25 août 2012

Eux

Ils me rendent maboule

Quand ils balancent leurs godasses dans l'entrée. Les six jonchent le sol, on se prend les pieds dedans, on shoote dedans d'énervement et on finit par les balancer à l'autre bout du couloir.

Quand ils s'arrachent un pauvre jouet débile en hurlant "c'était MOUAAAAA qui l'avait vu le premier". Tous les trois. Sur un pauvre casque de chantier. Alors qu'on en a au moins quatre.

Quand ils sautent sur le canapé, que tous les coussins sont par terre et que la dernière se vautre dedans en pleurant parce qu'elle n'arrive pas à faire le saut de la mort qui tue.

Quand ils parlent tous les trois en même temps. A table, dans la voiture, n'importe où. Que je tente de répondre à l'un mais que l'autre parle plus fort. Qu'ils répètent vingt fois la question et que j'ai juste envie de hurler "MAIS VOS GUEULES". Et que je dit "Attends deux secondes là, je réponds à ton frère".

Quand ils font un concours de hurlements dans l'entrée qui résonne alors qu'il est à peine 8h du matin et qu'on a des voisins.

Quand ils ne veulent pas manger, ni l'un ni l'autre parce que c'est beurk, dégueu, pas bon, pas des pâtes, pas des nuggets, pas du jambon.

Quand ils se réveillent à tour de rôle la même nuit en chouinant, et que l'un réveille l'autre et que l'autre réveille ceux qui dormaient.

Quand je suis fatiguée et qu'ils ne font rien qu'à se disputer, qu'ils ne s'entendent pour rien et que personne ne veut jouer avec personne parce qu'ils sont "trop nuls les autres".

Quand ils veulent tous aller au bain et puis que finalement, ils veulent tous en sortir.


Mais

Quand ils se tiennent tous les trois par la main en chantant Papoum Papoum pour dire "qu'on est un peu les trois Brigands tous les trois" et que la petite chante avec et sourit de toutes ses dents.

Quand un des deux grands lit une histoire à la petite et qu'elle écoute et qu'elle rigole en disant "encore"

Quand elle leur prend la main pour marcher plutôt que la mienne.

Quand ils se font des potions magiques et qu'ils ricanent bêtement en recrachant la moitié par le nez

Quand ils font le câlin-serré du soir pour se dire bonne nuit et qu'ils recommencent mille fois parce que ce n'est jamais assez.

Quand ils discutent, quand ça ne rime à rien, quand ils se congratulent et s'encouragent, quand ils parlent de nous et quand ils parlent d'eux.

Quand je les entends rire de tout, pour rien, avec leurs trois rires différents.

Je me dit qu'on a beau faire, qu'on a beau dire, qu'on a beau hurler, s’énerver, devenir taré.
Que parfois on a envie de les emplafonner, de les pulvériser, de les coller dans un caisson insonorisé (ou moi?). Que souvent, je me demande comment je vais faire, comment je vais tenir, et où ça va nous mener tout ça, où est passée ma vie d'avant, mon temps, mon sommeil et mes priorités.

Que ce qui restera ça sera ça.
Ces moments là.
Ces fous rires et ces mains qui se tiennent.
Ces serrés et ces regards.
Ce qui les lie.
Ce qui nous lie.

On ne peut pas penser avant, on ne peut pas imaginer.
Sans nous, ils sont tout de même eux.
Ils ne seront jamais perdus. Ils seront là.
Tous les trois.





Ce petit texte pour Marjolie Maman.
Devenue maman, les cinq doigts de la main;


22 août 2012

C'est moi ou?

En ce moment, c'est vacances.
Enfin, non, pardon.

En ce moment, les nains sont en vacances.
Le Mâle bosse (lui) et moi je tente lamentablement de boucler mon bouquin, de bosser pour les gens-qui-me-payent-quand-même-faudrait-qu'elle-bosse-celle-là, et d'amuser la galerie pour éviter tout de même que mes mômes passent dix à douze heures par jour devant la télé.

Avec un soupçon d'organisation (et un peu de mamie, avouons-le), j'arrive tout de même à me trouver une heure le matin, une heure et demie l'après-midi (youpi la sieste de Micronaine) et environ deux heures le soir (quand je réussis à résister à l'appel de Fringe).

Les journées sont donc bien remplies, je me creuse le ciboulot pour trouver des activités super nainesques, mais on finit souvent par vélo/piscine/si on construisait un circuit de train, c'est super ça un circuit de train non?

