30 juil. 2013

Je te prête mon blog (2) - Mélanie

Aujourd'hui, deuxième jour de prêt de blog, nous découvrons le texte de Mélanie, blogueuse (http://elle-mere.over-blog.com/) et maman de trois naines.
Belle lecture!

"3, 2, 1, zéro !

Laisser ses enfants…

Un programme difficile. Une perspective alléchante aussi. Surtout quand l’année s’est passée à courir après le temps, à enchaîner les « dépôts » d’enfants à l’école, à la crèche, à la musique, à la MJC, chez la nounou, chez la mamie, chez le grand’père. À reprendre du service de 17h à 21h, sans répit, pour les retours à la maison, les devoirs, les bains, les bobos, les chagrins du soir, les dîners rodéo, les dents, les histoires, les chansons, les câlins, les « encore un bisou maman » et autres envies pressantes de 21h03. À se croiser à peine, parents en orbite réussissant tant bien que mal à dîner seuls une fois par semaine.

            Dimanche nous avons donc conduit Loutre, 6 ans 2/3, chez son amie Pisa, qui passe quelques jours de vacances avec Numa et Alto, dans une superbe maison au creux d’un petit vallon altiligérien. Au programme des deux amies de crèche – elles se connaissent depuis qu’elles ont un an – : jouer, rire et discuter, entre deux baignades à la rivière et une virée au marché du coin. Premier séjour en dehors de la famille pour notre « grande », qui attendait ça avec impatience. Nous irons la chercher vendredi. D’ici là, nous pensons aux belles journées qu’elle passe là-bas, en espérant qu’elle se tiendra loin du bord de la terrasse – sans balustrade…

            Ce matin j’ai emmené Marmotte au centre aéré – on dit « centre de loisirs » depuis que le spectre de la tuberculose s’est éloigné mais bon – où nous n’irons la chercher que demain soir. Marmotte, 4 ans depuis peu, était plus que partante pour la « Nuit camping » proposée aux enfants qui fréquentent le centre. Après un départ épique – horaires de bus estivaux, doudou oublié, ascenseur en panne, travaux sur la route –, nous sommes arrivée à peine en retard. J’ai posé le sac contenant son sac de couchage, sa trousse de toilette, son pyjama et son coussin adoré, au pied de son porte-manteau.

            Nous nous retrouverons avec trois enfants vendredi. Puis dimanche nous laissons Loutre et Marmotte chez leur papy. Qui se chargera de les conduire chez leur mamie trois jours plus tard.

            Deux jours pendant lesquels Belette, 15 mois, sera l’unique, le bébé, notre trésor. Habituée qu’elle est à la tornade quotidienne, aux décibels et au mouvement permanent, elle risque de trouver que ça rame un peu. On aura le temps de marcher jusqu’à la crèche sans accélérer le tempo. Son bain pourra s’éterniser. On mettra un disque, pour elle, rien que pour elle. Le soir sera paisible. Son rire grave nous ravira. Son jeté de doudou par les barreaux du lit nous fera rire un peu plus longtemps.

            Et puis mercredi matin, après l’avoir déposée à la crèche, nous filerons prendre le train pour une jolie ville du Sud qui voit cet été la vie en black and white. À parents épuisés, festival de silence. Déambuler, regarder, avec au bras un sac délesté de ses tonnes de mouchoirs, de ses gourdes suisses et de ses bâtons d’arnica, de ses peluches moisies et des jouets droit sortis des boîtes de céréales. Marcher sans but, faire à notre gré des phrases sûres de n’être interrompues par aucun « Mâmmmaaaannn ?!... ». Dîner en terrasse, rire des attaques de moustiques, prendre le train avec une toute petite valise. Porter une jolie robe salissante, boire du vin blanc, fumer une cigarette, passer trois heures dans la même salle d’exposition. Lorgner les mails de la baby-sitter qui veille sur Belette matin et soir, ceux de la mamie qui donne des nouvelles des grandes. Parler d’elles, un peu. Se retenir d’en parler trop. Savourer la liberté de parler de tout et rien, d’oublier le week planner du frigo, les montagnes de chaussettes et les compotes en gourde. Reprendre le train juste au moment où ces 48h commencent à nous détendre.

            Retrouver un enfant. Refaire des valises. Débarquer en vacances. Retrouver deux autres enfants. Se sentir à nouveau au complet. Cinq. Respirer à fond. C’est reparti pour une année !

            Bonnes vacances à tous"

5 commentaires:

  1. Écriture raffinée. Merci à vous et à Marie j'ai passé un moment agréable à vous lire. Bonnes vacances !

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  2. Trop bien vu! Quand elle a lu ça, Maman a jetté à Papa un regard noir, d'un air de dire "Pourquoi, moi, je n'ai pas aussi mon weekend romantique sans les enfants?". Bonnes vacances Mélanie! Timothée

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  3. J'ai beaucoup apprécié votre texte! C'est superbe et bon courage pour la rentrée! ^_^

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  4. Je viens de découvrir votre blog et j'adore très belle écriture d'un quotidien que je partage aussi avec mes 3 gars
    À très bientôt

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  5. j'adore! Merci Mélanie, j'ai hâte d'avoir fait tous mes enfants et nous soyons au complet!

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