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4 août 2013

Je te prête mon blog (7) - Maman de préma

Un bien joli témoignage d'une maman de préma à lire aujourd'hui.


"Ma puce est née trop tôt, 2 mois pour être exacte. Ce genre de choses arrive pour différentes raisons: naissances multiples, pré-éclampsie, infection du placenta, ou tout simplement coup de malchance. 
Pour moi, pour nous, tout est allé assez vite, je n'ai presque pas eu le temps d'avoir peur, enfin, pas avant. la naissance  L'équipe médicale qui a fait la césarienne était géniale, hyper rassurante et positive. J'ai pu voir ma fille avant de partir en salle de réveil et comprendre qu'elle allait bien: le bébé qui donnait des coups de pied dans mon ventre il y a quelques heures seulement, c'était bien le même qui faisait les pieds au mur sur la table chauffante.

Elle était trop petite bien sur, il a fallu la transférer en réa. On dit "réa", "réanimation" cela fait trop peur, c'est pour les asphyxiés, les gens dans le coma. Pour les prémas, c'est le service des plus fragiles, des plus petits. La première visite est impressionnante. Il faut se laver les mains plusieurs minutes comme si on était un chirurgien qui rentre au bloc, on passe une blouse à usage unique, on attache ses cheveux, on se remet du gel antibactérien sur les mains toutes les 5 minutes. Les bébés sont tout petits dans de grandes couveuses, avec un harnachement d'électrodes et de tubes. Les machines bippent tout le temps: c'est la seringue d'alimentation qui est vide, la petite voisine qui fait de l'apnée, le coeur du petit voisin qui a eu un raté. 

L'infirmière tape au carreau de la couveuse pour stimuler l'enfant et lui dit "je ne note rien cette fois-ci, on en va pas inquiéter Papa et Maman, mais tu ne recommence pas, hein?". Il y a de grandes feuilles de papier à coté de chaque couveuse. On prend l'habitude de venir regarder la feuille tout de suite en arrivant pour avoir les derniers chiffres: le poids du bébé, les progrès d'alimentation de 5 ml en 5 ml, le passage d'un médecin spécialiste en notre absence.

En réa, on parle à son bébé, on parle à son conjoint, on parle aux infirmières mais on ne se parle pas entre parents. Chacun est dans son tunnel, agrippé à l'idée de son enfant à lui n'est pas dans le plus mauvais état, que si la foudre tombe ce sera à coté mais pas sur nous, pas sur nous. 10 grammes de moins sur la feuille de poids et je ne dormais plus. 10 grammes de plus et j'avais un sourire bête visé sur les lèvres toute la journée. Les médecins ne disent pas grand chose, ils attendent de voir et c'est cela qui est terrible pour les parents: attendre de savoir si son enfant va vivre, s'il aura des séquelles, s'il va grandir normalement. C'est là que j'ai eu le temps d'avoir peur.

Au bout de 15 jours, Ma puce allait mieux alors elle a été transférée en "néonatalité". On dit "néonat", mais pas par crainte cette fois, c'est plutôt affectueux. Là, les enfants sont globalement tirés d'affaire, ils ont juste besoin de finir leur croissance avant l'autorisation de sortie. Alors on papote entre parents, on se fait presque des copains de chambrée. On échange nos histoires, quelques projets aussi. Les papas viennent raconter que la chambre du bébé est prête pour lui, dès qu'il sera autonome pour respirer sans tube et manger sans seringue.

Etre maman de préma, c'est être maman trop tôt. On est propulsée devant un tout petit branché sur une machine et qu'il faut apprendre à aimer. J'ai mis 48 heures à tomber amoureuse de ma fille, j'ose à peine l'avouer. Comme j'ai envié son papa qui était capable de lui dire "je t'aime" dès les premières heures.

Etre maman de préma, c'est donner son lait  une machine les premières semaines parce que le bébé n'a pas encore le réflexe de succion et ne pourrait pas têter. C'est se réveiller la nuit toute seule pour une séance de tire-lait en se disant que c'est l'une des rares choses qu'on peut faire pour son enfant, comme on n'a pas été "f**ue" de le porter plus longtemps. C'est envier les autres mamans en salle de tire-lait à l'hôpital, celles qui remplissent un biberon de 200 ml d'un seul coup.Etre maman de préma, c'est recevoir une super formation d'apprentie puéricultrice par les meilleures infirmières. En 2 mois, on a le temps d'apprendre les bons gestes pour donner le bain, changer la couche, gérer une tétée ou un biberon. Une fois à la maison, c'est fou comme on a moins d'appréhension que les copines qui sont rentrées au bout de 48 heures à la maternité et qui avaient "peur de le casser".

