Avant toute chose, je tiens officiellement à remercier Famili.fr qui m'a élu Meilleur Blog Maman de l'année 2012. Grâce à eux et grâce à vous et à vos clics (pour départager les 12 meilleurs blogs de l'année), j'ai eu le droit de dépenser 2500 euros chez Ollandini.
Soyons très francs, sans rentrer dans les détails, si je n'avais pas gagné, nous n'aurions jamais pu nous payer ce séjour en Corse. Qui nous a fait un bien fou, vraiment. C'est la première fois que je ne fais RIEN de mes vacances, que je prends le temps d'être, tout simplement, de jouer avec les nains (passionnant) et d'écrire mon livre (ah oui, j'ai pensé à vous hein, j'ai presque tout réécrit histoire que vous n'ayez pas l'impression de lire le blog quand même).
Bref, je tiens à vous remercier vous aussi, parce que c'était extra. J'ai pensé à vous, j'ai remercié mille fois à haute voix (quitte à passer pour une tarée) et voilà le début d'une série d'articles pour vous dire merci, de la seule façon possible.
Le nain prend le bateau - Round 1
Oui, pour aller en Corse, tu as le choix : avion ou
bateau.
Le problème de l’avion, c’est que tu es limité en bagages et qu’avec trois
nains, le mot « limite » n’existe plus (sinon, tu te serais arrêtée à
deux nains, c’était très bien).
Le problème (encore) de l’avion, c’est qu’il ne peut pas transporter de
voiture, accessoire pourtant très utile en cas d’arrivée sur le sol Corse par
30° avec trois nains tarés et la même quantité de valises multipliée par
quatre.
Le problème (encore et encore) de l’avion, c’est quand même
que c’est un avion, qu’il risque de se crasher (oui oui) et qu’il est clos avec
plein de gens qui n’ont pas forcément envie d’entendre mon putois de Micronaine
s’exprimer.
Bref, nous avons choisi de descendre jusque Marseille (rien
que ça, crois –moi, c’était l’angoisse) pour prendre un bateau (de nuit) vers
Bastia.
Le bateau, disais-je, devait partir à 19h de Marseille. Un
charmant cargo, donc, appareillé par la Méridionale (apparenté à la SNCM),
pourvu de cabines (super), d’un ponton (marvellous), d’un cinéma (youpi) et de
quelques bars et restaurants. Rien de plus, non, car c’était une traversée de
nuit.
Bref, puisque je suis pourvu d’un Mâle légèrement dégénéré,
nous étions devant le terminal 1 au port de Marseille à 15h. Oui, ne cherche
pas, mon Mâle fait partie de ceux qui vérifient plusieurs fois qu’ils ont
bien : leur portefeuille, téléphone, pièce d’identité, fermé la porte en
partant, coupé la machine à café en sortant. Le Mâle, LUI, n’arrive JAMAIS en
retard quand il emmène les nains à l’école, il ne rate JAMAIS les
bandes-annonces au cinéma et ne roule JAMAIS (non plus) sur la réserve. Non.
C’est le mal de rouler sur la réserve.
15h, donc…voilà voilà.
Ah, bin ça, nous étions les premiers sur la file de voitures pour embarquer.
Fier le Mâle.
Nous étions également les premiers à monter dans le bateau à 16h30, les
premiers à nous garer sur la petite ligne-tout-bien-comme-le-monsieur-sncm-au-gilet-il-a-dit-avec-des-signes-que-j’ai-rien-pigé.
Nous voilà garés. Le gentil monsieur nous indique la sortie
et nous précise qu’il faut essayer d’emmener tout d’un coup car ce n’est pas
facile de revenir au parking. Un coup d’œil au contenu de notre véhicule l’a
fait revenir sur sa phrase précédente et il nous confirme « enfin oui,
vous pourrez revenir chercher un truc avant que l’on démarre ». Tant
mieux. Trois nains, deux adultes et une énorme peluche, il faut les trimballer.
Nous voilà donc partis, valises spéciales bateaux traînées
derrière nous (oui, je suis peut-être toujours en retard mais je suis
or-ga-ni-sée), nains surexcités traînés derrière nous et fiches de réservations
dans la bouche (après un petit coup de stress du Mâle « Avons-nous bien nos
fiches de réservations ? Non parce que ça va bien faire trois minutes que
je ne les ai pas vues »).
Le bateau est grand et moquetté, et nous voilà en quête de
notre cabine après un petit passage à l’accueil pour récupérer clé et lit
parapluie de Sa Majesté de la Micronaine, ainsi que deux barrières de lit pour
les deux andouilles qui ont une fâcheuse tendance à faire des chutes de lit
quand ils ne sont pas chez eux.
La cabine est trouvée et nous y pénétrons.
Chouette, une fenêtre.
Chouette on voit la mer.
Chouette on ne va pas être (trop) claustro.
