berceau pour après (comme un trampoline tu vois?)
Le pliage est franchement pas évident (à moins que je sois une totale buse) mais en même temps, on ne l'a fait qu'une seule fois, donc ça se plie peut être mieux au bout de plusieurs fois, à voir.
 Le matelas est un matelas de lit parapluie, un peu plus épais mais pas très moelleux. Cela dit, un matelas ferme c'est plutôt conseillé pour les Micronains.

Bilan : Si tu allaites, si tu comptes avoir plusieurs nains, tu peux investir. Oui, c'est cher (environ 200 euros), c'est vrai. Mais quand je vois le prix de certains berceaux, finalement, ce n'est pas si cher.
Je ne pensais pas être si enthousiaste, sincèrement. Je ne ferais plus sans.
Je tiens donc à remercier Ségolène de Mamanana qui m'a permis de tester ce berceau. Je n'aurais jamais pensé à cododoter comme ça, et j'aurais eu tort. Avec trois rigolos, le sommeil c'est sacré. Merci donc, il y a une statue de toi sur ma table de nuit.


Et le cododo alors?
Franchement, chacun fait comme il le sent. Je n'étais pas pour et pour les nains, je n'ai jamais eu à le faire, ou jamais pu le faire. Là, j'avoue, je suis heureuse de pouvoir dormir plutôt bien en allaitant tranquillement. La puce a l'air vraiment rassurée là dedans et je ne me stresse absolument pas quant à son transfert dans la chambre des nains. Bin oui, parce que tout le monde me dit "vous verrez le cododo, on n'arrive pas à les faire retourner dans leur chambre après". Bah, sincèrement, je ne me prends pas la tête. Quand elle dormira mieux, quand elle ne demandera plus qu'une fois dans la nuit, elle ira avec ses frères.  

tu ne croyais quand même pas que j'avais une couette Husky??

En attendant, je profite, parce que c'est mon hibou-peluche.
Je profite de l'avoir près de moi, de pouvoir lui tapoter sa petite tête (doucement hein, c'est encore mou) pendant la nuit, de pouvoir entendre son souffle, de sentir son odeur de bébé (ça, c'est avant la bouse du matin).
Je profite de ces moments qui filent. Il n'y a donc que les crétins qui ne changent pas d'avis.
C'est tout moi ça, d'abandonner mes principes...

28 mars 2011

Le jeune nain et la mort

Tu auras, ami cinéphile, reconnu le délicat clin d'œil du titre...
Si tu ne l'as pas reconnu, je ne peux rien pour toi mais contente toi de ricaner d'un air hautain, ça pourra éventuellement le faire.

Mais ici, point de cinéma. Que nenni, dans cet artikeul tu trouveras de la mort, de la death, des questions glauques sur les corps enfermés dans des cercueils, brrrrr...ça fout les jetons.

Et oui, dans la série je-pose-des-questions-très-cons-qui-foutent-mal-à-l'aise, je te présente les questions sur la Mort. Youhou, c'est trop glop le nain de discuter avec toi...

Tout a commencé un jour normal. Je rentrais avec Grand Nain de l'école et nous devisions gaiement dans la voiture sur des sujets aussi passionnnants que variés : le tram (en construction), la gare des trams (en construction), les grues, les tracto-pelles, les feux rouges,... Le tout agrémenté de "pourquoi?".
Puis, arrivés dans le village où je vais récupérer Petit Nain à la crèche, Grand Nain m'interpelle :

- Maman?
- Oui le nain
- C'est quoi ça?
- Quoi Quoi? (je te rappelle que je conduis)
- Là.
- Attends le nain, je m'arrête (on est arrivés de toute façon) et tu me montres
- Là mais heu...tu vois bien quand même...(voix déjà exaspérée)
- Ah? ça?
Le cimetière. Et merde.

- Et bin ça le nain, c'est le cimetière. (genre je n'imagine pas une seule seconde pouvoir m'en tirer comme ça)
- C'est quoi?? (et bin ouais)
- Et bien, heu, comment dire...attends, on va aller chercher ton frère à la crèche et puis je vais t'expliquer en route..

Là, mon cerveau a fonctionné rapidement (enfin, autant que possible) et a essayé de trouver une explication correcte et adaptée à l'âge du nain. Histoire de ne pas lui pourrir son groove de la vie tout de suite.

Je n'ai donc pas dit: "c'est là qu'on met les gens qui meurent, sous la terre, dans une boîte, sous une pierre, et puis on ne les voit plus jamais. Mais sinon tu peux aussi faire brûler ton corps, c'est toi qui choisis. Ah bin oui, parce qu'on meurt tous le nain, toi, moi, papa, tout le monde quoi".
BANG. Traumatisé le nain.

Nan, j'ai dosé savamment mon propos rebondissant avec élégance (ou pas) sur les "Pourquoi" du nain:
- C'est un endroit où on met les gens qui sont morts
- C'est quoi "mort"?
- C'est quand on n'est plus là en fait, le corps est mort donc on n'est plus là. (minable)
- Pourquoi le corps est mort?
- Bin, c'est souvent quand on est très très vieux, le corps est très fatigué alors voilà. Tu sais quand ta voiture n'a plus de piles?
- Ouiiii?
- Et bien là, c'est le corps qui n'a plus de piles. Sauf qu'on ne peut pas les changer.
- Mais pourquoi on est mort? (là il pleure limite et je me dis que j'ai raté mon coup)
- On meurt pas tout de suite le nain, c'est quand on est très vieux (je zappe exprès les cas de morts jeunes, n'allons pas le traumatiser direct)
- Alors mamie elle va mourir?
- Heu, oui, mais pas tout de suite hein 
- Et toi??? (yeux embués)
- Mais non le nain, dans très très longtemps
- Mais moi je veux pas que tous les gens ils soient morts (là, le nain perd les pédales)
- Écoute le nain, c'est comme ça mais ce n'est pas triste, pour le moment on est tous là alors on va aller faire un tour de vélo. Ok?

Évidemment, le sujet revient mille fois sur le tapis.
On parle de morts, de cercueils, de "est-ce qu'on est mort ou on peut revenir?", de "on va voir le cimetière?" (youhou, grosse déconne).
Et moi, je rame, je rame, j'essaie d'expliquer mais parler de la mort, c'est pas toujours facile.

Parce que ça touche à quelque chose qui nous fait peur à nous aussi, ça touche à ce qui nous angoisse. Que ça soit clair, je ne suis pas croyante. Alors j'essaie d'expliquer les choses les plus simplement au nain, les plus "vraies", qu'il puisse comprendre sans trop morfler.
Pas évident d'expliquer qu'on ne sait pas. Pas évident de dire qu'un jour tout se terminera, et peut être plus tôt que prévu. Pas facile de dire "oui, on peut mourir là, dans cinq minutes, mais tu vois, il faut continuer à vivre quand même". Pas facile parce que nous même, ça nous tort le ventre de penser qu'il peut nous, qu'il peut leur arriver quelque chose.

Alors pour t'aider à te dépatouiller public chéri, je t'ai fait une petite sélection de livres testés et approuvés. Parce qu'on ne peut pas savoir répondre à tout, il existe, et heureusement, des gens qui ont réfléchi à notre place et à la meilleure façon de présenter les choses.

Pour les tout-petits (genre vers 3 ans. Avant, si ton nain te parle de mort, ça fait vraiment flipper):


Celui là a une partie BD qui met en scène des questions de nains sur la mort (genre les questions de TON nain) et qui raconte des petites histoires (métaphoriques) sur la mort (genre des paraboles quoi). Il est très complet et aborde de manière large la mort avec un esprit positif (genre profite de la vie petit nain). A partir de trois ans.

Celui là raconte une histoire (un petit garçon qui croit que son chat est mort, il flippe. Mais en fait le chat n'est pas mort - ouf- mais l'angoisse éprouvée sert de point de départ pour parler de la mort). L'histoire est simple, courte et va droit au but sans faire peur au nain. A la fin, quelques questions sont posées afin de faire parler l'enfant et lui faire verbaliser ses craintes. Plutôt pour les 4 ans.
un classique. Personnellement, je l'ai trouvé intéressant à lire mais le nain n'a pas kiffé du tout. Cela dit, si vous pouvez le feuilleter, ça vous donne une idée du ton à employer pour parler de la mort à un enfant. Je l'ai lu une fois au nain, qui ne me l'a jamais re-réclamé (contrairement aux deux premiers)


Des histoires qui amènent la discussion:

Là c'est une chouette métaphore de la mort, un brave blaireau qui va partir dans un tunnel (tu as saisi la métaphore?). Très chouette mais pas très clair pour les petits. A privilégier donc pour les enfants à partir de 5 ans.