Passionnant.
Autant vous dire que j'attends avec une légère impatience la rentrée, envie et besoin de souffler, non stop depuis le 5 juillet avec mes trois andouillettes que j'aime d'amour, c'est sympa mais ça pompe.
Enfin bon.

Tout ça pour vous dire qu'en ce moment, je suis peu présente sur le blog, pour toutes ces raisons sus-nommées et surtout en raison des éléments courts sur pattes qui me prennent tout de même la majorité de mon temps. Mais quand même, je prends le temps d'aller un petit peu zoner sur Facebook/Twitter et puis de répondre à quelques mails parce qu'après, les gens se plaignent, déjà que je n'ai pas pris le temps de faire une newsletter au mois d'août, houuuu, c'est trop vilain.
Que voulez vous, on fait comme on peut.



Au fil de mes pérégrinations facebookiennes et twitteriennes de ces derniers temps, rapides et souvent sur mon téléphone (je vous ai déjà dit que j'avais un vrai téléphone avec des applications?? oui oui, je suis pauvre mais je ne suis plus has been), je découvre des statuts de plus en plus charmants sur les murs de mes "amis", et je vois passer des twitts de plus en plus distingués dans ma Twitt Line (si tu comprends pas Twitter, demande au Mâle, il ne comprend rien non plus).

C'est varié et ça ressemble à ça:
"arrêtez avec vos photos de vacances, je vous déteste"
" Regardez moi ces connasses qui n'allaitent pas".
"On retrouve un bébé mort jeté par terre" partagé mille fois et  "ces gros cons qui vaccinent leurs enfants".
Du "J'ai vu des gens avec un porte-bébé, j'ai du leur expliquer comment ils étaient trop bêtes" au "mon mec est un gros con et je vais le quitter, tant pis pour les gosses" (et tant pis s'il lit ton mur Facebook).

GLOUPS.
C'est moi ou?

J'ai du mal là.
J'ai du mal à suivre, j'ai du mal à m'intéresser, j'ai du mal à comprendre pourquoi.
J'ai du mal à me dire que tout cela a un sens, j'ai du mal à savoir l'intérêt de ces débats stériles.
J'ai du mal à comprendre en quoi des photos de seins à l'air avec un air de mépris font du bien à l'allaitement.
J'ai du mal à comprendre pourquoi ce besoin de fustiger l'autre pour se sentir mieux.

J'ai du mal.

J'en ai des combats.
Mais ce ne sont pas ceux là.
Je m'en fous que les gens partent au soleil et inondent leur page de photos de parasol. Tant mieux.
Je m'en contre fiche que les gens allaitent ou non, ou qu'ils trouvent que les vaccins c'est rien que des trucs tout pourris faits pour enrichir les grands labos pharmaceutiques.
Et je n'ai pas envie de lire trois fois l'article débile du Figaro sur (au choix) un bébé mort ou une fillette violée.
Ces articles existent, si je veux les lire, je sais où les trouver. Les voir avec des commentaires "c'est terrible", "c'est horrible", ça me donne juste envie de cliquer sur "Retirer de mes amis". Parce que oui. C'est horrible.
Mais d'aller cliquer pour lire l'article, c'est glauque.


Je pourrais arrêter Facebook et Twitter me direz-vous.
Et vous auriez raison.
S'il n'y avait pas tous ces gens adorables, s'il n'y avait pas toutes celles qui partagent juste avec émotion ce qui les touchent, s'il n'y avait pas ces articles de fond et ces réflexions véritables, je fermerais sans doute définitivement mon navigateur.

Je ne sais pas vous, mais de mon côté, ça me fatigue.
Je n'ai pas fait des mômes pour aller voir comment font mes voisins.
J'ai allaité sans déballer mon sein pour voir si cela plaisait, j'ai fait naturellement, comme je le sentais.
J'ai biberonné ensuite en mettant à la poubelle quelques mails d'insultes sur mon "sevrage égoïste", mails qui n'avaient pas lieu d'être.
J'ai vacciné mes gamins pour ne pas avoir à dire "j'aurais peut être du", parce que mon affection à moi passe aussi par là.
J'ai fait mes choix. Et je me fous des vôtres.

Ne le prenez pas mal, bien au contraire.
Je les respecte vos choix, ce sont les vôtres. Je trouve ça formidable de pouvoir faire toutes comme nous le pouvons, toutes et tous comme nous le choisissons.

