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24 juin 2014

Ce que nous donnons à voir

(avant toute chose et parce qu'on me harcèle de message depuis le 20 juin minuit, voilà le gagnant du Cartable Tann's personnalisé. Il s'agit de Bao . Pour les perdants, il peut se commander sur le site des Griottes).



Je ne sais pas trop comment tourner cet article, comme toujours rédigé entre une sieste (une lessive à sortir avant qu'elle ne sente le moisi) et une sortie d'école. Il me tient à coeur de l'écrire parce que j'ai ressenti, ce matin, à la lecture d'un article sur ma prétendue perfection, comme une sorte d'injustice. Je sais que la maman qui l'a écrit (et retiré depuis) ne pensait pas à mal et je ne lui en tiens pas du tout rigueur d'ailleurs. Mais ça m'a troublé parce que je ne pensais pas être une Mother I d'like to kill. Pas moi.
Je ne poste pas de photo de la chambre design et rangée de mes nains, ni de mes assiettes de restaurant. Je ne partage pas grand chose de "parfait" bien au contraire, j'essaie de partager du quotidien, sans chichis, sans "oulàlàlà, c'est trop beau, je vais rajouter une fleur pour faire encore plus Instagram". 


Je ne suis pas une maman parfaite. Je ne suis pas une maman qui réussit tout ce qu'elle entreprend, je ne suis pas une personne qui a une petite vie bien rose et qui l'étale pour faire crever les autres de mal-être et de jalousie. Si c'est l'impression que ce blog renvoie depuis 2010, je n'ai plus qu'à le fermer. 

Je ne suis pas parfaite mais je sais surtout me taire.
Volontairement. 
Je ne partage pas tout, loin de là. Parce que certaines choses ne regardent que moi, ne regardent que nous, ne regardent que mes enfants et ma famille.
J'ai eu besoin d'écrire sur l'année difficile qui vient de s'écouler pour nous, certes. J'ai eu besoin de parler, la nuit, à des oreilles qui vivaient la même chose, ou qui se contentaient d'être présentes, quotidiennement, comme allégeant ma propre souffrance, ma propre fatigue.
Les gens ont le sentiment que j'ai "géré" mes quatre enfants et le manque de sommeil comme eux-mêmes n'auraient pu le faire?
Je ne crois pas. Je me suis ramassée, j'ai pleuré (beaucoup, trop). J'ai angoissé. J'ai patienté dans des salles d'attente, pour des résultats d'examens. J'en ai tenu des petites mains pour des prises de sang. Evidemment, je ne les partage pas. Volontairement. Je ne suis pas cette mère qui poste des photos de ses enfants malades, à l'hôpital. Je ne suis pas cette mère qui pleure sur Facebook. J'ai ma pudeur. 

Je ne suis pas comme ça. Je n'ai pas envie de faire pitié, je n'ai pas envie d'exposer mes moments difficiles. La tristesse, les doutes, l'angoisse, c'est à moi et à moi seule de la gérer.
Je blogue comme je suis. Je ne veux pas me souvenir de Nano toute frêle dans sa blouse d'hôpital trop grande pour elle, avec sa perfusion qui la gêne. Pourtant, si j'avais instagramé ce moment, j'aurais peut être paru plus triste, plus "normale"?

Je ne suis pas cette personne là, qui partage mes malheurs avec la terre entière.
Je suis celle qui se fourre sous une couette pour pleurer un bon coup. 
Sans en alerter mon lectorat, mon compte Facebook et mon twitter.
Non.
Mon blog n'est pas un album photo, mon blog ne raconte pas tout, loin de là.
Il donne des bribes de vie. Il donne à voir ce que j'accepte de donner.
Et je n'accepte pas de donner beaucoup de choses finalement. Je le sais. Mais ce que je donne, je le fais honnêtement. 


La perfection je ne l'ai pas.
Comme tout le monde, j'ai envie de piocher dans mon quotidien ce dont je veux me souvenir, ce que je veux garder. C'est comme ça que j'écris, c'est comme ça que je blogue.
Je pourrais vous parler des heures de mes hurlements du soir sur les nains qui n'obéissent pas. 
Et ce que cela rassurerait certaines?
J'ai pourtant le sentiment d'être très honnête, et très franche. J'en chie. Beaucoup. Je le dis.
Volontairement.