Celui là, il fout la chiale (comme on dit par chez nous). Une histoire très douce et un peu brumeuse sur la mort d'une maman et sur la difficulté du deuil du papa. Et au milieu, un enfant qui veut vivre, quand même. Pour plus grands, genre 6/7 ans.

du même auteur. Cette fois, un livre plus dur puisqu'il met en scène un enfant qui accueille la mort de manière plutôt paisible (car elle vient abréger ses souffrances). Difficile oui, car ce livre représente ce qui nous fait peur à nous, adultes. A éviter donc, si le sujet nous met mal à l'aise. En revanche, la mort étant présentée comme une "délivrance", il peut aider à rassurer l'enfant qui a perdu un proche d'une maladie. A partir de 4/5 ans.
L'incontournable. Je ne l'ai pas lu, mais il a le mérite d'exister. Et cette collection est généralement très bien. 5/6 ans
Celui là, je l'ai lu à la médiathèque pour toi. Et j'ai pleuré comme une vraie loque. La mort d'une mère comparée à une blessure, qui cicatrise, qui laisse une marque, une présence. Qui fait de moins en moins mal. Un livre magnifique.Un extrait?? (fais gaffe, tu vas chialer): J'ai tellement peur de l'oublier complètement que dès que je peux, je cours, je cours devant moi, je cours jusqu'à ce que mes muscles soient douloureux, jusqu'à ce que mon cœur batte si fort que j'ai du mal à respirer mais juste avant qu'il n'explose. Alors je sens maman qui tambourine très fort dans ma poitrine. ».
 
Un livre très émouvant. Un enfant atteint du cancer va mourir et l'auteur nous raconte ses derniers jours, comme une étrange aventure. 


Certainement mon livre préféré. Une histoire de deuil, une histoire de larmes qu’on garde, une histoire de rencontre et de foi, de simplicité et de confiance. Ce livre, encore aujourd’hui, je ne peux pas le lire sans pleurer. Sans avoir la gorge qui se serre. Pour les plus grands. 8/10 ans.

Voilà ma petite sélection spéciale "death".
Pas glauque, non, utile. Parce que crois moi, quand ton nain te regarde avec tes yeux de chat potté en te demandant "pourquoi on est tous mort un jour maman?" et bin, tu as envie de lui répondre de manière simple, de manière vraie. Tu as envie de lui dire que ce n'est pas si important que ça la mort, que finalement, on vit très bien avec.

Edit : J'allais oublier. Évite les trucs genre "on s'endort et puis on ne se réveille plus". Parce que là, en plus de te faire chier la journée avec ses questions, le nain ne voudra plus dormir la nuit.


Edit 2 : Et voici ce qui a été testé et validé par toi même public :

pour les plus grands




François Morel avec un livre très juste et très beau sur la mort d'un grand père

Une petite fille et son arbre, à la vie à la mort


dès 3 ans, un livre comme une ritournelle qui pose les mots sur les peurs : "Qui a vu mourir petit lapin Hoplà ?
C’est moi, dit la souris,
Avec mon petit oeil,
J’ai vu mourir le petit lapin Hoplà."

26 mars 2011

Oui, on vote - mais c'est pas pour moi

Aujourd'hui, dans ma grande bonté, j'ai décidé de faire un cadal à une lectrice enceinte.
Oui, car tu seras d'accord avec moi pour dire qu'être enceinte, c'est un peu (dès fois) la louze de la fringue.
Encore plus l'été quand la chaleur te rend molle et suante et que la seule robe qui te va c'est celle à fleurs que Tatie Relou t'a filé (et qui date de sa première grossesse à ELLE - c'est dire si tu es has been dedans).

Bref, bref, une maman enceinte de double nain nommée Amanda a été la première à répondre à mon appel du samedi après midi (pendant la sieste nainesque). Et c'est donc pour elle que j'ai participé au concours lancé par Emoi Emoi.
Concours auquel tu peux participer (mais pas ce mois ci hein, ce mois ci on joue pour Amanda - mais le mois prochain, allez, on t'aidera toi va!) pour gagner des petits cadeaux qui font bien plaisir.
Ce mois ci, une robe.

Ouais tu peux cliquer ouais (t'as vu j'ai pas dit feignasse!)

Bon, bref, je m'égare.
J'ai donc écrit un petit texte à cette occasion. Pas pour moi mais pour Amanda, ya pas de raison, je te rappelle qu'elle va avoir deux nains. D'un coup.

Alors si tu as trente secondes à perdre, tu cliques sur l'image, tu trouves mon texte (qui a dit "c'est facile c'est le plus long?") et tu "J'aime" (même si tu "j'aime" pas hein, fais pas ta difficile).

Voilou, merci pour elle, et si tu es sympa, le mois prochain j'écris pour toi.
Ou toi là, qui attend des triplés. Putain, des triplés....

25 mars 2011

Heu, quelqu'un pour garder mon nain??? Non? Personne??

Je veux bien tout tester pour toi public. 
Du parc d'attraction minable à la piscine trop chlorée, du manège qui sent le vomi aux vacances en Birmanie, du mono-cycle au biberon en fonte... ma conscience professionnelle et bloguesque est sans limite.

Cependant, il y a une chose que je me refuse à tester: le  baby-sitting.
Côté baby-sitter j'entends (parce que côté parent qui se barre au ciné je signe tout de suite).

Mais ne t'en fais pas public, je t'ai trouvé une baby-sitter de choc qui va te faire un joli portrait de sa passion: la garde de nains (si si, je te jure). Et va te prouver que NON, la baby-sitter n'est pas qu'une étudiante sesky qui vient mater la télé chez toi avec son petit copain. NON, la baby-sitter est une étudiante sesky qui garde aussi (et bien) tes boulets de nains.

Céline (c'est le prénom de ta future meilleure amie si tu veux faire appel à ses services), est donc mon invitée du jour. On n'oublie pas de lui laisser un gentil commentaire (on est poli et bien élevé):

"Aujourd'hui j'ai le vaste, que dis-je, l'immense honneur d'écrire sur Mamanstestent ! (collez-moi une beigne si j'en fais trop)
Je me présente : Céline, 18 ans dans trois semaines, étudiante en première année d'histoire (eh oui, j'ai un an d'avance, lancez-moi des cahiers !)
Les baby-sittings ça me connait. Je pratique ce sport depuis mes 14 ans (j'en ai bientôt 18). Et avec ça j'ai été gardée par un nombre incalculable de personnes durant ma prime jeunesse !
Mais le pire dans tout ça, c'est mon vice caché... J'adore les nains. (Enfin, cuits à point seulement)
Je viens ici partager mon vécu, mes anecdotes, ma vie, mon oeuvre. Peut-être que grâce à moi, ô mère/père, tu accepteras enfin de confier ton enfant – mais seulement à moi cela va de soi (qui a lancé ce perfide « péteuse ! » ?)