Je trouve ça génial d'échanger, je trouve ça super que nous puissions nous entraider sans juger, que nous puissions avoir fait mille choix différents sans nous opposer vraiment.
D'ailleurs, c'est ce que je prône et c'est ce que je vois entre nous, majoritairement.

Je ne sais pas pourquoi ce billet, mais il me trotte dans la tête depuis quelques jours.
Je ne sais pas. Peut être parce que je n'ai pas le temps de penser à tout ça, parce que ça me semble très loin des débats, parce que l'essentiel ce n'est pas de savoir ce que fait le voisin mais de savoir pourquoi on le fait nous.
Parce que je suis lasse de voir défiler des insultes ou des sous-entendus mesquins à l'encontre de ceux qui n'ont pas fait "comme ils auraient du faire".
Parce que je suis fatiguée peut être.
Parce que je n'ai pas l'impression que ces choix là regardent les autres.

Et pourtant, je suis comme vous, comme tout le monde, je critique et je trouve que "machin devrait plutôt faire comme ci, ce n'est pas étonnant si son môme ne se couche pas avant 22h30...gnagnagna".
Bin oui, ne nous mentons pas, nous avons TOUS un avis sur la façon de faire de nos amis, famille et même sur notre voisin de camping.
C'est humain de se comparer, de dire et de trouver que "nous on fait tout bien et on est très satisfait de comment on fait bien".

De là à écrire des articles entiers de "on vous a menti, il ne faut surtout pas vacciner" ou de publier à qui mieux mieux des photos de seins en disant "le lait de vache, c'est pour les veaux", c'est nier l'autre, c'est nier ses choix, c'est nier ce qu'il est, ce qu'il fait.
Est-ce qu'on peut juste se laisser vivre??


Les parents ne sont pas cons. Ils font.
Les parents s'informent, ont des ressentis et finissent par faire ce qu'ils veulent.
Comme ils peuvent. Comme ils pensent être le mieux pour LEURS enfants.
Et s'ils font mal...qui sommes-nous pour le dire?

Il y a des choses que j'ai probablement mal faites.
Il y a des choix qui n'ont peut être pas été les bons.
Je le sais.
Il y en aura d'autres, évidemment. On apprend de nos erreurs, de nos choix et de nos rencontres. On apprend de tout, on avance et on avise. Au fil des ans, certaines convictions évoluent. Certains choix changent. Au delà de tout ce que nous pourrons lire, de tout ce que nous savons,  il y a le vécu, l'histoire et ce que nous sommes.
Et je ne laisserai personne me dire que je fais mal.
Je fais, un point c'est tout. C'est déjà bien. C'est déjà bien.


Edit : 
Le Mâle étant tout choqué par ma phrase "Je me fous des autres" qu'il trouve "un peu raide", je tiens donc à préciser que je ne m'en fous pas du tout de vos choix. Juste que je les respecte et que jamais je ne les discuterai. C'est une règle chez moi.

Et aussi, bien évidemment que je ne place pas les photos d'allaitement au même rang que les articles glauques. J'essayais juste de lister ce qui m'horripilait en ce moment : le glauque et l'intolérance.

C'est dit.


9 août 2012

Le nain prend le bateau - Round 1


Avant toute chose, je tiens officiellement à remercier Famili.fr qui m'a élu Meilleur Blog Maman de l'année 2012. Grâce à eux et grâce à vous et à vos clics (pour départager les 12 meilleurs blogs de l'année), j'ai eu le droit de dépenser 2500 euros chez Ollandini. 
Soyons très francs, sans rentrer dans les détails, si je n'avais pas gagné, nous n'aurions jamais pu nous payer ce séjour en Corse. Qui nous a fait un bien fou, vraiment. C'est la première fois que je ne fais RIEN de mes vacances, que je prends le temps d'être, tout simplement, de jouer avec les nains (passionnant) et d'écrire mon livre (ah oui, j'ai pensé à vous hein, j'ai presque tout réécrit histoire que vous n'ayez pas l'impression de lire le blog quand même).

Bref, je tiens à vous remercier vous aussi, parce que c'était extra. J'ai pensé à vous, j'ai remercié mille fois à haute voix (quitte à passer pour une tarée) et voilà le début d'une série d'articles pour vous dire merci, de la seule façon possible.

