26 oct. 2017

Se souvenir

C'est Ezabel qui le disait je crois, même si je ne retrouve plus où.
A un moment, on sait que ce qu'ils vivront désormais fera partie intégrante de leur vie.
On sait qu'ils se souviendront. De quoi? De qui? Peu importe. Mais ce qui peut nous paraître anodin ne l'est peut être pas et ces moments passés à leurs côtés sont ceux qui resteront ancrés jusqu'à la fin.

Que restera t-il de ce que nous faisons, de ce que nous disons, de ces mots échangés, des chansons murmurées?
Que garderont-ils des virées piscines, des engueulades pour des salles de bain inondées, des tristes chagrins pour des jouets cassés.

J'essaie parfois de me souvenir du premier souvenir mais bien souvent ce sont les photos que je m'approprie, bien plus que de réelles sensations. De ces premières années ne reste rien de concret, rien de palpable, que la certitude que ces années furent heureuses, puisqu'on me le dit, puisque je le vois, puisque je le sens.

Ils se souviendront, peut être, maintenant, de leurs chambres respectives et des nounours de leur enfance. Ils se souviendront, probablement de certaines odeurs qui leur rappeleront, dans quelques années un petit "je-ne-sais-quoi" nostalgique.

C'est difficile de savoir.



J'avais envie de m'y replonger dans ces premiers moments, en essayant de mettre le doigt sur ce dont je me souviens vraiment. Cinq souvenirs d'enfance, les plus justes et les plus marquants, comme pour les inscrire à jamais.


- J'ai trois ou quatre ans, probablement, puisque je suis en petite section. J'ai dans la poche un catalogue minuscule de Barbie. Que la directrice m'a confisqué parce qu'on ne ramène pas ça à l'école. Je suis d'ailleurs dans son bureau parce que j'ai refusé d'aller manger à la cantine.
"Mon papa va venir me chercher parce qu'on part à Paris". J'ai insisté, j'ai juré que c'était vrai, j'ai pleuré. Je suis assise, toute petite, sur une chaise un peu trop haute, je vois le catalogue de Barbie dans les mains de la directrice qui tente de joindre mes parents.
C'est vendredi prochain que tu pars à Paris Marie.
Alors je fonds en larmes et elle me rend mon catalogue. Je remonte les allées de la cantine en lui tenant la main et je vais manger avec elle. L'après midi, nous ferons du triangle en musique.


- J'ai cinq ans, bientôt six et je suis au Cp. Je suis de fin d'année bien entendu et je suis la plus petite. Comme je sais lire, aujourd'hui je suis passée au Ce1. On m'a changée de place, je suis dans le rang de gauche, à côté d'un certain Jérôme qui ne me prêtera jamais sa gomme et qui nous fera avoir zéro en maths puisqu'il copiera sur moi (alors que j'avais complètement faux, je vous rappelle que je suis une buse en maths) sans jamais se dénoncer. Mon livre de Français est ouvert et on me demande de lire le texte et de faire les deux flèches bleues. La maîtresse passe aux autres niveaux, nous sommes 20 en classe, du Cp au Cm2, le bonheur des petits villages.
Je lis le texte. Et je ne trouve pas les flèches bleues. Je ne comprends pas de quoi elle parle.
Et pendant de longues minutes qui m'ont parues des heures, j'attends, je cherche.
Je n'ose pas lever le doigt, je n'ose pas faire un geste ni proférer un son, je n'ose pas demander, je n'ose même pas tousser. Tétanisée.
Ce qu'on a le droit de faire ou pas, je n'en ai aucune idée. Je suis désemparée.
Je me souviens encore d'avoir regardé toute la classe. De m'être demandé ce que je faisais là.
Et d'avoir attendu, l'air concentré, abîmant mes yeux sur la page pour trouver ces flèches bleues.
Qui étaient en fait de petits symboles à côté des questions de lecture. Bêtement. Soulagement.


- J'ai six ans et mon père nous a rapporté d'un congrès en Egypte des tee-shirts avec des hiéroglyphes. Un jaune et un rose pour ma sœur et moi. Nous les adorons. C'est bien simple, je pense que ce tee-shirt arrive ex-æquo avec la chemise de nuit Malabar que Maman nous a trouvé à Troyes. Sauf que ce matin, nous ne trouvons pas nos tee-shirts avec ma petite soeur. Nous fouillons, nous réclamons. Pendant plusieurs jours, le mystère demeure et même ma mère ne parvient pas à remettre la main dessus (c'est dire).
Nous les avons retrouvé dans le bac à torchons, près des chaussures et du cirage. Inutile de vous dire que nous avons pleuré et que nous nous en souvenons encore toutes les deux.
C'était Mamie la coupable et je me suis promis de ne jamais transformer un vêtement des enfants en chiffon à chaussures.