1.    Le baby-sitting, côté baby-sitter
- Je vais d'abord te raconter l'épopée de la jeune damoiselle que je fus, quêtant sans relâche (hum, hum, comment ça j'ai pas collé mes annonces à la boulangerie, Maman ?) la famille qui accepterait de lui prêter ses monstres moyennant monnaie.
A savoir que la plupart des baby-sitters choisissent la garde de nains avec cette seule motivation : L'ARGENT. Eh oui, la (je dis la mais il y a des mâles, sache-le) baby-sitter est vénale (biiih, dirait Marie).
Si tu as bien noté, lecteur, j'ai écris « la plupart ». Il ne faut pas me compter par miel : à 14 ans, j'étais assez frappée pour presque proposer mes services moyennant... rien. Eh oui. Arrête de t'esbaudir, je t'entends depuis Lyon et c'est vexant, lecteur. Enfin, rassure-toi, après cumul d'expériences je ne propose plus mes services gratuitement (mais non ne pleure pas, tiens voilà un Klinèxe).
C'est donc comme ça que dès 14 ans j'étais motivée pour coller des affichettes (tu sais, ces lamentables machins que tu n'as jamais envie de prendre avec n° de téléphone et tout et tout...) pour garder des nains. Ma douce mère a freiné ma motivation par un tendre « Ma chérie, vu ton âge je doute que tu sois contactée ». Pas faux.
Et puis l'été de ma 3ème Môman s'est retrouvée à garder une micronaine de 4 mois chez nous. Un bébé à la maison, ça n'était pas arrivé depuis... 12 ans au moins ! (Je suis la deuxième et dernière, ma mère a rendu les armes après moi. Je me demande pourquoi, d'ailleurs...) Comme c'était chez moi et les vacances, j'étais contente : je pouvais participer. La naine ayant 4 mois, je suis devenue assez calée en psychologie du nourrisson ( : manger, dormir. Vaste programme !) On l'a gardée jusqu'à ses deux ans environ.
En 1ère, avide d'argent de poche, je suis allée quêter la famille idéale (celle de wondermaman, nains aux cheveux bleus et yeux blonds (ou l'inverse) – ah pardon, on me souffle que wondermaman n'a pas besoin de baby-sitter). Chic alors, voilà que mon patelin qui organise un baby-sitting dating ! Le principe est le même que le speed dating mais en version baby-sitters/parents. Côté parents, c'est un peu le flip intégral : les parents se mordent les doigts devant le choix qui se présentent à eux (Ludivine, 12 ans, n'a pas encore d'expérience mais toujours des couettes ; Chantal-Bernadette, 59 ans, retraitée qui aimerait occuper ses journées mais n'a jamais eu d'enfants – tu m'étonnes vu sa tête). Côté baby-sitter – je sais c'est fourbe mais c'est souvent comme ça – ça donne : « Ils ont l'air sympas, les enfants ne sont pas moches, bon je vais me présenter ». Et c'est comme ça qu'elle se retrouves à argumenter qu'elle a son AFPS (impec' si ton nain fait un infarctus), a déjà gardé des enfants (10mn chez ta voisine qui courait à la pharmacie), est patiente (exact, ça arrive. Les années bissextiles.) Le problème avec ces trucs là, c'est qu'il y a souvent des baby-sitters meilleurs que toi : 3 mois plus tard personne ne m'avait contactée. Trop bien.
Mais un jour, par un heureux miracle, mon portable (über-moderne, tu en conviendras lecteur) tinte doucement à mes délicates oreilles et un inconnu me propose de garder ses filles. Youpi ! Danse de la calculatrice (je sortais de devoir de maths) !!
- S'ensuivirent moult gardes des naines de cette famille (au nombre de deux). Dans l'ensemble les baby-sittings se sont toujours bien passés. Sans vouloir me la péter, je suis assez bonne en psychologie nainesque donc c'est rare que je m'énerve pour des broutilles de nain. Mais rassure-toi lecteur, j'en ai eu quelques uns de foireux. Je me rappelle d'un où tout s'est accumulé ce soir-là :
Protagonistes : moi (sioupère baby-sitter agréée par les naines et les parents depuis déjà quelques mois), naine n°1 (5 ans), naine n°2 (10 mois).
Il a duré 5h30 au lieu des 3h annoncées (je te l'ai dit, il est foireux) en plein hiver dans une maison mal chauffée. La petite se met à chouiner au milieu du repas et finit difficilement sa purée-jambon (et encore c'est parce que je lui enfourne sournoisement les cuillères dans la bouche).
Je vais pyjamater la grande : répit, puisque la petite n'est plus dans sa chaise avec vue sur la porte (objet du délit par laquelle ont filé les parents : vilains, mauvais, pas beaux) mais dans mes bras. Option morve sur mon pull. Décision est prise d'aller lire l'histoire de naine n°1 dans le salon tout en donnant le biberon à la naine n°2. La naine ne veut pas de bib' et hurle (épisode n°2 de la soirée – ce n'est que le début). Elle chouine pendant tout le coucher de naine n°1. Quand vient son tour elle hurle toujours (si ce n'est plus). A ce moment là j'entends un petit « Céline, j'ai soif » (inévitable). 10mn après, idem, « J'arrive pas à dormir, ma soeur pleure » (tu m'étonnes ma poule).
Je suis venue à bout de cette soirée en berçant la naine gigoteusée dans mes bras, et en chantant des berceuses (personne ne me connaît, personne ne me connaît...) A 22h30 elle ne dormait toujours pas mais ne chouinait plus. Je l'ai donc couchée et... ça a marché ! Danse de la tétine !!!
Pour clore ce bon baby-sitting foireux, une fois installée dans le canapé (froid, puisqu'en cuir et qu'il fait froid dans la maison je te rappelle). La TV a changé. Elle est moderne et plate. Et je n'arrive pas à la faire marcher. Plus que 3h, jeune padawan, il te reste toujours tes devoirs... un vendredi soir...
- Bon à côté la plupart de mes baby-sittings se sont très bien passés parce que j'aimais bien les enfants et que c'était réciproque. Il m'est même arrivé de récupérer des petits cadals et des zolis dessins (hmm, où vais-je bien pouvoir le ranger?), et là tu te dis que c'est chouette quand même !
J'ai testé pour vous : le baby-sitting chez des écolos/bobos/bios. C'est drôle, le savon sent la pomme bio et il y a du quinoa partouuut !
J'ai aussi testé pour vous : le baby-sitting prolongé (5 jours) chez des gens malades. Devinez quoi, je suis revenue malade. C'est cadeau.
- Conseil n°1 qu'il peut se révéler utile : montre à ta baby-sitter que tu es bien avec tes nains, que ça te fait pas flipper un petit changement de programme, que tu es décontractée. Un parent stressé me fait toujours stresser quant à ma façon de m'occuper de leurs nains.
Conseil n°2 qu'il peut aussi se révéler utile : avant le baby-sitting rencontrez la baby-sitter chez vous, familiarisez-la avec les lieux, faites les présentations avec les nains, parlez-lui de vos enfants (habitudes, manies, caractère) et de vos attentes. Vraiment, n'omettez rien : connaître les gens chez qui je vais me permet d'adapter mon caractère et mes méthodes à leurs nains pour que tout se passe au mieux.
Conseil n°3 (ultime mais aussi utile) : préparez vos nains quelques jours avant. Même s'ils ont déjà été gardés par la baby-sitter. Encore plus si vos nains sont gardés pour la première fois et/ou qu'ils sont petits (voire micronains – il n'y a pas d'âge pour la préparation). Ca aide tout le monde croyez-moi !
- Anecdote : malgré la confiance mutuelle entre les parents et moi, j'avais toujours une sorte de crainte sous-jacente (oulala, elle cause riche) en allant chez eux... qu'ils aient fourbement caché des caméras dans leur maison ! Donc je m'efforçais de faire tout bien (mais en voilà une bonne idée si tu veux faire peur à ta baby-sitter : fais-la imaginer qu'il y a des caméras!)

2.    Le baby-sitting, côté nain
Là encore, je vais parler en mon nom puisque je n'ai pas fait de sondage auprès des nains que j'ai gardés (je note l'idée cependant).
Quand j'étais petite il fallait quelqu'un pour s'occuper de ma soeur et moi le matin. La personne qui a eu le courage de se proposer au poste est admirable : il faut savoir que, naine, j'étais un MONSTRE le matin ! 14 ans plus tard on m'en reparle encore, c'est te dire lecteur. Je veux dire que, petite, le matin il fallait user de stratagèmes fourbes pour me réveiller, et même 20mn plus tard devant mon bol de chocolat chaud (avec une paille dedans, j'étais vraiment une feignasse en fait) j'avais la tête dans le luc. Profond. Morphée et moi c'est toujours l'amour fou, même si maintenant je me réveille plus facilement. Quelques exemples de techniques utilisées par mes parents pour me lever : 1. Les volets ouverts, la couette confisquée, le parent file fourbement. 2. Le câlin (et la beigne en retour : me touche pas !!!) 3. Le verre d'eau avec des glaçons (ça c'est une oeuvre de mon père tu t'en doutes. Elle a rudement bien marché. Bizarrement j'aime toujours mon père.) 4. Dépôt de radio dans ma chambre pour un réveil en sique-mu (et c'est encore ce qui marche toujours le mieux). Malgré tout cela, quiconque me réveillant s'exposait à ma mauvaise humeur matinale (celle-ci aussi on m'en parle toujours). Bref donc la personne qui nous levait tous les matins a fait preuve d'un grand courage et d'une grande force morale pour s'occuper de moi.
Sinon il y a eu une autre baby-sitter périscolaire qui venait s'occuper de nous après l'école et le mercredi pendant que Papa et Maman bossaient dur pour nous nourrir (qui a dit que j'en faisais trop?) Avec elles on en a fait des choses ! Plage (l'avantage de vivre en Bretagne), diabolos-cassis, pâtisserie, cuisine, poupées... et surtout les histoires qu'elle nous racontait ! Elle avait une imagination incroyable ainsi que plein de souvenirs d'enfance à partager. Non vraiment, je me suis éclatée avec cette femme, rien que pour ce genre de personne je vous encourage à faire garder vos nains, c'est hyper enrichissant et on en garde de très bons souvenirs.
Sinon il y a eu des gardes spontanées chez les voisins ou avec des baby-sitters. Je m'en rappelle d'un notamment, sur le dos de qui je jouais au nomade et son chameau dans le désert (j'avais lu l'imagerie des petits « Le monde »...). Jérôme, si tu passes par là, demande pardon de ma part à tes lombaires.
Tout ça pour dire que je me suis vraiment éclatée, naine, à sortir du cocon de mes parents et ça fait de moi quelqu'un d'assez ouvert aujourd'hui, avec une certaine envie d'offrir aux enfants que je garde ce que l'on m'a donné !