Chouette il y a même une douche et des toilettes, même que la douche n'est pas au-dessus des toilettes.
Non, sérieusement, la cabine est franchement bien, je m’attendais à un truc
vraiment pourri moisi mais c’est bien conçu. Deux lits et deux couchettes à déplier au-dessus, une petite armoire et un
mini-bureau, une télé (le radar des nains l’a trouvée avant nous) et une petite
salle de bain douche-toilette-lavabo rikiki mais très correcte (deux nains ont
quand même réussi à rentrer à l’intérieur pendant que j’y faisais pipi – la
force de l’habitude).
Bon, puisqu'on va déjà y passer la nuit, qu'il n'est QUE 17h (merci le Mâle pour toute cette avance) et que le bateau ne part qu'à 19h (oui oui), il est grand temps de sortir les nains dans le petit couloir tout moquetté.
Le Mâle me confie ma clé-carte pour entrer dans la cabine (limite il me donne un rendez-vous pour si jamais on se perd) et nous voilà partis, tous les cinq, à la découverte de ce merveilleux bateau (qui restera, je le reprécise, encore DEUX heures à quai).
Et voilà, les nains sortent de la cabine et se courent après en hurlant. La moquette, ça leur fait un effet boeuf. Le Mâle tente de leur faire croire que des gens dorment dans les cabines, mais il est difficilement crédible vu que nous devons être 10 dans le bateau (et que nous sommes déjà 5).
Micronaine marche tellement bien (et braille tellement fort) qu'elle ne dépareille plus dans la confrérie des Nains Maboules, c'est fantastique.
L'avantage avec ce formidable bateau de la SNCM qui voyage de nuit, c'est qu'il est assez récent donc les toilettes et les lieux de balades sont propres et fonctionnels.
Après, l'inconvénient de ce bateau La Méridionale, c'est qu'il n'est pas fait pour s'y éclater (pas de discothèque, les nains sont déçus) donc qu'on y trouve :
- des cabines (oui tu t'en doutais)
- des restaurants et des bars
et voilà.
Ah si, à noter tout de même, dans un des bars, une petite aire de jeux type structure-miniature qui a le mérite d'amuser les nains pendant une bonne heure tout de même. Le tout pourvu d'un petit écran télé pour occuper les zombies pendant que Papa & Maman sirotent un coktail au bar.
Interlude Bar:
Le Mâle et moi débarquons au bar puisque l'aire de jeux est la seule et unique chose qui intéresse les nains. Après une vaine tentative sur le pont "Ooooooo regardez les nains, le bateau est à quai parce qu'on est super en avance grâce à Papa!!!", les nains ont préféré regagner le Bar du Pont 4 afin d'y "zouer" avec leur nouveaux copains (quelques nains trouvés ici et là).
Nous voilà donc dans le Bar:
Le Mâle - Viens, on se met près des fenêtres pour voir le bateau partir (si si, véridique, il y croit encore que son bateau va partir en avance)
Moi - Heu, bin non parce que si on est près des fenêtres, on ne peut pas surveiller les nains.
Le Mâle - Heu....(le "Heu" genre "justement c'était le but")
Nous nous installons donc près de l'aire de jeux.
Les nains balancent leurs godasses, sauf Micronaine qui s'avachit par terre et qui hurle "Chaussuuuuuuuuu" à l'attention d'un de ses deux esclaves.
Les trois nains pieds nus escaladent ensuite la structure. Enfin, deux sur trois puisque Micronaine, minuscule, se contente de brailler "Et moi? Et moi?" tout en bas.
Pendant ce temps, le Mâle et moi même sirotons notre bière/jus de tomate (oui le bateau me fait le même effet que l'avion, il me FAUT un jus de tomate).
Nous assistons ainsi à l'arrivée de trois autres couples de jeunes nains qui exécutent au mot près exactement la même scène que nous. Le Mâle veut TOUJOURS aller se mettre près des fenêtres et la Maman fait la moue en pointant le nain et l'aire de jeux du doigts. Et nous voilà donc entourés de jeunes parents qui vérifient que leur rejeton n'est pas en train de balancer des tartes à d'autres.
Non, les nains s'entendent bien Et on les entend bien.
Enfin, surtout les nôtres en fait.
Nous papotons, nous pourrissons les nains qui braillent, nous allons rechercher Micronaine qui a réussi à se coincer les fesses en l'air dans un gros rouleau en mousse, et nous décidons d'aller faire un tour sur le pont parce que, quand même, le bateau va (enfin) partir.
19h15: Nous voilà donc sur le pont, tout en haut, avec nos tarés de service. Un petit coup d'oeil aux alentours nous confirme ce que nous savions déjà: il y a très peu d'enfants sur ce bateau. Trop peu.
Du coup, on remarque fortement les nôtres.
C'est presque gênant, surtout que le vide se fait autour de nous, puisque les nains hurlent légèrement et gâchent le spectacle du départ du bateau.