- J'ai neuf ans, probablement et je passe ma première nuit à l'hôpital sans ma maman. Nous sommes trois dans la chambre. Une grande dont j'ai oublié le nom, une petite Gwenaëlle qui a 5 ans et moi. J'ai neuf ans et je n'aime pas dormir toute seule à l'hôpital, même si ma mère est restée jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus rester. Je suis dans mon lit, le plus à droite en rentrant et la petite est à côté de moi. Elle a une girafe pour dormir, un truc qui lui envoie de l'air parce qu'elle a une mucoviscidose et qu'elle peine à respirer. J'ai neuf ans et j'ai compris que la petite à côté de moi ne les aurait peut être jamais. Je ne dors pas cette nuit là, j'écoute la respiration difficile de ma voisine et je veux juste qu'elle ne meure pas.
Je ne sais pas combien de temps j'ai attendu dans le noir, combien de temps nous avons chuchoté avec la grande du bout, combien de fois l'infirmière est venue nous dire qu'il fallait dormir mais j'ai le souvenir d'une longue et triste nuit.
Je ne sais pas non plus ce qu'elles sont devenues, elles qui vivaient là, moi qui ne suis pas restée si longtemps, moi qui ait eu la chance, finalement, de m'en sortir quelques années après. Je ne sais pas mais je pense souvent à elles.


- Et puis ce dernier amas de souvenirs en vrac, qui sont finalement de plus petits moments. Qui sont finalement ceux qui m'ont construit. Ceux dont je ne me souviens plus très bien mais qui laissent dans la bouche un arrière goût sucré. Ceux dans lesquels le cerveau pioche, de temps en temps.
Les glaces banane-chocolat alors qu'on devrait être au lit, sur la plage en Corse.
Les spirales anti-moustiques qui se consument sous nos yeux pendant que les grands parlent et qu'on se love sur les genoux d'un parent.
Les veillées de Noël quand on attend tous les trois sur le canapé  en regardant des Tex Avery.
Les descentes des escaliers sur des vieux matelas et les histoires de Barbie assises sur le béton.
Les cabanes, encore et encore, les virées dans les égouts et les remontées de ruisseau en bottes.
L'école de ski que l'on déteste et les yeux qui cherchent sur les pistes la combinaison jaune et bleue de ma mère.
La trouille, la nuit, et les mains qui se tiennent. Les livres lus sous la couette avec le doigt qui reste appuyé sur la petite lumière du réveil. Les promenades en anorak pour casser les flaques. Aller à l'école à pied et marcher dans une bouse. Revenir couverte de fourmis et finir dans un bain en pleurant qu'elle vont nous dévorer.
Mon père qu'on vient chercher au milieu de la nuit parce qu'un homme est allongé sur la route nationale, privilège d'être médecin. Les maux de ventre tard dans la nuit, seule à attendre que ça passe. Ma trouille de la mort qui me frappe de plein fouet, souvent, très souvent, que je mets de côté mais qui me réveille, inlassablement.
Les sorties cinéma intello de ma mère, où nous passons trois heures à nous regarder en levant les yeux au ciel. Pour entendre ma mère nous dire à la sortie "c'était superbe non les enfants?".



C'est drôle comme je me rends compte que les souvenirs qui restent ne sont pas les plus drôles. Ce sont ceux qui m'ont marqué parce que j'en ai tiré quelque chose, parce qu'ils ont continué à me trotter dans la tête et qu'ils m'ont aidée/forcée à prendre conscience, à grandir.
C'est cela qui reste finalement.
Le bon, le drôle, le rigolo, on le porte en nous, il nous accompagne.
Le triste, le poignant et l'émouvant nous force à avancer et nous aide à devenir ce que nous sommes.

Ce sont des souvenirs qui restent, qui resurgissent à la faveur d'une odeur ou d'une discussion, des souvenirs précieux.
Je n'aurais pas parié sur certains, d'autres s'imposent à moi et je suis certaine d'avoir oublié des choses qui, pourtant, sur le moment, m'avaient fait promettre de ne pas les mettre de côté.

Parfois je me demande ce dont ils se souviendront et j'ai beau me dire que notre rôle est aussi de leur permettre de se construire de jolis souvenirs, je sais pertinemment que tout cela ne dépend pas de moi. Ils vivent seuls les choses, et les ressentent comme jamais personne ne pourra les ressentir.
C'est en cela qu'avoir des enfants est merveilleux. Rien de ce que nous vivons tous les six n'est identique. Rien.