Pour conclure, ma cousine, 29 ans et 3 nains, m'a beaucoup appris en matière de méthodes, confiance en moi et m'a laissé beaucoup de liberté avec ses nains ce qui fait que je n'hésite pas trop à prendre des initiatives et à agir. Ca franchement c'est cool. Merci cousine !!
Je baby-sitte avant tout pour rendre service (je suis quelqu'un comme ça moi, si si), pour mon expérience (j'aimerais beaucoup travailler avec les tout-petits plus tard), mon plaisir, et parce que j'adore trouver de nouvelles idées pour occuper des nains :)
Faut croire que ça marche puisqu'on me rappelle !
Le mot de la fin (faim) : si tu es sur Lyon et que tu recherches une étudiante qui aura plaisir à garder tes enfants, contacte-moi lecteur, n'aie pas peur !! "




Si tu es intéressé public gavé par tes nains, contacte le nain, il transmettra à l'intéressée!!
Et n'oublie pas d'aller gagner ton cadal ci dessous hein..

24 mars 2011

Arthus & Co: et ton nain est beau (enfin, au moins il est bien habillé)

J'ai croisé ton nain hier.
Oui, oui, le tien.
Celui qui traînait la patte en chouinant. Celui qui arborait son sweat-shirt Obaïbï que tu as récupéré d'une copine (qui l'avait probablement elle même récupéré d'une copine) et un jean sale (bin oui, je te comprends tu gardes les propres pour l'école). Il n'avait manifestement pas envie de sortir (malgré ce beau soleil, allez dehors les nains!!) et aurait préféré se tanner comme une vieille loque devant un bon Merlin l'Enchanteur.
Il était de mauvaise humeur ton nain.
Et toi?
Toi tu tentais de rester stoïque, ignorant les regards agacés des Nulli qui trouvaient que ton nain était drôlement mal élevé, esquissant un sourire aux Primi zé Multi qui te lançaient des regards compatissants.

Aujourd'hui est un autre jour.
D'ailleurs, il fait beau et tu es heureuse. Tu es heureuse et le nain est à l'école (ou à la crèche).
Alors déjà, tu l'aimes plus qu'hier le nain. Et tu veux lui faire plaisir pour te faire pardonner d'avoir eu des envies de "dons de nain" la veille.
Je suis là pour toi, ne t'en fais pas.

Tu le sais, je suis loin d'être fashion. Mes nains non plus. D'ailleurs pour tout te dire, ce matin le grand est parti avec un sweat du petit (ventre à l'air) et le petit est parti avec un sweat du grand (manches sur mains).
Mais j'ai quelques jolies choses à leur mettre sur le dos lorsque nous sortons. Heu, je veux dire, lorsque, parfois, nous tentons d'avoir une vie sociale.
Et les quelques jolies choses, je les ai trouvées chez Arthus & Co. J'avais gagné un chouette bon d'achat l'an dernier (te souviens-tu public fidèle?) et je me suis régalée. Du coup, pendant les soldes, je me suis régalée bis. Genre les nains peuvent frimer. Et moi aussi. J'ai du succès, on me regarde (et on oublie mon ventre rebondi), on les regarde (et on oublie leur langue sortie - grimace très en vogue chez les nains actuellement). En plus, Madame Arthus & Co, Catherine de son petit nom (et ce n'est pas un pseudo), te fait des sioupères emballages et même qu'avec tu as un petit sac en tissu (qui fait très bien sac à slips de nain quand tu pars en vacances). Oui, je sais, c'est un détail, mais crois moi, avoir les slips du nain sous la main c'est éviter la crise du "j'ai paaaaas de culooootte". Et ça, ça n'a pas de prix.

Bon, je m'égare. Je voulais donc que toi aussi, public fashion et plutôt mode à tes heures, tu sois comblé. Alors, j'ai choisi des trucs qui me plaisent chez Arthus & Co rien que pour toi. Oui, je sais, je sais, je te suis trop dévouée. Tu vas pouvoir, toi aussi vêtir tes nains de manière originale, tu vas pouvoir changer un peu du "un sweat acheté le deuxième à 30%" (hou la bonne affaire) :

- Si tu as une micronaine, je t'ai choisi  (taille 3, 6 et 12 mois):

Car une naine, c'est comme une étoile qui brille (oui, je peux aussi faire poète)

- Si tu as un micronain, j'ai plutôt pensé à ça (taille 6 et 12 mois) : 
Car un nain, c'est comme une étoile qui....(quoi? oui bon ça va)

- Si tu veux un tee-shirt personnalisable (modèle au choix mais un tee-shirt) tu peux, par exemple, prendre celui là (toutes les tailles indiquées sont disponibles, du 0 au 18 mois): 
en tout cas, si je prends celui là, le nain me vénère à vie

Ou bien:
évidemment si tu as une fille, c'est peut être moins pirate mais plus rose


- si tu as un Grand Nain, évidemment, tu vas adorer mon choix (de 1 an à 7 ans): 
plus besoin d'expliquer pourquoi le nain a des miettes sur le coin de la bouche

- Si tu as une Grande Naine, regarde ce que j'ai pris (oui, j'ai du goût). En 18/24 mois, 3, 4 ou 6 ans

Tiens la naine, tu as une grenouille in ze pocket...


Voilà, ouf, j'ai fait mon action mode de l'année.
Maintenant, comment gagner?? (public intéressé va!)

Facile mais lis bien les consignes (ça se voit que je ne suis rien qu'une prof hein?)
1. Tu regardes et tu choisis ce qui te plaît. Pour te simplifier la vie, je t'ai mis les liens directement sur les images. Comme ça tu peux zoomer, comparer, faire ta vraie maman quoi.
2. Tu sélectionnes une fringue (pour les vêtements personnalisables, tu choisis celui que tu veux parmi les tee-shirts, allez, c'est bientôt Pâques).
3. Tu viens me laisser un commentaire mode (avec obligation d'employer un vocabulaire trendy) en m'indiquant quel fringue tu souhaites si tu gagnes (modèle, taille et éventuellement prénom pour les vêtements personnalisables).
4. Si tu partages (FB, Twitter, ou même si tu en parles à ta mère) tu viens mettre un second commentaire.

Le tirage au sort aura lieu dimanche soir et je demanderai à une personne innocente (la première qui répondra) de me donner un numéro au hasard (inutile de compter à quelle place vous êtes hein, je mélange tout sous Excel avant, coquins va!). Tout ça pour humaniser Rand'Homme évidemment.

Allez, tu as tout pigé? Sois mode et voilà.


En ce lundi (oui, je suis en retard, je sais je sais), Minimonstres (c'est un pseudo twitter je pense) a choisi un numéro au zazard.
Ça nous change de Rand'Homme. 
Et c'est 2T1L qui va être contente. Puisqu'elle remporte son fabuleux petit haut pour nain Cookie. 
J'attends donc tes coordonnées. Sioupère trendy mummy va!!

21 mars 2011

Nulli a des principes, Multi a des nains. Volume 3

J'avais promis de ne jamais faire ça avec mes nains.
Tu sais, ces trucs, ces tics, ces manies, ces phrases qui t'exaspèrent chez les autres.
Tu sais, les réflexions que les parents font à leur nains et que toi tu de dis, dans ton for (très) intérieur: "Rhô bin, moi je ne dirai JAMAIS ça au nain" et de prendre le Mâle à témoin: "Nan mais t'as entendu ce qu'il a dit à son gosse? Ça ne m'étonne pas que le gamin fasse une colère!" (Appelez moi Marie-mêle-tout).

Et bien, quand on devient soi même propriétaire de nain(s), il nous arrive de faire exactement ce qu'on avait promis de ne pas faire. Bouh, pas bien, tout nul.
Lis plutôt:

* Nulli ze dream : 
- Chouchou? Chouchou? Tu as vu les nains de Multi? Nan mais regarde. Discrètement Chouchou. Ils sont immondes.
Regarde le grand déjà, avec son jean rapiécé (et son mauvais écusson au genou), son sweat-shirt Oui Oui délavé et ses chaussures toutes usées. La honte. Je n'oserai pas sortir mon nain comme ça moi...Et le petit? T'as vu le petit? Son manteau est tout blanc derrière, je me demande bien où il a été se fourrer. Et son visage? Il est barbouillé de chocolat et de morve. Je crois que je vais dégueuler. Croisons les doigts pour qu'il ne veuille pas me faire un bisou.
C'est pas chouette de laisser ses nains sortir comme ça je trouve. Moi, mon nain, il aura toujours des jolis habits. C'est quand même pas compliqué de mettre un pantalon propre et un sweat neuf non?
Et un coup de Mustela sur le visage pour nettoyer tout ça le matin, c'est quand même pas sorcier...