Mais il y a dans ma parentalité des petits moments que j'extrais, pour les partager.
Parce que sans le blog, sans ces mots, je passerais probablement à côté.
Je fais juste des choix rédactionnels, préférant raconter avec humour mes sorties avec nains plutôt que de me plaindre sur mes difficultés du quotidien. Je préfère mettre de côté cette année passée et me concentrer sur tout ce qui est à venir, cherchant du positif pour mieux avancer.

Encore une fois, tout cela est une question de caractère et de moment. 

voilà comment je suis


Je ne suis pas parfaite. Loin de là.
J'ai perdu du poids, tant mieux pour moi. Cela faisait 20 ans que je me traînais des kilos en trop. Cela faisait 20 ans que ce poids me torturait. Cela faisait 20 régimes, au moins, que j'abandonnais.
Alors quoi?
Il faudrait se taire? Il faudrait rater? 
Je n'ai pas eu le sentiment, dans mon article, de fustiger celles qui n'y arrivaient pas. J'en fais partie. Celles qui me lisent depuis longtemps finissent pas me connaître un peu, j'ai bien trop de respect pour les femmes, pour les mères, pour les parents, pour venir me poser en donneuse de leçon. Partager un succès n'est pas quelque chose que je fais souvent, parce que je ne m'en sens jamais le droit. Mais là j'étais fière de moi. Ce n'est pas si souvent. 

Je ne suis pas responsable des vies des autres, des choix des autres, du moral des autres.
Je tente de m'en sortir, avec des réussites et des échecs.
Je partage bien plus mes réussites parce que je suis comme ça. 
Les échecs, je les digère. Et j'en fais quelque chose d'autre. 

Je pense que les gens qui me trouvent "parfaite", les gens qui se sentent mal à l'aise en me lisant, n'ont juste pas lu. Je ne suis pas parfaite. Je rate mes cookies et je repasse mes housses de couette comme une cruche, j'ai le malheur de faire cuire mes cordons bleus à la POÊLE (non mais rendez-vous compte), je suis épilée un poil sur deux (parce que je veux aller trop vite), mes mômes parlent le soir jusqu'à 21h parfois (mais chuuuut, si je ne les entends pas, ils ont le droit), je fais de la purée mousline un peu trop souvent peut être et je ne pense pas toujours à leur mette leur casquette.
Faudrait-il que je liste tout ce que je fais mal pour que ces gens-là se sentent mieux?
Je n'aurais pas assez d'un blog.

S'attarder sur ce qui ne va pas dans nos vies, c'est assez facile.
S'attarder sur ce qui va me demande parfois du temps et de l'énergie mais c'est la seule façon pour moi de réussir à avancer, à m'en sortir.
Quand j'étais en mode zombie, après 4h de sommeil et qu'il fallait tout de même tenir le coup, travailler, s'occuper des mômes, sans pause, sans break, c'est ce blog, c'est vous qui m'aidiez à tenir. C'est de me forcer à écrire "ça ira mieux". C'est de lire des "ça ira mieux". 

Véritablement. Alors non, je ne suis pas parfaite. Mais j'essaie d'être, comme toutes les mères, de m'en sortir du mieux que je peux. Entre mères, nous ne devrions pas écrire que d'autres sont gênantes et embarrassantes. Nous sommes juste différentes, nous avons nos curseurs placés à d'autres endroits, et des façons de partager et de voir la vie qui ne sont pas les mêmes. 


Je clos cet article parce que tout est dit (même en vrac).
Mon blog me ressemble, il privilégie le rire et le recul, il cherche à dire le beau et le joli dans mon quotidien, même si ce dernier n'est pas toujours chouette. Pour les moments difficiles, pour les malheurs, pour la tristesse et le cafard, j'ai mon amoureux, j'ai mes enfants, j'ai ma famille. Je n'ai pas envie d'écrire la tristesse, cela ne me ressemble pas. 


Et je n'aime pas entendre dire que je ne suis pas une maman normale.
Non, je ne suis pas normale. Je suis pire.
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