Article en vrac, comme souvent, comme toujours quand j'essaie, pendant mes quelques minutes de répit, de mettre des mots.
Mais vous avez pigé, comme souvent, comme toujours.

20 oct. 2017

Le Camping & Resort Sanguli Salou et Cambrils Park avec des enfants (hystériques)




Dix bonnes raisons de se faire quelques jours dépaysants au Camping & Resort Sanguli Salou


Voilà le titre que j'aurais pu donner à cet article parce qu'avec le Mâle et les nains, on se le dit encore souvent "on irait bien se poser au Sanguli non ?" 

Il faut le dire, ce séjour de deux jours à la fin de ma saison télé était juste parfait. Du coup, il faut quand même que je vous fasse un compte rendu de cette parenthèse de dingue même si ça date de juin, même si désormais il ne fait plus si chaud. Au pire, ça vous donnera des idées pour des vacances prochaines. 


J'avoue, je n'aurais JAMAIS eu l'idée d'aller au Camping & Resort Sanguli Salou de moi-même et si ma copine Lidia ne m'avait pas proposé de venir découvrir leur nouvelle zone Africa en famille, je n'aurais jamais découvert qu'on peut aimer NE RIEN FAIRE tout en regardant ses enfants jouer. Parce que moi, vous me connaissez, je préfère randonner, courir, être dans une cabane au Canada à regarder les écureuils plutôt qu'au buffet du Club Med (Grand Nain proteste : il adore les buffets du Club Med).



Alors elles sont où ces 10 bonnes raisons ? 



1. Parce que ce n'est pas très loin 
Bin oui en fait, de chez nous (en partant de l'aéroport de Genève) on a mis un peu plus de 4h à y aller. Et encore parce qu'on a eu du monde sur la route et que le bus-navette qui faisait aéroport de Barcelone/Sanguli a déposé à peu près toute la population de la Catalogne en chemin. A posteriori, mieux vaut encore aterrir à Reus (en low cost avec Ryanair si on le peut). Sauf si on veut se faire quelques jours à Barcelone en sus après ou avant Sanguli. Ce n'est pas très loin et donc pas très cher de s'y rendre... Je dis ça parce qu'à 6 on peut (en s'y prenant à l'avance) partir pour environ 500 euros à Barcelone (et à Londres aussi tiens). Vive le low cost. 

Les nains à l'aéroport - en toute discrétion


2. Parce que c'est hyper kid-friendly

Faut le dire, c'est même au-delà du kids friendly en fait. C'est peut-être parce qu'en France on fait moins attention au bien-être des enfants mais ça m'a sauté aux yeux à chaque instant. La philosophie c'était "si les enfants sont contents, les parents sont contents et tout le monde est RAVI et reviendra". Bin oui. Du coup, tout le monde est très sympa avec les enfants, il y a des aires de jeux à gogo, des menus enfants de déments et des attentions toutes particulières pour les plus petits.


J'ai été suprise de voir, par exemple, que les menus étaient explicités très clairement et qu'il y avait moult alternatives pour les enfants allergiques. Un rêve pour certaines familles qui doivent d'habitude décrypter les menus (avec le petit regard de désapprobation du serveur en prime).

Et évidemment Nano a voulu des pâtes à la bolo...
 

3. Parce qu'il y a environ 39 piscines

Au moins. Vous ne me croyez pas ? Regardez le site c'est fou ce nombre de piscines ! Et avec mes quelques modestes photos, je vous laisse juger de la qualité ludo-aquatique de la chose...


Celle de la partie Africa -  le vrai bonheur pour les mômes 

Le truc avec le seau géant qui t'arrache le maillot si t'es pile en dessous



Dans cette piscine tu peux boire un verre DANS l'eau. Grand Nain en parle encore...


En clair, les piscines sont spacieuses, clairement conçues pour que les enfants y passent des heures et super sécurisées. C'est la première fois que je laisse mes enfants jouer dans l'eau sans être totalement angoissée. Bon, j'étais juste à côté mais quand même, je trouve les infrastructures hyper safe et la présence des maîtres nageurs plutôt rassurante.
La variété des piscines a vraiment plu aux nains qui faisaient leur choix le matin ensemble. Ils se sont bien entendus donc, puisque les journées n'étaient QUE pour eux.
Enfin pendant ce temps, nous avons pu papoter de longues heures sans être dérangés. Parfait nan ?






4. Parce que les tarifs ne sont pas déments

du coup je me suis pris des salades de fruits healthy


Hé bien non, ce n'était pas très cher. En tout cas bien moins cher que ce que je pensais en arrivant au camping. Une Arroz Negro qui déchire sa mère pour 8 euros je trouve ça super correct. Idem pour le petit supermarché du camping qui affiche des tarifs imbattables avec des melons à 1 euro. Côté logements, selon la saison et le type de bungalow on paie entre 50 et 100/150 euros la nuit.
Perso avec mes 4 enfants, je trouve rarement en dessous de ces tarifs. Vu la qualité des logements, je ne trouve clairement pas ça très cher.