* Multi ze réalité: 
Multi a habillé les nains en quatrième vitesse ce matin. Le grand voulait ABSOLUMENT mettre son jean de la veille, celui qui a l'écusson Spiderman sur le genou. Bah, c'est lui qui le porte hein.
Avec le sweat Oui Oui. Bah, si ça lui fait plaisir. Bon, par contre, les godasses, faudra prendre le temps d'aller en acheter des nouvelles. En même temps, à force de freiner avec les pieds...
Bon, le visage à la lingette, c'est fait pour le grand.
Le petit est morveux. Beurb. Lui, il faudrait lui greffet un paquet de lingettes sur la tête, qu'on puisse piocher dedans pour l'essuyer toutes les dix minutes. Il est tout cradouille. Bah, tant pis hein.
Et son manteau? Qu'est ce que c'est que ces traces blanches? Il a du se frotter contre le mur en voulant faire le ninja.


Les nains sont condamnés à être dégoûtants. Multi le sait. Elle a beau les parer de leurs plus beaux atours, ils arrivent encore tout dégueu où qu'ils aillent.
Le pire, c'est quand Multi les emmène chez le médecin. Dans la salle d'attente, tout le monde regarde les nains. Le grand avec ses vêtements de pauvre nain. Le petit avec sa morve et sa bouche chocolatée (danette du midi ou kinder du goûter - le nain est un bec sucré).
Quand c'est comme ça, Multi prend son pouce, l'humidifie, et essuies la tronche du nain avec. En disant "viens voir Maman le nain, t'es juste trop dégueulasse, je t'enlève ça".
Et le nain de reculer en faisant la grimace. Et Multi de se souvenir à quel point elle détestait ça.


viens ici le nain que je te mette mon pouce plein de bave au coin des lèvres et que je frotte avec insistance...



* Nulli ze dream : 
L'autre jour j'étais avec Multi en courses. Ho Chouchou? Tu m'écoutes ou tu joues à Call of Duty?
Bon. Je disais, j'étais avec Multi en courses. Oui. Avec ses nains. L'angoisse. On a du faire genre cinquante détours pour éviter les rayons "jouets" "bonbons", "chocolat". Et parler en épelant les trucs.
Genre Multi me dit "je vais chercher les C.O.M.P.O.T.E.S".
Moi je ne comprends pas alors je dis : "Oui, les compotes quoi"
Et là, les deux nains hurlent: "Moi aussi compotes,Moi aussi compotes, moi aussi ze veux".
Les malades, je te jure, comme s'ils n'avaient rien bouffé depuis trois semaines.
Bref, nous voilà obligées de distribuer des compotes au milieu du magasin. La honte.
Et Multi qui paye un emballage vide, c'est la louze.
Et tu sais ce qu'elle fait ensuite pour qu'ils arrêtent de brailler?
Elle leur promet un bonbon. JE TE JURE. Genre "si vous êtes sages les nains vous aurez un bonbon dans la voiture".
Si c'est pas du chantage, ça, je ne sais pas ce que c'est.


 * Multi, ze réalité:
Mutli a du emmener les nains en courses. Pas cool.
En plus, il faut acheter plein de trucs (enfin comme à chaque fois quoi). Re-pas-cool.
Pour éviter la crise de nerfs et les hurlements au Carrefour, pour palier à toute crise hystérique des nains, Multi promet un cadal aux nains. S'ils sont sages.
Rhô oui, ça c'est trop nul, il ne faut pas.
Du genre: "Écoute le nain, si tu ne me fous pas la honte au supermarché (en disant "coucou Caca" à la caissière par exemple), si tu ne me tapes pas un scandale pour avoir un paquet de bonbons, si tu ne te traînes pas par terre comme une vieille limace gluante (les oranges, les plus immondes) en poussant des cris de castor énervé, et bien, si tu es un petit ange, maman te prendra un oeuf Kinder (ou une petite voiture Majorette).
Ouh, c'est trop pas bien.
Mais à 3 euros les courses dans le calme, on serait bête de s'en priver.
Ce n'est pas du chantage. NON. C'est un principe d'éducation. Ou comment récompenser positivement une attitude adéquate et adaptée à la situation.

Si tu es sage le nain, tu as deux paquets de Dragibus. Si tu crains, je les bouffe tous.


* Nulli, ze dream:


- Il est bon ce steak Chouchou? Hein? Tu l'aimes mon steack?
- Oui Nulli, il est succulent. 
- ça me fait penser à Multi, tu sais, j'ai été manger chez elle la semaine dernière et j'ai halluciné sur son attitude à table avec ses nains.
- Ah? (Chouchou mastique)
- Oui, tu sais, elle les force à manger. Et puis au final, ils ont quand même des desserts au chocolat.
- Ah? (Chouchou reprend du ketchup et des patates sautées)
- Nan mais je vois que tu t'en fous mais pour moi c'est important de donner à mes futurs enfants le goût de manger. Donc, ils mangeront de tout, ils goûteront au moins et s'ils n'aiment pas et bin c'est tout, ils ne finissent pas. Et pas de desserts ultra-caloriques, oh ça non. Un yaourt nature et une cuillère de confiture de Mamie. Il faut leur donner le goût des bonnes choses et pas de mauvaises habitudes alimentaires. Hein Chouchou?
- Hmmm...(Chouchou sauce)

 * Multi, ze réalité:
Multi s'était promis de ne jamais forcer le nain à terminer son assiette. S'il ne termine pas, ce n'est pas grave, on ne va surtout pas lui pourrir sa relation à la nourriture tout de suite.
Mais là, il se fout manifestement de sa tronche, il a pioché deux pauvres pâtes et a repoussé son assiette d'un air dégoûté. En revanche, il lorgne d'un air gourmand le frigo qui dégueule de trucs beaucoup plus appétissants (et encore, il ne sait pas que Multi a planqué les Gü dans le bac à bières
légumes, voir article sur les salades).
Les nains ont toujours envie de pâtes, de frites, de pomme de terre frites, de carottes CRUES en bâtonnets (qu'ils mâchouillent et  tendent à Multi d'un air consterné), de comptes, de petits suisses et de glaces.
Ils n'ont jamais envie de choses classes. Ni timbale de légumes, ni potage gourmand, ni croquette de panais, ni gratin de bettes. Non, les nains n'aiment pas l'originalité, ils veulent du bon.
Pas de yaourt nature mais un yaourt qui déborde de (au choix) : sucre, crème de marron, sirop d'érable.
Marrant d'ailleurs, se dit Multi, comme les nains arrivent très bien à prononcer crème de marron (qui est pourtant bien plus compliqué à dire que MERCI ou S'IL TE PLAÎT).

Manifestement le nain n'est pas friand de ce Méli Mélo de légumes croquants


* Nulli, ze dream:
- Chouchou, tu m'écoutes là? Nan parce qu'il faut absolument que je te raconte. Tu sais avec qui dort Multi?
- Avec le Mâle?
- Oui, et????
- Quoi et?? Elle est polytruc?
- Mais non, t'es con Chouchou...(huhuhu). Nan, elle dort avec ses nains.
- Ah?
Et c'est tout l'effet que ça te fait?
Je rêve. Quelle intimité pour le couple, je rêve!! Ils dorment avec leurs enfants, on aura tout vu.
Je te préviens Chouchou, nous, il dormira dans son lit. Toutes les nuits. Il n'y a pas d'allaitement qui tienne. Ni de cauchemars. Nan mais ho. Le sommeil c'est sacré. Le lit parental aussi.

 * Multi, ze réalité: 

Bon, la petite c'est normal, elle est allaitée. Au départ Multi la ramenait dans son lit. Et puis, au fil des nuits, elle a commencé à la garder près d'elle, elle dort si bien entre ses parents, ça serait dommage de la virer. Elle chouine, hop, Multi la chope, la colle au sein et se rendort.
Mais la nuit dernière, Petit Nain a fait un cauchemar (genre a rêvé d'un ours malfaisant ou d'un loup débile). Multi, épuisée (elle venait d'allaiter et de se re-lever déjà trois fois pour Grand Nain qui avait "envie de pipi" et puis "fait pipi au lit"), a capitulé et l'a pris dans son lit. Entre le Mâle et elle.
Du coup, dans le lit, ça faisait une brochette. Le Mâle (qui râle parce qu'il n'a plus de place - alors qu'il en a), Petit Nain qui prend tout la place (et qui effectue des rotations anti-horaires toutes les dix minutes), Multi (qui se serre tant qu'elle peut, un coude endolori sous la tête) et Micronaine, qui est coincé sous l'autre bras de Multi (et qui roupille très bien, elle).
Et le matin, lorsque Grand Nain s'est levé à 6h20, il est venu tout gentiment se glisser près de sa tribu. Avec ses pieds gelés et une odeur de pipi persistante...
au moins le nain dort bien, lui (enfoiré de nain)

16 mars 2011

Bienvenue chez les Chtis le nain!