Le coup de sirène les fait sursauter. On ne les entend plus pendant huit secondes.
Et puis ils hurlent de rire comme des déments, fiers d'avoir eu si peur.
Nous sommes désespérés.
Certains couples (âgés) nous regardent avec nostalgie cinq minutes, et puis finissent pas partir après quelques moues style "ils sont super bruyants".
Forcément, il n'y a que des faux nains sur ce bateau qui regardent la mer en disant "Oh, les jolies vagues".
Les miens, pendant ce temps, font une crèpe partie sur le pont. Le Grand vautré au sol, le Moyen court et lui arrive dessus: ils hurlent de rire.
Encouragée, Micronaine se couche sur eux. Et hurle aigu. C'est formidable.
Il est donc temps d'aller manger.
Nous passons devant le restaurant un peu charmant style "Au bonheur des Flots" et Grand Nain nous demande si on va dans ce resto là. Je lui demande s'il blague et lui indique d'un signe de la main le self.
- Nous on mange là parce que c'est mieux pour nous, crois moi. Et pour les gens aussi.
Nous voilà donc dans le magnifique Self genre Flunch en moins bien parce que les accompagnements ne sont pas à volonté.
Le Mâle est gavé par les nains (on le comprend) et je tente misérablement de jouer le rôle du parent-pas-gavé-parce-qu'il-en-faut-bien-un-des-deux-mais-en-vrai-je-craque.
Les nains veulent un plateau chacun, ils chouinent. Le Mâle hausse le ton. Ils se taisent et nous suivent en répétant inlassablement la phrase suivante :
"Ze veux des nuggets et des frites".
Oui, les nains ont l'impression d'être au Mac Do à chaque fois qu'ils mangent ailleurs que chez eux.
Je mandate le Mâle pour qu'il aille surcharger le bol "Crudités" genre "puisqu'on paye, mets de TOUT et blinde le bol".
Pendant ce temps là, je commande les menus enfants et les menus parents en essayant de prendre les trucs les moins huileux et les moins susceptibles de nous faire passer la nuit au-dessus des mini-chiottes du mini cabinet de toilette de la cabine.
Pendant que le Mâle hésite sur son accompagnement (il finira par prendre des frites, en doutiez-vous?), Micronaine a sa tronche à connerie. Elle zone en chouinant.
Et s'accroche aux gens plus grands qu'elle (à tout le monde quoi).
A mes jambes. Je ne peux plus avancer, j'ai un plateau blindé, je la dégage légèrement du genou en lui disant "va voir Papa".
A son père.
Au plateau de son père.
Au bol de crudités.
Surblindé.
Qui vole.
Qui perd la moitié de son contenu.
Merde.
Nous passons en caisse, le Mâle n'a pas le cran d'aller re-blinder le bol.
Nous nous asseyons le plus loin possible des autres gens.
Le repas se passe correctement si on met de côté les cris de Micronaine pour avoir PLUS DE FRITES.
Si on met de côté la crise de Moyen Nain qui "n'aime plus les frites".
Si on oublie que nous avons donné naissance à trois petites personnes qui ne savent absolument pas garder le silence plus de trois nano-secondes.
Vers 20h30, le repas est achevé.
Un dernier tour du bateau (il faut bien digérer toute cette huile ingurgitée) quelques remarques volées au passage :
- Super, il y a Camping 2 au ciné
- Bah moi je l'ai déjà vu trois fois.
- On s'en fout, on va boire de la bière, ça fera re-rigoler
Et nous voilà dans notre cabine pour la nuit.
Le Mâle au dessus de Moyen Nain
Moyen Nain
Grand Nain
Moi au-dessus de Grand Nain
Micronaine dans son lit parapluie.
Thalassa pendant 15 minutes histoire d'endormir les nains.
Et nous voilà tous au lit, à 21h30.
Gloups.
Ma couchette grince.
Beaucoup en plus.
- C'est quoi qui grinçe là??
- Je crois que c'est moi
- Bin arrête!
- Non mais c'est pas moi genre moi, c'est ma couchette
- Avant que tu ne sois dessus ça ne grinçait pas du tout
- MERCI!
Et nous voilà, à descendre mon matelas pour le mettre au sol entre les deux couchettes des nains.
Magnifique, je dors par terre.
La nuit se déroulera formidablement bien compte tenu des conditions difficiles (trop de nains, pas assez de place, roulis et voisins anglais bruyants).
Nous serons réveillés à 5h45 par des connards chantant des polyphonies Corses et nous invitant à venir au Self prendre un petit déjeuner pendant l'heure de trajet restante.
Nous débarquerons ensommeillés à 7h à Bastia, sous un soleil déjà chaud, avec des nains tout ronchons (la polyphonie à 5h45, ça n'aide pas vraiment) et un appartement à récupérer à 16h.
La suite??
Très bientôt ma foi, très bientôt....