Je crois que ça aussi c'était vachement healthy




Je ne ferai aucun commentaire sur la quantité d'huile ingurgitée sur le week-end puisqu'il me paraît ÉVIDENT que les calories espagnoles ne COMPTENT PAS.


5. Parce que même s'il y a du monde ça ne se sent pas


J'ai demandé d'ailleurs à ma copine Lidia qui travaille pour le camping si c'était vraiment relou quand c'était complet. Elle m'a dit "ha mais c'est complet". AH. OK.
Alors ok c'était complet mais on pouvait s'asseoir sur des transats, les enfants n'ont jamais fait la queue au toboggan et je ne me suis jamais sentie oppresée. Finalement le seul soir où j'ai vu du monde c'était le soir du pestacle. Mais comme nous étions épuisés (et pas fanas des pestacles) nous sommes partis.




6. Parce que ce n'est pas guindé mais que ce n'est pas beauf non plus

Franchement, mis à part le pestacle qui attire toujours une population prête à faire la fête en s'agitant, le camping était tout à fait calme et normal, hyper famille.
Je déteste les ambiances trop chic où on te regarde de travers avec ta serviette rose de chez Décathlon mais je ne suis pas non plus fanatique des ambiances Bébert-sors-les-bières de certains campings.
Du coup franchement j'ai retrouvé un côté "entre-deux" avec des familles, des enfants qui courent, qui font du biclou, des grands-parents en charge de la marmaille, des jeunes parents aux cernes prononcées (coucou les copains) et des couples d'amis avec une farandole de marioles.
En clair, c'est un camping familial (en même temps si je n'avais pas d'enfants je n'irais pas dans un camping aux mille piscines...).

L'endroit est surtout très très propre et magnifiquement bien entretenu, de la fleur, de l'arbre, c'est vraiment super agréable de s'y balader.

  

7. Parce qu'on peut faire beaucoup d'activités...

Il y a un tableau avec des millions d'animations mais si vous n'êtes pas fans du concept "animations", vous pourrez trouver de quoi vous faire plaisir.
Tout n'est pas gratuit mais rien n'est excessivement cher.






Et puis en sortant du camping, tout de suite à droite, il y a la mer. Alors bon, la mer ça suffit bien.


Et si vous êtes en voiture, il y a Barcelone qui n'est pas si loin...








Pour savoir QUOI faire à Barcelone avec des enfants, je vous renvoie vers mon autre site Hello-famille (oui je suis hyperactive) !



8. Parce que les logements sont chouettes 

 

Je vous ai même fait une petite visite en vidéo. Oui, je sais c'est minable. Mais ça donne un assez bon aperçu de ce que vous pouvez avoir.




Il y a d'autres logements dans le camping, ceux-ci sont clairement neufs mais nous en avons vu d'autres plutôt carrément pas mal. J'ai moins aimé la partie "camping" à proprement parler pour le coup même si le coin Tentes est bien plus aéré que le coin caravanes et camping-car.






9. Parce qu'on peut boire un cocktail dans la piscine

Ce numéro 9 a été ajouté par Grand Nain qui ne me parle QUE de ça. Il a trouvé le concept de bar dans l'eau complètement dément "c'est stylé non Maman??" (oui le collège que voulez-vous).

10. Parce qu'on peut y revenir...

Oui, il faut le dire, on y pense vraiment et pourtant nous sommes plutôt du genre à faire des vacances randonnées et découvertes. MAIS, je l'avoue, ne rien faire m'a fait du bien et ce n'est pas si souvent que je prends le temps de ne rien faire ; ça ne m'arrive jamais à vrai dire.

MAIS, durant notre visite à Sanguli, nous avons eu la chance de passer quelques heures dans la résidence d'à côté : le Cambrils Park Family Resort , et vous allez comprendre pourquoi et où nous allons retenter l'expérience " 3 jours à ne rien faire en fin de saison télé"...

Nan parce que le Cambrils Park Family Resort déchire un peu aussi...NAN ???









 


















Un immense merci à Roger pour son accueil et les visites guidées du Camping & Resort Sanguli Salou ainsi que du Cambrils Park Family Resort Merci surtout pour la simplicité et l'attention portée aux enfants, sincèrement.
Merci à Lidia pour son organisation sans faille, sa merveilleuse bonne humeur et sa résistance aux heures de bavardages incessants des enfants. C'était une bien jolie parenthèse grâce à vous. On reviendra. 








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