"Oh tiens, il fait beau"
Enfin, bon, d’accord, ce n’est qu’un minuscule rayon de soleil qui peine à percer la couche nuageuse épaisse. Mais crois-moi, après avoir passé deux jours sous la bruine, on devient très optimiste.

Ah, les vacances. Avec les nains.
Tu te souviens de la plage n’est-ce pas ?
Tu te souviens des serviettes humides, des trous creusés par ta pomme à l’aide d’une mini-pelle et des barquettes trois chatons sablonneuses et pré-mâchées ?
Et bien, les vacances de février à la mer, c’est pire.
Déjà, à savoir, le Nord Pas de Calais, c’est, comment dire…humide. Surtout en février.
Oui, bon ça va, on aurait pu aller à la neige. Heu non, pas la neige.
On aurait pu aller au soleil. Mais le soleil c’est minimum dix heures de voiture. Et ça, heu, comment dire, c'est juste pas possible.

Donc, direction le Nord Pas de Calais.
Moi aussi je t'aime

Je vous vois venir, lecteurs moqueurs (et pourvus d'une grande culture cinématographique),  vous imaginez cette mauvaise scène où la pluie se met à tomber à peine passé le panneau « Bienvenue dans le Pas de Calais ». Détrompez vous lecteurs, il pleuvait déjà quelques minutes avant le panneau. Vilains.

Comme tout bon parent de nains, j'avais sélectionné un petit gîte (pas cher) avec jardin clos pour animal genre labrador (et pour nains à défouler).
L'avantage du Nord Pas de Calais, c'est que le gîte y est peu cher. En même temps, manquerait plus que ça nous coûte un bras de venir regarder la pluie tomber pendant une semaine hein?

Bon, l'avantage-bis c'est que ce n'est pas très loin, à peine deux heures et demie de route. Crois moi, c'était amplement suffisant puisque nous n'avions pas sorti les mini-lecteurs dividi. Pensant, à tort, que les nains auraient envie de "dormir un peu on arrivera plus vite". Que nenni. Les nains ont alterné les périodes de veille prolongée (30 minutes de sommeil bouche ouverte pour Petit Nain) et les périodes de folie furieuse (à coups de "Pourquoi???" et "Parce que c'est la vie vieux caca").
Le Mâle et moi, on a trouvé le trajet suffisamment long du coup.

Le GPS nous a (en plus) conseillé de prendre les micro-routes les plus improbables du coin.
- Tournez à droite (voix sensuelle du GPS)
- Touné à dwate (voix criarde de Petit Nain)
- Merci Petit Nain, on n'avait pas bien entendu
- TOUNé à DWATE PAPA!!!! (hurle)
- Oui, bin ça va Petit Nain on a compris là...
- Maman???
- Oui Grand Nain?
- Pourquoi on doit tourner à droite maman?
- Pour arriver au gîte mon chat...
- A DWAAAAAAAAAAATE!!!!
- OUI PETIT NAIN ON A COMPRIS TU VAS ARRÊTER TOUT DE SUITE (Le Mâle, qui a eu la trouille du cri de putois de Petit Nain)
- Faites demi-tour! Faites demi-tour (voix sensuelle du GPS)
- Nan mais elle est conne celle là! (Le Mâle, courroucé à l'idée qu'une vulgaire machine lui fasse remarquer qu'il aurait mieux fait de l'écouter)
- Pourquoi elle est conne papa?
- Heu, bête Grand Nain, je voulais dire bête.

elle va se taire la salope???

Après quelques détours, quelques injures et un débranchement intempestif de la prise allume-cigare (alimentant la salope du GPS), nous voilà arrivés au gîte.
Le gîte, ah, le gîte…
80 m² à cinq. Du carrelage blanc et des pattes de toutou pleines de terre, une cuisine sans sel ni poivre, ni huile ni rien du tout (pourrait pas laisser le minimum bordel de nain ?), et dehors, une légère bruine et un ciel gris.

En même temps, ce n'est pas très grave, les nains ne viennent que pour une seule chose:

La mer ! La mer !
Le nain est briefé, il veut voir la mer. D’ailleurs les nains veulent voir la mer (bien que le petit ne fasse que répéter ce que dit le grand).

- On ira voir la mer demain le nain. Promis.
- Pourquoi pas tout de suite (il chouine)
- Écoute Grand Nain, il fait nuit noire (et il pleut) alors on ira demain matin
- Mais moi je veux y aller tout de suite
- ça suffit Grand Nain, on va au dodo

Les nains couchés (après promesses maritimes), le Mâle et moi même savourons le silence.
Et les ronflements du chien. 80m² ça rapproche.

Le lendemain - il pleut
vue du gîte

7h45 : Lever. Petit déjeuner et jeux débiles (et bruyants)
8h00: Un peu de dessins-animés (Papa et Maman ont envie de déjeuner dans le calme - un peu)
9h: En fonction de la météo, sortie à Nausicaa ou à la plage de Boulogne sur Mer.
9h02: le groupe se décide pour Nausicaa (rapport à la bruine)
9h15: Je préviens qu'il va falloir s'habiller
9h18: les nains sont en train de se courir après avec une desserte à roulette
9h20: Petit Nain est coincé sous la desserte à roulette
9h30: Le Mâle est prêt, lui
9h32: Le Mâle a parlé trop vite, il vient de se faire gerber dessus par une petite micronaine en combi pilote moumoutée
9h44: je menace les nains (en pyjama) de privation de télé s'ils ne s'habillent pas toudessuite
9h45: Le Mâle me regarde d'un air interloqué (rapport au fait que je menace de priver de télé alors qu'il n'y a que ça à faire quand il pleut)
10h: les nains sont habillés. Grand Nain a mis une culotte (propre) sur la tête pour faire rire son frère. 10h03: Petit Nain, engoncé dans son anorak, prévient qu'il a fait caca
10h10: Grand Nain se promène avec sa pelle dans toute la maison en chantant "Bob le Bricoleur"
10h11: Le Mâle nous "attend dans la voiture"
10h15: Les nains sont dans la voiture, tu es trempée. Le Mâle règle le GPS.

En route pour Nausicaa. Le nain demande si on va voir la mer. Pas encore le nain, on va d'abord voir les poissons.

Nausicaa, c'est cher. Surtout si tu n'as pas (encore) ta carte famille nombreuse.
Mais bon, allez, c'est une fois de temps en temps qu'on se fait un truc chouette.
La poussette est autorisée et on peut aller partout avec (ou presque).
Grand Nain s'empare du plan de l'aquarium et fait le petit chef.
Petit Nain veut déjà que je le porte. Formidable.15 kilos.
Ya pas à dire, c'est chouette. Surtout si tu aimes les crustacés et les poiscailles.
Petit Nain " a peur" et Grand Nain avance vite en criant "venez, c'est par là" (avec sa carte à la main).
Le Mâle lit les petits résumés et moi, lamentablement, je répète ce que devait dire ma mère il y a vingt ans "Venez voir les enfants, c'est chouette, des HIPPOCAMPES!! Tu as vu Grand Nain? Tu as vu Petit Nain"
Et les nains, comme j'ai du faire il y a vingt ans, continuent d'avancer en m'ignorant cordialement.
Pardon Maman.

Regardez les nains....c'est MA-GNI-FIQUE. Heu? Les nains? Revenez les nains....

La visite est chouette, Petit Nain scotche sur des tortues et a tendance au hurlement hystérique quand il aperçoit un élément étonnant (type poisson flippant ou tortue végétative).
Grand Nain écoute le gentil soigneur qui raconte comment il donne à manger aux poissons.
Petit Nain veut se jeter dans la piscine aux requins (tu le retiens tout de même - ça ferait mauvais genre).
Grand Nain flippe sa race de passer dans le tunnel (vitré sous les pieds) des lions de mer. Il pense que ça va s'effonder sous son poids et longe les murs. Ri-di-cule.