Etre maman de préma, c'est rencontrer des professionnels formidables, avec un sens de l'humain, toujours le mot juste aussi bien pour les touts petits ("Attention, ma puce, je te pique avec la seringue") que les parents, et qui s'effacent devant le service qu'ils rendent. J'ai su le nom des médecins mais seulement le prénom des infirmières, même celle qui a sauvé la vie de Ma puce avec son bon réflexe. Tiphaine, je ne vous oublierai jamais.

Etre maman de préma, c'est avoir vécu un truc de plus. On raconte ses semaines d'hôpital comme on raconte ses guerres, c'est sur que cela fait plus de choses à dire que celles qui ont juste un accouchement un peu sportif et 3 jours à la mater' à leur actif.

Etre maman de préma, c'est une raison de plus d'être fière de son enfant, de ses progrès, de sa croissance. Elle est grande pour son âge "surtout si on compte en âge corrigé", c'est à dire l'âge qu'elle aurait eu si elle était née à terme, 2 mois de moins pour Ma puce.

L'autre jour, je suis passée devant "notre" hôpital au moment où une ambulance du SAMU pédiatrique arrivait, surement avec un tout-petit transféré depuis un autre hôpital qui n'a pas de service de réa. C'est plus fort que moi, j'ai fondu en larmes au beau milieu du trottoir. Et pourtant, 2 ans plus tard, quand je vois Ma puce chanter et sauter, je sais qu'être maman de préma, c'est avoir toutes les raisons d'espérer."

10 oct. 2011

Comment donner son lait...au lactarium (on dit un Don de Lait)

Avant toute chose :)


Chaque semaine (et j'essaie de m'y tenir mais crois moi, le rythme avec trois nains, c'est plus du rythme c'est du marathon), je laisse la parole à une maman chouette-chouette qui a bien voulu nous écrire un artikeul sur un sujet que je n'ai pas testé moi même. Oui,car, vois-tu, je ne peux pas tout faire, j'ai nains (et piscine occasionnellement).

Donc, cette semaine c'est Anne Laure qui, très gentiment, a rédigé un très bon article sur le Don de Lait. Parce que c'est important, parce qu'on ne sait pas toujours comment ça se passe ni si on peut le faire.
Voilà, je te laisse lire (et lui poser des questions en commentaires si tu en as) et nous raconter ta propre expérience (si tu as donné ton lait également).

Voilou, à toi Anne-Laure:

 "Mesdames, messieurs (on m’a dit qu’il y en avait), mes chers compatriotes (quoi ? j’en fais trop ? oui bon, c’est la première fois que je publie, je veux faire bonne impression),
Attention, cet artikeul  n’est pas un artikeul sur le cyclimse (special dédicace pour les fans du film « le grand détournement »), mais sur le don de lait.


Et oui, on peut donner son sang et dérivés, ses organes (mais là les conditions sont moins drôles), les fringues dans lesquelles on ne rentre plus, et on peut aussi donner son LAIT (enfin, pour celles qui allaitent bien entendu).


Je précise dès le départ (je voudrais pas me faire lyncher !) que le but de cet article n’est pas de dire « il faut allaiter, il faut donner son lait, peace and love my friend, et fait tourner  s’te plait». Qu’on allaite ou pas, qu’on donne ou pas (quelle que soit la raison d’ailleurs), le principal est  de se sentir bien dans ses basques.

 Là, l’article, c’est juste pour informer celles qui font des réserves de lait et ne savent pas quoi faire des 40 litres qu’elles ont en trop après avoir rempli le congélateur coffre de 250 litres (qu’elles avaient préalablement vidé de toute nourriture autre que le lait maternel).


Et donc, pour toi, public, j’ai testé : LE DON DE LAIT

Part ouane : Pourquoi donner son lait ?

Et ben tout simplement pour aider des bébés prématurés, ou des bébés qui ont des problèmes très spécifiques (cardiopathie, insuffisance rénale, problèmes digestifs, ou maladies métaboliques par exemple), et qui ne doivent prendre que du lait de maman.


 Alors, quand leur maman peut (et veut), ben bien sûr on commence par elle, mais si la matière première manque, on appelle le lactarium.


Perso, je trouve ça sympa de se dire qu’à l’heure du tout chimique et cie, notre corps est capable de produire LE  produit indispensable à la survie de certains bébés, le produit sans lequel la médecine est démunie (voire carrément dans la mouise). Et en plus on n’a jamais réussi à le synthétiser, moi ça donne un sentiment de puissance !!! MOUÂÂÂÂÂÂÂHHHH !!!!!!! ... hein ? oui j’arrête, pardon.

 Bon, ils ont bien tenté la vache transgénique Rosita dernièrement, mais  NOUS , on fait ça toutes seules comme des grandes, na ! En plus on sait même pas encore si la Rosita va produire du lait proche du nôtre qualitativement parlant (Je sais, quantitativement, je fais pas le poids, faut pas pousser mémé).