Le nain prend le bateau - Round 1

Oui, pour aller en Corse, tu as le choix : avion ou bateau.
Le problème de l’avion, c’est que tu es limité en bagages et qu’avec trois nains, le mot « limite » n’existe plus (sinon, tu te serais arrêtée à deux nains, c’était très bien).
Le problème (encore) de l’avion, c’est qu’il ne peut pas transporter de voiture, accessoire pourtant très utile en cas d’arrivée sur le sol Corse par 30° avec trois nains tarés et la même quantité de valises multipliée par quatre.
Le problème (encore et encore) de l’avion, c’est quand même que c’est un avion, qu’il risque de se crasher (oui oui) et qu’il est clos avec plein de gens qui n’ont pas forcément envie d’entendre mon putois de Micronaine s’exprimer.
Bref, nous avons choisi de descendre jusque Marseille (rien que ça, crois –moi, c’était l’angoisse) pour prendre un bateau (de nuit) vers Bastia.



Le bateau, disais-je, devait partir à 19h de Marseille. Un charmant cargo, donc, appareillé par la Méridionale (apparenté à la SNCM), pourvu de cabines (super), d’un ponton (marvellous), d’un cinéma (youpi) et de quelques bars et restaurants. Rien de plus, non, car c’était une traversée de nuit.
Bref, puisque je suis pourvu d’un Mâle légèrement dégénéré, nous étions devant le terminal 1 au port de Marseille à 15h. Oui, ne cherche pas, mon Mâle fait partie de ceux qui vérifient plusieurs fois qu’ils ont bien : leur portefeuille, téléphone, pièce d’identité, fermé la porte en partant, coupé la machine à café en sortant. Le Mâle, LUI, n’arrive JAMAIS en retard quand il emmène les nains à l’école, il ne rate JAMAIS les bandes-annonces au cinéma et ne roule JAMAIS (non plus) sur la réserve. Non. C’est le mal de rouler sur la réserve.

15h, donc…voilà voilà.
Ah, bin ça, nous étions les premiers sur la file de voitures pour embarquer. Fier le Mâle.
Nous étions également les premiers à monter dans le bateau à 16h30, les premiers à nous garer sur la petite ligne-tout-bien-comme-le-monsieur-sncm-au-gilet-il-a-dit-avec-des-signes-que-j’ai-rien-pigé.
Nous voilà garés. Le gentil monsieur nous indique la sortie et nous précise qu’il faut essayer d’emmener tout d’un coup car ce n’est pas facile de revenir au parking. Un coup d’œil au contenu de notre véhicule l’a fait revenir sur sa phrase précédente et il nous confirme « enfin oui, vous pourrez revenir chercher un truc avant que l’on démarre ». Tant mieux. Trois nains, deux adultes et une énorme peluche, il faut les trimballer.
Nous voilà donc partis, valises spéciales bateaux traînées derrière nous (oui, je suis peut-être toujours en retard mais je suis or-ga-ni-sée), nains surexcités traînés derrière nous et fiches de réservations dans la bouche (après un petit coup de stress du Mâle « Avons-nous bien nos fiches de réservations ? Non parce que ça va bien faire trois minutes que je ne les ai pas vues »).

Le bateau est grand et moquetté, et nous voilà en quête de notre cabine après un petit passage à l’accueil pour récupérer clé et lit parapluie de Sa Majesté de la Micronaine, ainsi que deux barrières de lit pour les deux andouilles qui ont une fâcheuse tendance à faire des chutes de lit quand ils ne sont pas chez eux.
La cabine est trouvée et nous y pénétrons.
Chouette, une fenêtre.
Chouette on voit la mer.
Chouette on ne va pas être (trop) claustro.
Chouette il y a même une douche et des toilettes, même que la douche n'est pas au-dessus des toilettes.

Non, sérieusement, la cabine est franchement bien, je m’attendais à un truc vraiment pourri moisi mais c’est bien conçu.  Deux lits et deux couchettes à déplier au-dessus, une petite armoire et un mini-bureau, une télé (le radar des nains l’a trouvée avant nous) et une petite salle de bain douche-toilette-lavabo rikiki mais très correcte (deux nains ont quand même réussi à rentrer à l’intérieur pendant que j’y faisais pipi – la force de l’habitude).

Bon, puisqu'on va déjà y passer la nuit, qu'il n'est QUE 17h (merci le Mâle pour toute cette avance) et que le bateau ne part qu'à 19h (oui oui), il est grand temps de sortir les nains dans le petit couloir tout moquetté.
Le Mâle me confie ma clé-carte pour entrer dans la cabine (limite il me donne un rendez-vous pour si jamais on se perd) et nous voilà partis, tous les cinq, à la découverte de ce merveilleux bateau (qui restera, je le reprécise, encore DEUX heures à quai).