- Ecoute chéri, tu penses bien que c'est solide.
- J'a peur maman
- On dit j'ai peur chaton. Mais viens, tu vois bien que maman est (mille fois) plus lourde que toi, alors tu ne risques rien

Mais Grand Nain continue à faire sa chochotte et ne veut plus mettre un pied dans le tunnel. Où son frère, lui, est étalé de tout son long et hurle à chaque passage de lion de mer:
- Encooooore!!!!!
- Petit Nain relève toi, les gens vont te marcher dessus
- Noooooooooon, encore lé fok!
- Les lions de mer chéri (Le Mâle a lu le pannonceau explicatif, il frime donc)
- Noooon Papa! Dodo avec les ions
- Nan nan le nain, tu te relèves et tu viens (surtout que wondermaman te regarde d'un air hautain tandis que ses wondernains commentent la taille des moustaches des lions de mers, qui en dit long, selon eux, sur la qualité de l'eau de leur piscine).

Un peu plus loin, le nain aperçoit la plage de Boulogne à travers une fenêtre.
Et là c'est le drame. Il se rend compte que la plage n'est pas loin.
- La plaaaage maman, on va à la plage!!!
- Oui chéri, on termine la visite de l'aquarium (on savoure - ça nous a coûté un bras) et on y va
- Toudessuiiiiite maman!!! (chouine)
- On termine chéri, et après PROMIS on y va
Le nain en rêve. La plaze. La plaze. Je t'ai déjà dit que le nain était monomaniaque?

Mais c'est trop tard et le dernier quart d'heure de visite sera de trop. Grand Nain court devant en criant "plage! plage!", Petit Nain fait pareil (aucune personnalité celui là) et Le Mâle ronchonne que "franchement, la prochaine fois on se colle devant l'aquarium au homard de chez Maître Kanter, ils seront tout aussi contents".
Jusqu'à l'aquarium contenant les poissons clown:

- Chéri, tu as vu?? (lamentable tentative de ma part pour appâter le nain)
- QUOI maman? (le nain est d'humeur maussade)
- Regaaaarde, c'est Némo (voix limite débile)
- Maman, je m'en fous de Némo. Je veux la plage.
- Ok le nain. Je suis cassée.


Même ce mauvais Némo n'a pas eu le succès escompté. Pourri de nain.

Je te passe sur les mille virées à la plaaaaze. Avec pelles pour creuser des trous. Avec seau pour remplir les trous d'eau.
Sur les cris de nains qui "ne veulent pas partir", qui veulent "encore le sable" et qui souhaitent "rester encore un tout ptit peu" dans le froid bruineux.

Le Nord Pas-de-Calais, ça vous gagne.

15 mars 2011

Elle a testé pour toi la césarienne d'urgence, oui, elle est sympa

Je ne peux pas tout tester. Déjà, parce que je n'ai pas le temps, et puis aussi parce qu'il y a des choses qu'on ne programme pas. Un nain qui dort par exemple, ça ne se programme pas (sinon tu penses bien...).
Un accouchement non plus.
Et le récit que m'a envoyé Ninoo m'a touché. Beaucoup. Donc, voilà pour toi, public, un accouchement en urgence, par césarienne.
Et on félicite Ninoo, jamais évident de raconter, jamais évident de dire les choses. Bravo donc, et continue à écrire, tu le fais très très bien.

mignon le nain césarisé...

J'ai testé pour toi : l'accouchement par césa (en urgence)



Par un bel après-midi de fin août, j’allais signer avec mon tendre et cher le bail de l’appartement dans lequel nous allions emménager quelques jours plus tard. Bon ok, ce que je ne t’ai pas encore dit lecteur, c’est que c’était 3 jours avant ma DPA. Je m’en va donc rejoindre - en clio s’il teuplé - mon chéri à l’agence afin que nous apposions nos plus beaux autographes au bas d’un parchemin (Brassens, si tu nous entends). A l’aller je ressens quelques spasmes dans le ventre, mais rien de bien concluant. Surtout, étant une primi sans aucun souci durant la grossesse, je ne sais pas ce qu’est une contraction.
Arrivée à l’agence, ça se calme un peu. On signe tout le tralala, 30 minutes plus tard on sort, et je dis à mon chéri avec ma plus belle petite voix : «Bon euh, pour le retour, c’est toi qui va conduire ; je me sens pas très bien».


Le départ


On arrive dans notre-chez-nous-tout-pourri-que-vivement-qu’on-se-casse-j’en-eux-plus-de-cet-appart-mer*%$£§, je m’allonge sur mon canap’ Mikéa, et là, c’est partiiiii! Ca contracte, toutes les 2 minutes s’il teuplé, réglée comme une montre suisse. Il est 18h30. Bon, pas d’affolement, je n’ai pas perdu les eaux, la gentille sage-femme de la préparation à l’accouchement a dit «Vous spasfonnez x 2 toutes les 20 minutes 3 fois, si ça ne s’arrête pas vous attendez encore 1h et vous partez à la clinique». Ok madame, je spasfonne, ça ne fait rien. On attend encore 1h, ça contracte toujours. Allez zou! «Chériii? On y va là».
Mon chéri prend ses clics et ses clacs, enfin surtout les sacs préparés par wonder-future-maman... ou pas, et à 20h30 nous v’là partis.


Enfin presque. Arrivée devant la voiture, j’ouvre la portière, je n’ai pas le temps de monter-en-voiture-simone que Flac, je perds un peu des eaux, de couleur brune. «Tiens, il a commencé à rejeter son méconium» me -dis-je (Non, je ne suis pas médecin, juste très bien informée). Demi-tour, je me lave, me change, mets une protection XXL en sachant pertinemment que ça ne servira à rien si je perds le reste des eaux sur le trajet, et zou n°2, nous v’là partis pour de bon! Au passage on se souviendra du ralentisseur dans la résidence devant lequel on a du s’arrêter «parce que là chéri j’ai une contractiiiiiionnnn!»


Arrivée à la mat'


A 21h, driiiiiiinnnnggg! Bonsoir mesdames les sage-femmes, c’est pour un colis! La zentille madame m’installe en salle de travail, me questionne, m’examine, et là le verdict tombe : «Ah ben vous êtes là pour un moment, vous êtes à 1». Quoiiiii? Déjà 2h30 et je ne suis qu’à 1? C’est quoi c’t’arnaque? Bon je m’attendais à ce que ce soit long, mais quand même, ça fout un mini coup au moral. Même pas 1 et demi?


Pour l’instant la douleur est supportable. Enfin, elle l’est surtout parce-que - et ça je ne te l’ai pas encore dit lecteur - j’ai HORREUR des aiguilles. Donc l’idée qu’un grand machin me soit enfoncé dans le dos me fait très bien supporter la douleur. (Pour ceux qui n’ont pas suivi je parle de la péridurale là, hein). Après le monito - toujours réglée comme une montre suisse - la sage-femme me réexamine ; ça n’avance pas des masses. Elle me fait comprendre qu’il va falloir accélérer le mouvement. Je lui demande de me débrancher pour pouvoir bouger, et me mets à ballonner. Non, je ne gonfle pas comme un ballon, je fais du ballon. Enfin, du ballon de femme enceinte quoi. Mon chéri m'assiste dans les grandes manoeuvres. Ca marche bien, en une demi-heure je me retrouve à 4.


Ca vient bordel???


Il est 23h30, je fais-bli et les contractions commencent à faire super mal nom-d’un-chien! «Euh chéri, je me sens pas très bien là» dis-je en manquant de l’évanouir. C’est le moment que choisit la sage-femme pour revenir. Merci mon dieu. «En fait je veux bien la péri finalement» (toutes les mêmes). «Ok madame, on va vous installer en salle d’accouchement et j’appelle l’anesthésiste».


Minuit, toujours pas de péri. Mais il est où ce put*** d’anesthésiste??? Vous remarquerez que l’anesthésiste il n’arrive jamais rapidement. Jamais. Pourtant on lui laisse de bon honoraires à cet enf*** d’anesthésiste. Mais nan. Surtout, te presse pas mon coco. Pis c’est toujours un homme. Qui ne sait pas ce que c’est d’enfanter. Qui ne sait te dire que 2 choses quand tu lui dis que si possible, t’aimerais bien accoucher sans péri (enfin dans mon cas surtout sans l’aiguille) : «Mais madame, pourquoi voulez-vous souffrir?» et «De toute façon, vous y viendrez quand même». Merci. Payer une consultation pré-accouchement à 5 semaines du terme quand t’es bourrée d’hormones sensibles pour entendre ça, ça fait toujours plaisir.


Minuit 30, môssieur Iphaune ramène enfin sa fraise. Oui oui, môssieur Iphaune, je ne plaisante pas ; il est entré dans la salle en l’ayant à la main et l’a posé sur la table de préparation juste à côté de son bordel. Très hygiénique. Et puis c’est sûr qu’à minuit 30 on reçoit beaucoup d’appels. Bref. Je lui rappelle - au cas où il n’ait pas lu mon dossier, ce qui est fort probable (mais alors elle sert à quoi cette put*** de consultation pré-accouchement???) - que les aiguilles c’est pas du tout mon truc et qu’il va falloir la jouer cool. Bon an mal an, après quelques gigotements et couinements de ma part, il arrive à poser son bidule. Et là, c’est le drame. Il ne se passe rien. «Normalement il faut attendre 20 minutes à une demi-heure pour que ça fasse effet» me dit la sage-femme. Et c’est maintenant que tu me préviens???