Pas la peine de faire ces yeux Rosita, mon lait il sera quand même meilleur que le tien, na mais oh

Part Tou : comment m’est venue l’idée de donner mon lait, parce qu’il fallait y penser quand même.

Pour mon premier nain, j’avais prévu les stocks pour la reprise du travail, puis j’ai tiré mon lait au travail. J’ai eu la chance de produire plus que ce qu’il fallait, et je me suis dit que de toute façon, c’est jamais perdu, pas vrai ?

 Que nenni, mon nain, ce fourbe, en a décidé autrement. Au bout de quelque temps, Môssieur Nain a décrété que le bib c’était juste trop naze. (Soit dit en passant, il avait fait la grève de la faim pendant 3 jours avant d’accepter un bib, et il n’a jamais été siouper fan du bib, sympa le nain).

Môssieur a donc décidé, en bon mec qui se respecte, que la seule bonne façon de boire le divin nectar fabriqué par môman, c’était directement à la source.

Maman je t’aime… c’est ça le nain, étale la pommade


Alors une fois que j’ai eu mis du lait dans toutes les purées, ben, il m’en restait encore. Et comme le mâle refusait que j’en mette dans SA purée (accessoirement, il refusait AUSSI de bouffer des purées et des quiches tous les jours), ben y’avait plus beaucoup de solutions (je plaisante hein, j’aurais pas mis mon lait dans nos quiches)... Une copine a tenté les yaourts au lait maternel (elle est joueuse), mais ça n’a pas marché. Pour ceux qui veulent se marrer, vous pouvez aussi taper  « fromage lait maternel » sur notre ami gouguele(dans le sud on prononce toutes les lettres, tu les entends les cigales ?), c’est marrant.


Suite à cette décision sans appel du nain,  j’ai appelé le lactarium.
Oui, bonjour, j’ai stocké un peu trop de lait, ça vous intéresse ?


Malheureusement, on m’a très gentiment répondu qu’ils ne pouvaient pas prendre mes sachets de glaçons de lait. Comme j’ai pas osé les mettre dans le pastis, snif, tout est parti à la poubelle, et ça fait un peu mal au cœur (j’aime pas gâcher).


Pour nainméro bis, refelemele, je tire mon lait, refelemele, je fais des réserves, mais bon, je continue à produire plus que ce qu’il consomme, donc ce coup ci, j’ai appelé le lactarium avant d’avoir trop de stocks.


Comme je suis hyper sympa, je te mets le lien vers l’association des lactariums, t’as plus qu’à quicker, chuis trop sympa je sais. http://sdp.perinat-france.org/ADLF/index.php

Sinon, le site du lactarium de Marmande, je le trouve siouper ( à Marmande, ils font des tomates et du lait maternel ^^).

Je précise que, bien sûr, les lactariums sont des organismes contrôlés bla bla bla.


Part tri : En pratique comment ça se passe ?

Si tu as été démarchée à la maternité, et on t’a donné un fascicule avec les coordonnées des personnes à appeler.

Si ça n’a pas été le cas, (ou si tu as perdu le fascicule, qu’est ce que tu peux être bordélique quand même !), tu appelles le lactarium le plus proche de chez toi. A Toulouse, on dépend du lactarium de Marmande (au cas où t’aurais pas compris, je suis dans le sud, gniark gniark gniark). Là on te donne les coordonnées de la gentille dame qui fait des centaines de km par semaine pour récupérer le lait que les mamans ont recueilli. Si internet est ton ami, tu peux même trouver les coordonnées toute seule.


La gentille collectrice passe à ta maison. Là tu te dépêches de ranger / planquer tous les jouets des nains, de faire un (tout petit) brin de poussière, un coup d’aspiro, un coup de serpillère, histoire de faire croire que tu es Wondermaman.

Malheureusement les chaussettes qui dépassent de sous le canapé vont te foutre dedans. Heureusement, je te rappelle que la gentille collectrice passe chez TOUTES les mamans qui donnent leur lait, qui ont donc en principe toutes au moins UN nain, donc elle compare pas. Ca fait longtemps qu’elle sait que Wondermaman, c’est comme le Père Noël, on en parle beaucoup, mais on l’a jamais vu en vrai.



D’abord, elle vérifie que tu peux donner ton lait : sache que si tu es adepte de l’échangisme, que tu te drogues et que tu picoles à longueur de journée, le tout en fumant 2 paquets par jour, elle te dira que finalement ils ont assez de donneuses comme ça.

 Puis elle te donne un questionnaire à faire remplir par ton gentil médecin (histoire de vérifier que ça va pas te mettre sur les rotules non plus, on veut bien aider les enfants des autres, mais bon faut garder un peu d’énergie pour les siens quand même !).