Et voilà, les nains sortent de la cabine et se courent après en hurlant. La moquette, ça leur fait un effet boeuf. Le Mâle tente de leur faire croire que des gens dorment dans les cabines, mais il est difficilement crédible vu que nous devons être 10 dans le bateau (et que nous sommes déjà 5).
Micronaine marche tellement bien (et braille tellement fort) qu'elle ne dépareille plus dans la confrérie des Nains Maboules, c'est fantastique.

L'avantage avec ce formidable bateau de la SNCM qui voyage de nuit, c'est qu'il est assez récent donc les toilettes et les lieux de balades sont propres et fonctionnels.
Après, l'inconvénient de ce bateau La Méridionale, c'est qu'il n'est pas fait pour s'y éclater (pas de discothèque, les nains sont déçus) donc qu'on y trouve :

- des cabines (oui tu t'en doutais) 
- des restaurants et des bars

et voilà.
Ah si, à noter tout de même, dans un des bars, une petite aire de jeux type structure-miniature qui a le mérite d'amuser les nains pendant une bonne heure tout de même. Le tout pourvu d'un petit écran télé pour occuper les zombies pendant que Papa & Maman sirotent un coktail au bar.

Interlude Bar:

Le Mâle et moi débarquons au bar puisque l'aire de jeux est la seule et unique chose qui intéresse les nains. Après une vaine tentative sur le pont "Ooooooo regardez les nains, le bateau est à quai parce qu'on est super en avance grâce à Papa!!!", les nains ont préféré regagner le Bar du Pont 4 afin d'y "zouer" avec leur nouveaux copains (quelques nains trouvés ici et là).

Nous voilà donc dans le Bar:

Le Mâle - Viens, on se met près des fenêtres pour voir le bateau partir (si si, véridique, il y croit encore que son bateau va partir en avance)

Moi - Heu, bin non parce que si on est près des fenêtres, on ne peut pas surveiller les nains.

Le Mâle - Heu....(le "Heu" genre "justement c'était le but")

Nous nous installons donc près de l'aire de jeux.
Les nains balancent leurs godasses, sauf Micronaine qui s'avachit par terre et qui hurle "Chaussuuuuuuuuu" à l'attention d'un de ses deux esclaves.
Les trois nains pieds nus escaladent ensuite la structure. Enfin, deux sur trois puisque Micronaine, minuscule, se contente de brailler "Et moi? Et moi?" tout en bas.

Pendant ce temps, le Mâle et moi même sirotons notre bière/jus de tomate (oui le bateau me fait le même effet que l'avion, il me FAUT un jus de tomate).
Nous assistons ainsi à l'arrivée de trois autres couples de jeunes nains qui exécutent au mot près exactement la même scène que nous. Le Mâle veut TOUJOURS aller se mettre près des fenêtres et la Maman fait la moue en pointant le nain et l'aire de jeux du doigts. Et nous voilà donc entourés de jeunes parents qui vérifient que leur rejeton n'est pas en train de balancer des tartes à d'autres.

Non, les nains s'entendent bien Et on les entend bien.
Enfin, surtout les nôtres en fait.
Nous papotons, nous pourrissons les nains qui braillent, nous allons rechercher Micronaine qui a réussi à se coincer les fesses en l'air dans un gros rouleau en mousse, et nous décidons d'aller faire un tour sur le pont parce que, quand même, le bateau va (enfin) partir.
19h15: Nous voilà donc sur le pont, tout en haut, avec nos tarés de service. Un petit coup d'oeil aux alentours nous confirme ce que nous savions déjà: il y a très peu d'enfants sur ce bateau. Trop peu.
Du coup, on remarque fortement les nôtres.
C'est presque gênant, surtout que le vide se fait autour de nous, puisque les nains hurlent légèrement et gâchent le spectacle du départ du bateau.

Le coup de sirène les fait sursauter. On ne les entend plus pendant huit secondes.
Et puis ils hurlent de rire comme des déments, fiers d'avoir eu si peur.
Nous sommes désespérés.

Certains couples (âgés) nous regardent avec nostalgie cinq minutes, et puis finissent pas partir après quelques moues style "ils sont super bruyants".
Forcément, il n'y a que des faux nains sur ce bateau qui regardent la mer en disant "Oh, les jolies vagues".