A 1h du mat’, les contractions me vrillent le bide, le dos, tout, et pas le moindre signe d’effet de la péri. La sage-femme revient : «Ok, je rappelle l’anesthésiste, on va reposer une péri». Me voilà servie ; moi qui ai HORREUR des aiguilles, je suis bonne pour revenir en 2e saison. Mouarffff. Et l’anesthésiste qui me rejoue le sketch de l’attente. 1h40, rebelotte. Les 2h qui se sont écoulées n’ont été que douleurs, et noms d’oiseaux intérieurs à destination de cet anesthésiste à la noix.


Là je pose mes conditions. Hors de question que ça se passe comme la première fois. Mon p’tit bonhomme, je ne vois pas ce que tu traficotes dans mon dos et ça m’angoisse. Alors tu vas me dire étape par étape ce que tu fais si tu veux que ça se passe bien. Sinon toi et ton Iphaune je vous séquestre ici jusqu’à la fin de l’accouchement. La sage-femme me tient devant, môssieur loquace parle enfin, et tout fonctionne comme sur des roulettes. A peine a-t-il fini de poser son attirail que ça y est, je ne sens plus rien. Ô joie zé bonheur. Mais pourquoi ça ne s’est pas passé comme ça la première fois? Pourquoi???


Je sens toujours les contractions, mais plus les douleurs. Magique. Je peux même bouger le bas du corps, moi qui pensais que ça allait totalement m’immobiliser. La sage-femme me réexamine, rompt définitivement la poche des eaux. Le travail continue, je fais d’autres types d’exercices pour aider la dilatation, ça avance pas trop mal. Je dormouille un peu aussi, pareil pour mon chéri.


Euh, y a comme un problème...


Oui mais il y a un hic. Déjà mon réglage montre suisse se dérègle. Les contractions deviennent irrégulières, en temps et en intensité. Passe encore. Mais là il y a un deuxième hic. Vers 4h du mat le rythme cardiaque du bébé commence à faire n’importe quoi. Genre je monte à 200 et après je descends à 60. La sage-femme me fait changer de position. Ca va un peu mieux.


A 4h30 une femme hurle dans une salle d’accouchement voisine. Ca réveille mon homme, on se regarde, pas besoin de parler. On se refait mentalement le sketch d’Anthony Kavanagh.


Et puis en fait non, ça recommence. Je rechange de position. Pas mieux. A 5h je suis à 8, la gynéco et la sage-femme me font comprendre qu’elles me laissent encore une chance, mais que genre si dans 30 minutes je ne suis pas à 10 il faudra «envisager une autre solution». Ouais ok, je pige le truc ; tu me parles de césarienne là c’est ça? Bon allez, je veux encore croire que tu me parles de ventouse ou de forceps, mais je sais bien dans mon fort intérieur que tu me parles de césarienne. Pourquoi tu ne le dis pas direct? Il est 5h, Paris s’éveille, mais ce n’est pas le propos, moi je n’ai pas dormi de la nuit, je suis shootée à la péri, et toi tu oses encore employer des périphrases?


5h30 : je suis à 9. On voit le bout du tunnel. Enfin surtout le colis. Ou pas. Entrée en scène de la gynéco et de la sage-femme. «Bon ben là on n’a plus le choix, on part au bloc». A 9. Non mais j’hallucine. Tout ça pour ça! Mon chéri me regarde pas rassuré du tout. Moi, 11h que je «travaille» (j’espère au moins que j’aurai un RTT!), le cri de la dame de 4h30 incrusté dans les oreilles, la péri qui me shoote, je réponds bêtement «Ok». Je rends les armes. Si les madames avec leur air pas rassuré elle disent qu’on y va, ben, on y va.


La césa (en urgence)


Ca n’a pas fait un pli. Avant 6h j’étais au bloc. Comment ça se passe? Déjà sache que tu es consciente tout le long. Et que si tu as de la chance ton homme peut t’accompagner.
On t’allonge complètement, te met les bras en presque croix sur des espèces de soutien-bras (extensions de la table d’opération).


L’anesthésiste - Tiens il est déjà là lui? Il est arrivé plus vite que les fois précédentes! - te murmure à l’oreille que tu vas tout sentir mais pas la douleur et que c’est normal. Il te passe un autre produit, plus fort, dans le tube de la péri. On te change la perf aussi.


On suspend un drap au niveau de ta poitrine pour pas que tu vois ce que traficotent les gens avec le bas de ton corps (et il vaut mieux). Et là tu sens qu’on te bouge le bassin, dans tous les sens. Tu vois le haut du corps de la gynéco qui gigote. Elle est en train d’inciser ton ventre sur une dizaine de centimètres au niveau de la naissance des poils pubiens. Tu aperçois la puéricultrice qui s’apprête à réceptionner le colis.


Et enfin tu entends un cri de petit chat (ou de gros lion, selon le modèle) qui sort de son habitacle, pas content le petit chat (gros lion) d’avoir été délogé. Et que je m’époumone allègrement. La puéricultrice me le montre en me disant «Il va bien» (ah ben vu comment il crie il a pas l’air d’être mort en effet!) et l’apporte à côté de ma tête pour que je puisse le voir de plus près et l’embrasser tendrement.
Puis elle l’emmène sur une petite table de l’autre côté de ma tête pour lui faire les premiers soins. Je ne le quitte pas des yeux. Qu’il est beau mon fils! Y en a des tas comme ça, mais celui là c’est le mien!


Pendant ce temps la gynéco te recoud. En me disant que c’était la bonne solution, car l’expulsion aurait été très difficile vu qu’au dernier moment petit chat avait décidé de relever la tête vers le haut. Que le cordon n’était pas autour de son cou, mais pas bien placé (ça, à force de faire joujou avec pendant la grossesse...). Qu’il avait du méconium dans la bouche (pas avalé mais sur le point). Bref, aucuns regrets à avoir. Ah mais rassurez-vous madame, moi je n’ai pas de regrets d’avoir été césarisée! S’il fallait en passer par là pour qu’il sorte en -presque- bonne santé, la messe est dite!


L'after


Petit chat - gros lion part avec nouveau papa vers la salle à bébés. Il restera en couveuse 2h ; protocole normal après une césarienne.


De mon côté direction la salle de réveil - mais je ne suis pas endormie moi! - pour attendre que les effets de l’anesthésie s’estompent.


Puis retrouvailles en famille - eh oui, ça y est! - dans la chambre, avec petit chat qui est bien content de se mettre quelque chose sous la dent, parce-que tu comprends maman, les émotions, ça creuse! Et oui même après une césarienne tu peux aussi allaiter ton bébé sans problème.


Epilogue


Les jours qui ont suivi j’ai juste regretté que la décision soit intervenue à 9. Oui parce-qu’en plus de me taper les désagréments de l’opération - genre tu ne peux pas te lever avant le lendemain et même le lendemain tu en chies, genre la cicatrice te tiraille un peu, genre ça fait un peu maaal quand même - je me suis aussi pris les courbatures des contractions en pleine gueule. Ah ben oui tu n’as pas mal pendant l’accouchement, mais après tu ne restes pas sous péri (faut pas rêver non plus). 11h de contractions, ton corps il lui faut quelques jours pour oublier.


Moi qui m’était fait tout un monde de l’accouchement, j’aurais presque tout eu. Ca me terrifiait. J’ai été servie. Un travail long, une péri, qui ne fonctionne pas, une deuxième, et au final une césarienne. Si ça n’avait pas été la césarienne, à coup sûr j’aurais eu droit à une épisio et le marmot aux forceps/ventouse.


Avant l’accouchement celles qui étaient passées par là me disaient «Tu verras, même si c’est difficile et douloureux, ça n’est pas ce que tu retiendras». Je ne les croyais pas. Force est de constater que c’est vrai. Il doit y avoir un système automatique d’effacement d’une partie des souvenirs de ton accouchement dans ton cerveau. La partie qui contient la mémoire de la douleur. On doit toutes être livrées avec à la naissance. Sinon je ne vois pas POURQUOI, en TOUTE CONSCIENCE, on ferait le choix de recommencer cette aventure, encore, et encore, et encore et encore, toutes. Pour ma part, je ne déroge pas à la règle : je remettrais bien ça... mais pas tout de suite!


Ninoo le Chat
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