Ensuite elle discute avec toi tire lait (TL pour les intimes). J’en profite pour faire un petit aparté : pour celles qui veulent tirer leur lait, y’a 3 TL qui le valent vraiment : le medela lactina, le medela symphony et le kitett fisio. Alors si ta pharmacie essaie de te refourguer le vieux TL moisi qui date d’avant-guerre( et notamment les vieux kitett), tu refuses et tu vas voir dans un magasin de matos médical, à moins d’avoir des tendances sado maso, mais là ça te regarde.


Nan, mais en fait je voulais du double pompage, mais c’est gentil quand même



Au passage, (hors sujet n°2) je me permets de rappeler que la location du tire lait est prise en charge par la sécurité sociale. Il suffit d’avoir l’ordonnance de son gentil médecin à qui on a expliqué que non-non-non-non-non-je-veux-pas-arrêter-c’est-trop-bien-l’allaitement, et pense à lui dire de te prescrire un double pompage qu’il est bien et de préciser la marque qui va bien aussi.



Si tu n’as pas encore de TL, la gentille collectrice te le fournit.

Une fois qu’on a discuté du TL, on passe au recueil et à la conservation du lait tiré (alors, certes, si tu as déjà 15 litres de réserves, tu dois savoir comment faire, mais il vaut toujours mieux le redire, on a parfois des surprises).

Elle te donne les pastilles pour la stérilisation à froid avec la notice.

Elle te  laisse plein de biberons mais-qu’y-sont-y-pas-mignons-ces-petits-bibi (en tout cas les miens sont siouper mignons). Tu fais une estimation à la louche de ce que tu vas leur donner, et elle te laisse le nombre de bib en fonction. (A vot’ bon cœur m’dame, mais merci de ne pas les remplir à plus de 200ml siouplait).



Et elle te laisse faire ton boulot. Ici, elle vient une fois par semaine pour récupérer  la ration de survie. La première fois qu’elle vient prendre ton lait, elle te laisse aussi une prescription pour un dépistage du VIH (qui passe dans le lait maternel et est donc LA grosse contre indication de l’allaitement maternel). Sache que si tu donnes longtemps ton lait, tu devras refaire cette prise de sang tous les 3 mois. Sache aussi que le coût de cette prise de sang est pris en charge par le lactarium (t’as pas la franchise sécu à payer donc).



Quand elle récupère tes bib pleins, elle remplit un « bulletin de lait maternel », et elle t’en laisse un exemplaire (en gros, ça indique la quantité que tu donnes). En pratique, pour toi ça sert à rien, mais tu peux toujours l’encadrer comme un diplôme si ça te fait plaisir. En plus, ils notent en bas « merci de votre geste qui va aider à sauver des enfants » (appelez-moi Mère Thérésa !), histoire de te valoriser encore plus !


En prime t’as un bel autocollant que tu peux mettre sur ta voiture, comme ça tout le monde sait que tu es sympa, et en même temps ça leur fait de la pub.




Ouais, ben celui là, c’est pas tout le monde qui l’a sur sa bagnole !



L‘inconvénient, c’est que comme elle est toujours sur la route, t’as pas le choix de la journée où elle passe chercher ton lait (pas évident si tu bosses, mais on peut s’arranger).

L’autre inconvénient, c’est que c’est pas déductible des impôts... Ben quoi, si tu donnes du pognon, c’est déductible, pourquoi on ferait pas pareil pour le lait maternel ? je sais pas moi, 100 euros de crédit d’impôts pour 1 litre donné par exemple ! (ça intéresse quelqu’un de faire une pétition avec moi ?)


Au final, la première semaine, comme j’avais vraiment beaucoup de réserves (et que donc je ne savais plus où mettre mon lait (tu suis ou pas ?)), je leur ai donné tout ce que j’ai produit.


Après, j’ai adapté en fonction de ce que prenait mon nain, et je leur donnais le surplus.


Part for : mon impression


Au final, donner son lait, ce n’est pas contraignant, puisque de toute façon je tire mon lait pour mon petit  nain chéri d’amour que j’aime et que j’adore (tu veux bien faire ta nuit complète ce soir STP ?), donc ça ne me dérange pas de donner le surplus au lactarium. Ca me fait penser aux nourrices d’avant, sauf que là tu nourris pas directement les nains, que ton lait est pasteurisé et mis en poudre avant consommation.

Et en plus, ça fait marrer le mâle qui raconte à ses potes que ses nains vont avoir des frères et sœurs de lait !

Donc donner son lait, c’est pas contraignant pour toi (quand bien sûr tu produis assez), et c’est sympa pour les nains ! CQFD !"
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