Les miens, pendant ce temps, font une crèpe partie sur le pont. Le Grand vautré au sol, le Moyen court et lui arrive dessus: ils hurlent de rire.
Encouragée, Micronaine se couche sur eux. Et hurle aigu. C'est formidable.

Il est donc temps d'aller manger.
Nous passons devant le restaurant un peu charmant style "Au bonheur des Flots" et Grand Nain nous demande si on va dans ce resto là. Je lui demande s'il blague et lui indique d'un signe de la main le self.
- Nous on mange là parce que c'est mieux pour nous, crois moi. Et pour les gens aussi.

Nous voilà donc dans le magnifique Self genre Flunch en moins bien parce que les accompagnements ne sont pas à volonté.
Le Mâle est gavé par les nains (on le comprend) et je tente misérablement de jouer le rôle du parent-pas-gavé-parce-qu'il-en-faut-bien-un-des-deux-mais-en-vrai-je-craque.

Les nains veulent un plateau chacun, ils chouinent. Le Mâle hausse le ton. Ils se taisent et nous suivent en répétant inlassablement la phrase suivante :
"Ze veux des nuggets et des frites".
Oui, les nains ont l'impression d'être au Mac Do à chaque fois qu'ils mangent ailleurs que chez eux.

Je mandate le Mâle pour qu'il aille surcharger le bol "Crudités" genre "puisqu'on paye, mets de TOUT et blinde le bol". 
Pendant ce temps là, je commande les menus enfants et les menus parents en essayant de prendre les trucs les moins huileux et les moins susceptibles de nous faire passer la nuit au-dessus des mini-chiottes du mini cabinet de toilette de la cabine.

Pendant que le Mâle hésite sur son accompagnement (il finira par prendre des frites, en doutiez-vous?), Micronaine a sa tronche à connerie. Elle zone en chouinant.
Et s'accroche aux gens plus grands qu'elle (à tout le monde quoi).
A mes jambes. Je ne peux plus avancer, j'ai un plateau blindé, je la dégage légèrement du genou en lui disant "va voir Papa".

A son père.
Au plateau de son père.
Au bol de crudités.
Surblindé.
Qui vole.
Qui perd la moitié de son contenu.

Merde.

Nous passons en caisse, le Mâle n'a pas le cran d'aller re-blinder le bol.
Nous nous asseyons le plus loin possible des autres gens.
Le repas se passe correctement si on met de côté les cris de Micronaine pour avoir PLUS DE FRITES.
Si on met de côté la crise de Moyen Nain qui "n'aime plus les frites".
Si on oublie que nous avons donné naissance à trois petites personnes qui ne savent absolument pas garder le silence plus de trois nano-secondes.

Vers 20h30, le repas est achevé.
Un dernier tour du bateau (il faut bien digérer toute cette huile ingurgitée) quelques remarques volées au passage :

- Super, il y a Camping 2 au ciné
- Bah moi je l'ai déjà vu trois fois.
- On s'en fout, on va boire de la bière, ça fera re-rigoler

Et nous voilà dans notre cabine pour la nuit.
Le Mâle au dessus de Moyen Nain
Moyen Nain

Grand Nain
Moi au-dessus de Grand Nain

Micronaine dans son lit parapluie.

Thalassa pendant 15 minutes histoire d'endormir les nains.
Et nous voilà tous au lit, à 21h30.

Gloups.
Ma couchette grince.
Beaucoup en plus.

- C'est quoi qui grinçe là??
- Je crois que c'est moi
- Bin arrête!
- Non mais c'est pas moi genre moi, c'est ma couchette
- Avant que tu ne sois dessus ça ne grinçait pas du tout
- MERCI!

Et nous voilà, à descendre mon matelas pour le mettre au sol entre les deux couchettes des nains.
Magnifique, je dors par terre.

La nuit se déroulera formidablement bien compte tenu des conditions difficiles (trop de nains, pas assez de place, roulis et voisins anglais bruyants).

Nous serons réveillés à 5h45 par des connards chantant des polyphonies Corses et nous invitant à venir au Self prendre un petit déjeuner pendant l'heure de trajet restante.
Nous débarquerons ensommeillés à 7h à Bastia, sous un soleil déjà chaud, avec des nains tout ronchons (la polyphonie à 5h45, ça n'aide pas vraiment) et un appartement à récupérer à 16h.

La suite??

Très bientôt ma foi, très bientôt....
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